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Le Tour de Bruno Marchand

Bruno Marchand à la place des CanotiersBruno Marchand lors de son point de presse du mardi 29 juin. Photo : Gabriel Côté

Le Tour de France a commencé il y a quelques jours, pour le plus grand bonheur de Bruno Marchand. Il se trouvait mardi matin à la place des Canotiers pour annoncer sa volonté de travailler de concert avec les autres villes de la région de Québec s’il sort gagnant de la course à la mairie. Mais il gardait une pensée de derrière pour la grande boucle.   

« Dès que c’est terminé ici, on se dépêche d’aller voir où sont rendus les coureurs, a confié le chef de Québec Forte et Fière, lui-même cycliste et amateur de vélo. »

« J’aime ce sport car il nous donne à voir des gens qui dépassent leurs limites et qui font preuve de résilience, a-t-il poursuivi. Et j’aime le Tour parce c’est une course qui ne peut pas se gagner tout seul : les coureurs doivent travailler en équipe s’ils veulent obtenir de bons résultats. »

Marchand commente les premières étapes du Tour

« C’est une course qui est déjà très mouvementée et très excitante, ajoute l’aspirant maire. Espérons que ça demeure compétitif jusqu’à la fin, c’est un peu ennuyeux lorsqu’un gars se retrouve trop vite en contrôle de la course. »  

Mouvementée, la course l’est en effet. Dès la première étape samedi dernier, une spectatrice et sa pancarte en carton ont éliminé des dizaines de cyclistes de la course en provoquant une violente chute à 47 km de l’arrivée.   

Deux jours plus tard, Primoz Roglic, tristement célèbre pour sa défaite crève-cœur au Tour l’an passé, a vu ses chances de l’emporter être sérieusement compromises quand il a été victime d’une chute à 10 km seulement de l’arrivée de l’étape.   

« C’est tellement dommage pour Roglic, il a déjà perdu un peu plus d’une minute sur son rival Pogacar. Mais surtout, ce n’est pas facile de se relever d’une chute comme ça. Il était brûlé à l’épaule, ça faisait mal à voir. J’ai déjà fait une chute comme celle-là, et de mon expérience, c’est très difficile de dormir et de récupérer : la brûlure fait mal, on se sent courbaturé. Ça doit être très difficile de faire une bonne performance le lendemain », songe Bruno Marchand.   

Une campagne prudente et patiente

Pour la première fois depuis 12 ans, l’issue des élections municipales est entourée d’un halo d’incertitude. 

Comme le gagnant était connu d’avance, les dernières campagnes n’ont pas intéressé outre-mesure la population, et les taux de participation sont conséquemment demeurés assez faibles : 49,3% en 2009, 54,9% en 2013, puis 50,7% en 2017. 

Cette année, personne ne peut prétendre à une victoire certaine à quelques mois du scrutin, et cela se ressent dans ce début de campagne. De la même manière que les cyclistes du Tour essaient surtout de s’assurer de ne pas prendre de retard sur leurs rivaux dans les premières étapes d’une course qu’ils savent longue, les candidats à la mairie restent prudents. Ils ménagent leurs forces et ils se contentent de faire le nécessaire pour ne pas perdre inutilement des plumes. 

Sentant probablement comme tout le monde que l’enthousiasme des belles années de Régis Labeaume à la mairie s’étiole peu à peu chez les citoyens, Marie-Josée Savard ne défend que timidement, pour l’heure en tout cas, le bilan de son prédécesseur. 

Jean-François Gosselin a tenté une brève échappée en présentant son projet de transport, mais ses adversaires ne l’ont pas laissé prendre le contrôle de la course et il se fait discret depuis quelques semaines. 

Le chef de Démocratie Québec se contente en gros de présenter des candidats. Jackie Smith et l’équipe de Transition Québec énoncent des idées plutôt larges qui n’ont généralement pas grand chose à voir avec les responsabilités de l’administration municipale. 

Chaque parti continue de répéter l’importance de consulter les citoyens et de les impliquer dans les décisions qui sont prises. 

Bruno Marchand fait de même. Son annonce de mardi matin était tout ce qu’il y a de prudent et de consensuel. Il a fait valoir sa volonté d’entretenir un dialogue d’égal à égal avec les autres villes de la grande région de Québec, et en particulier avec Lévis, notre proche voisine. 

Puis, ayant ramené sur la table la question épineuse du laissez-passer unique pour le transport en commun sur les deux rives, il a rappelé que par-delà les possibles écueils économiques d’une telle mesure, sa mise en œuvre est en fait une question de « volonté politique ». 

Prendre le maillot jaune au bon moment

Inévitablement, plus nous nous rapprocherons du jour du scrutin, plus les candidats seront appelés à prendre des risques. Le Tour de France ne se gagne pas dans la première semaine de course, comme les élections municipales ne se remportent pas à l’été.

« Moi, ce que je veux, c’est d’être élu maire, ou pour le dire autrement de porter le maillot jaune à la fin de la course, explique Bruno Marchand. Et le maillot jaune, au Tour, il se gagne dans les grandes étapes de montagne. Quand on est le meneur trop tôt dans la course, on a une cible dans le front, on doit résister à toutes les attaques et suivre toutes les échappées. Ça rend les choses plus difficile. »

Selon le chef de Québec Forte et Fière, celle qui porte actuellement le maillot jaune dans la course à la mairie, c’est Marie-Josée Savard. « Ça ne fait aucun doute dans mon esprit, elle mène actuellement la course. Même si l’ensemble des votes recueillis par M. Labeaume ne se transfèreront pas nécessairement à Mme Savard, il reste qu’elle a derrière elle la machine de la ville. » 

Les limites de l’analogie

Mais l’analogie entre les deux courses est limitée, puisque le moment où auront lieux ces « étapes de montagne » n’est pas déterminé d’avance dans une course à la mairie. 

Pour le chef de Québec Forte et Fière, ces jalons devraient se trouver « en septembre et au début du mois d’octobre », même si tout dépend encore du déclenchement des élections fédérales, qui pourrait changer bien des choses dans le déroulement de la campagne municipale.  

En attendant, Bruno Marchand se considère satisfait de la place qu’il occupe actuellement. « Je crois qu’on est bien positionnés dans le peloton, on est encore en train de s’organiser et de se donner un air d’aller. Les jambes sont bonnes, et les équipiers sont en forme, tout va bien », a-t-il conclu. 

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