Afin de rendre tous les moyens de transports plus aisément accessibles, Bruno Marchand s’engage à mettre en place une « solution de transport intégrée » s’il est élu maire en novembre prochain.
Par Gabriel Côté
Le projet du chef de Québec Forte et Fière est de développer des moyens (une application, une plateforme numérique, une carte d’accès) par lequel les citoyens auraient accès à l’ensemble des moyens de transports sur le territoire de la Ville. Ainsi, il serait possible avec une seule carte ou bien avec un téléphone cellulaire de prendre l’autobus, le taxi, et éventuellement le tramway, et aussi d’accéder aux services d’autopartage (comme Communauto) et de vélopartage.
« Notre projet, c’est de mettre en place un point de chute unique, une façon de rassembler tous les moyens de transports quels qu’ils soient, en mettant le citoyen au centre. On ne va pas infantiliser les gens et leur dire de quelle manière ils devraient se déplacer. Simplement, on veut mettre différents services à leur disposition, pour qu’ils puissent choisir ce qui est bon pour eux », explique Bruno Marchand.
« Longtemps, la solution proposée aux problèmes de congestion et aux enjeux qui touchent l’environnement a été de dire, avec une once de jugement : ‘’prends l’autobus’’. Comme si c’était une tare ou un péché de ne pas prendre l’autobus, et comme si prendre la voiture était quelque chose de mal ou d’inapproprié pour une ville comme celle dans laquelle on vit. Or nous pensons que ce modèle ne fonctionne pas. Ce n’est pas possible pour tout le monde de laisser la voiture. Ce n’est pas possible pour une mère de famille d’aller porter ses enfants au hockey en autobus. Ce n’est pas toujours possible non plus de prendre l’autobus, en fonction de l’endroit où l’on vit et aussi de notre lieu de travail (…). C’est pour cette raison qu’on en est venus à la conclusion qu’il faut repenser la mobilité », déclare-t-il.
En outre, le candidat à la mairie soutient que sur cette plateforme, les citoyens n’auront pas à payer à l’avance pour utiliser un service ou un autre. L’ensemble serait facturé à la fin du mois, en fonction de l’utilisation réelle. « Nous ne voulons plus être esclaves des forfaits. Il ne convient pas que ce soient les gens qui adaptent leur besoin aux services qui leur sont offerts, il faut au contraire que ce soient les services qui s’adaptent aux besoins des gens », souligne-t-il.
Un projet de 10 M$ par année
La création d’un tel service n’est évidemment pas une simple affaire. Il faudrait faire en sorte que les différents fournisseurs de service en matière de transport en commun – autobus, taxis, autopartage – s’entendent entre eux et se coordonnent intelligemment.
C’est pourquoi le candidat à la mairie estime qu’il en coûterait 10 M$ par année à la Ville pour une période de trois ans. Qui plus est, l’administration municipale solliciterait un soutien financier équivalent de la part des gouvernements provincial et fédéral. En tout et pour tout, le projet se chifferait donc à un montant de 30 M$ annuellement, jusqu’à la mise en place définitive du service.
Concrètement, le déploiement du projet se ferait sur trois ans. La première année, un projet pilote serait implanté dans certains quartiers, pour permettre de mieux évaluer les « forfaits » et les tenants et aboutissants d’un tel système. La seconde année servirait au développement et au peaufinage de la plateforme, et ce n’est qu’à la troisième année que le service serait rendu accessible à l’ensemble des citoyens.
Marchand réitère son appui au tramway
Ainsi, il n’est pas question pour Bruno Marchand de revenir sur la décision de l’administration actuelle de faire passer un tramway dans les rues de Québec. « On pense qu’on a besoin d’un tramway, qui sera comme la colonne vertébrale du réseau de transport en commun, mais aussi que ce n’est pas la seule solution. Un tramway, ce n’est pas une panacée. Ça ne peut pas régler tout seul des enjeux de congestion et des problèmes environnementaux. Simplement, ça fait partie d’une offre de services qui doit être articulée et cohérente », soutient le chef de Québec Forte et Fière.
Régis Labeaume « ne comprend pas ce que Marchand veut dire »
L’actuel maire de Québec a réagit en point de presse aujourd’hui à cette annonce en affirmant d’abord qu’il n’est pas au courant de ce que Québec Forte et Fière a proposé.
Après de brèves explications à propos du plan de mobilité, Régis Labeaume propose que le parti « veut simplement apporter sa différence ». « C’est vieux comme la lune en politique, ajoute-t-il, » On va le faire, mais on va le faire différemment. « , C’est un vieux truc et il faut s’attendre à ça jusqu’au 20 septembre. »
À la suite à des questions de détails sur le projet de Bruno Marchand, le maire assure qu’il ne comprend pas ce qu’il veut dire. « Ça a dû être décidé à 8h ce matin », dit-il en riant. « Dans ma vie, Marchand ne prend pas beaucoup de place, conclut Régis Labeaume, Il faut demander à Marie-Josée Savard. Je ne m’occupe plus de politique. »
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