L’artiste visuelle Gabrielle Bélanger du Girls Club créera en direct des petites culottes avec imprimés de clitoris et de slogans féministes à la buanderie de la rue Saint-Vallier le 5, 7 et 8 juillet, de 19h30 à 21h.
Les culottes féminines seront accrochées dans les vitrines et offertes sous la formule libre-service les 9 et 10 juillet.
Une intervention engagée
Par son projet engagé, Gabrielle Bélanger vise à enrayer une ignorance concernant la sexualité féminine : « En étudiant la sexologie, je me rendais compte à quel point il y avait un manque d’éducation sur toute la notion du plaisir féminin et du clitoris et comment il est fait », affirme-t-elle.
La représentation visuelle de l’organe du plaisir féminin est selon elle un pas de plus vers un meilleur savoir sexuel.
« Le support est important pour livrer un message », poursuit Gabrielle Bélanger. La petite culotte comme vêtement intime permettrait peut-être d’initier des discussions entre les partenaires ou d’ouvrir le dialogue sur la sexualité dans l’intimité.
« Pour plusieurs auteurs féministes, la lutte commence dans le lit, dans la chambre à coucher », précise l’artiste. Elle se questionne à savoir comment « le patriarcat s’infiltre dans les pratiques sexuelles » et désire « soulever ce questionnement sans prendre position ».
Initiative inclusive ?
À la question de savoir comment son projet intègre la diversité sexuelle, c’est-à-dire la dissociation du genre et de l’organe, Gabrielle Bélanger admet qu’elle ne se sent pas la plus compétente pour aborder les questions LGBTQ : « Je pense que je m’entourerais de personnes qui sont ferrés dans cette question », suggère-t-elle.
La féminité associée au clitoris, à la couleur rose et aux petites culottes prend part à une vision plus « conservatrice » ou « classique » de la sexualité, reconnait l’artiste. « Jusqu’à maintenant, j’ai plus fait des projets féministes avec des femmes », fait-elle savoir.
Certains hommes ont d’ailleurs fait part de leur désir d’avoir des culottes masculines. Il semble que des slips avec des images d’organes génitaux masculins et des slogans qui revendiquent une fierté masculiniste serait moins bien reçus par le public : « Il y a vraiment une question de qui voulons-nous représenter, avance l’artiste, on aurait peut-être pu faire des clitoris sur des culottes masculines … »
Gabrielle Bélanger se dit très intéressée à faire des collaborations avec des personnes d’autres milieux qui savent de quoi elles parlent. « C’est important d’illustrer une diversité de discours », conclut-t-elle.
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