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Le détour par l’inhabituel d’Alexandre Schink

Alexandre SchinkLe réalisateur Alexandre Schink (au centre) pendant le tournage de son court-métrage La laideur du petit peuple. Photo : Courtoisie

Alexandre Schink vient de faire paraître un premier court-métrage intitulé La laideur du petit peuple. Il s’agit d’un film étrange et pour tout dire troublant, qui parvient à arracher, l’espace de quelques minutes, l’auditeur de la banalité de son quotidien. Pour le jeune réalisateur, le recours à l’inhabituel permet de nourrir l’imagination et d’appréhender le réel à partir de nouvelles balises.  

Le film suit l’évolution des sentiments d’un jeune homme, Camille, à travers sa relation avec Sam, son amoureuse qui lui témoigne souvent du mépris et de l’indifférence. La plus grande partie de l’histoire se déroule dans ce que l’on devine être un sous-sol, où Camille et Sam perdent leur temps devant la télévision avec deux autres amis, Kim et Fred.

« C’est un groupe d’amis dysfonctionnel, explique Alexandre Schink. Chacun d’eux contribue à pousser tous les autres dans une certaine direction, et à vrai dire à précipiter la chute de tous. »

Les quatre personnages sont unis par un même complexe, ou pour le dire autrement, par une même admiration irrationnelle pour les vedettes. Ils seraient prêts à donner beaucoup pour être aussi beaux que ces êtres qu’ils regardent défiler sur leur écran.

« Ils ne disposent pas des moyens nécessaire – que ce soit sur le plan intellectuel, sentimental ou matériel – pour s’extirper de leur condition, souligne le réalisateur. Ils croient qu’il suffit d’être beau pour réussir, et qu’il suffit de recourir à la chirurgie plastique pour être beau. Mais ils n’ont pas les moyens pour une chirurgie plastique. Alors, par un tour d’esprit un peu tordus, ils décident de se passer de la chirurgie, mais de manger une grande quantité de plastique. »

« Je suis un amateur de films étranges, ajoute Alexandre Schink, parce qu’ils m’amènent à porter un regard différent sur le monde. Alors j’essaie d’aller dans cette direction dans mes propres films. »

Les défis de la réalisation

La laideur du petit peuple a initialement été réalisé dans le cadre du certificat en études cinématographiques de l’Université Laval. Ce contexte de formation était l’occasion pour Alexandre Schink de surmonter certaines problèmes.

« On avait seulement 3 jours pour tout filmer, alors ça a été un défi d’organisation considérable. Les comédiens, Emmanuel Pelletier-Michaud (Camille), Laura Amar (Sam), Tommy Vachon (Kim) et Marie-Soleil Kerouac (Fred) ont été très professionnels : on a fait plusieurs lectures avant le tournage, et ils sont arrivés prêts. Cela a vraiment faciliter les choses. Pour le reste, ça s’est bien déroulé. L’écriture du scénario a été assez agréable, d’autant plus que j’ai pu compter sur l’aide de Charlotte Lecompte. Du point de vue technique, une scène en particulier a été plus difficile à tourner que les autres : elle se déroule dans le noir et on souhaitait créer un effet de reflet avec de l’eau. C’était un peu compliqué dans le temps qu’on avait, alors on a plutôt procédé avec des miroirs ! »


Regardez La laideur du petit peuple en ligne.

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