Marie-Josée Savard annonçait cet après-midi au domaine Maizerets la candidature du désormais ancien chroniqueur au Journal de Québec, Claude Villeneuve, dans le district Maizerets-Lairet.
La chef en a aussi profité pour répondre aux critiques adressées par les partis de l’opposition hier concernant son omniprésence auprès du maire Labeaume. Claude Villeneuve nous a expliqué en entrevue sa décision de quitter sa tribune pour faire le saut en politique municipale.
Une ville avec laquelle il est en amour
L’ancien conseiller de Pauline Marois, Claude Villeneuve, éprouve le désir comme citoyen de s’impliquer davantage dans sa communauté. « Ma principale motivation c’est de vouloir prendre soin du quartier où j’habite », affirme-t-il.
« Je pense aussi à toutes les familles et ceux comme moi qui veulent avoir des rues sécuritaires, suggère Claude Villeneuve, et des accès à des infrastructures de loisirs. » Il aborde aussi avec enthousiasme le projet du tramway qui est « important de réussir ».
« Le projet Garage aussi avec le littoral est, c’est une belle occasion de revitaliser un coin qui a besoin d’amour et surtout que ce soit intéressant pour les gens qui y habitent », poursuit-il.
Il affirme aussi que « Québec est une des villes qui va le mieux en Amérique du Nord et qui se sort le mieux de la pandémie ». « Moi c’est avec cette équipe là que je veux travailler », affirme-t-il.
Connu comme un critique du maire Labeaume, Claude Villeneuve explique qu’il a été gagné par son administration avec le temps. « Régis Labeaume a fait beaucoup pour améliorer la qualité de vie autant des gens qui habitent en banlieue qu’en ville », affirme-t-il.
Les limites de la chronique et le besoin de concret
« Quand on fait de la chronique, on est un peu des lobbyistes dans le sens où on exprime nos propres idées et nos propres préoccupations, explique Claude Villeneuve, mais on a pas de comptes à rendre. »
Il reconnait en entrevue qu’il avait une très grande liberté en tant que chroniqueur, mais que « tu n’agis pas, tu ne crées rien, tu ne laisses rien ». « Quand tu écris une chronique aussi bonne soit-elle, poursuit-il avec humour, le lendemain y’a du monde qui épluche leur patates dedans. »
Il affirme aussi qu’il est lassé de ne parler que de la pandémie et qu’il a davantage envie de s’intéresser à ce qui s’en vient, à « quelle sorte de société on va se donner ». Par ailleurs, il a l’impression d’avoir fait le tour de ses opinions, d’avoir pour l’instant « dit tout ce qu’il avait à dire ».
Le travail sur l’immédiat, les rues et les infrastructures est pour lui plus satisfaisant que de « travailler sur le troisième référendum à venir », malgré qu’il reconnaisse être encore un fervent indépendantiste.
« La naissance de ma fille m’a fait prendre conscience de l’importance de travailler sur des choses près de nous », admet Claude Villeneuve. Il reconnait l’intérêt de la gestion des déchets ou du déneigement.
« Ce n’est pas anodin ni banal comme enjeux, ajoute-t-il, le municipal s’occupe de ce qui est le plus important dans notre quotidien et je pense que cela est très noble. »
Par rapport à son statut d’ex employé au Journal de Québec, il affirme qu’il ne souhaite pas y retourner. À la question d’un éventuel traitement de faveur, il répond que « les gens pourront en juger », qu’il ne s’est « jamais gêné de critiquer M. Péladeau ou Québecor » et qu’il est prêt à penser qu’on sera même plus intransigeant à son égard.
Marie-Josée Savard : « Il ne faut pas mélanger les choses »
Il est évident selon Marie-Josée Savard que l’annonce de la conversion du Colisée est de la Ville de Québec et n’est pas une promesse électorale. « C’était une des choses que Régis Labeaume voulait régler avant de quitter, explique-t-elle, parce qu’il savait que c’était un dossier qu’il avait entamer et il voulait répondre aux questions. »
« Le défi est de garder l’équilibre », affirme la dauphine du maire Labeaume. En effet, les chefs des partis d’opposition jugent que cet équilibre est rompu dû à l’omniprésence de Marie-Josée Savard lors des points de presse et des annonces du maire.
« Mon rôle ne se termine pas, ajoute Marie-Josée Savard, je suis payée présentement pour faire avancer des projets. »
Sur le rôle de Patrice Drouin et un possible conflit d’intérêts, l’aspirante mairesse affirme d’abord que « Patrice est un ami ». « Mais son contrat à la Ville n’a aucun lien avec la campagne électorale, ajoute-t-elle, il a fait son travail comme je fais le mien. » Elle assure que son contrat est bel et bien terminé avec la Ville de Québec.
Par ailleurs, elle refuse de se prononcer quant aux autres équipes et leur capacité de gouverner. « Je ne suis pas là pour donner mes commentaires sur les autres équipes », se contente-t-elle de dire.
« L’étoffe pour être mairesse »
Claude Villeneuve reconnait le problème de l’ambiguïté propre à la situation actuelle. « Marie-Josée est très soucieuse de ne pas avoir l’air d’utiliser sa position pour se mettre de l’avant », affirme-t-il.
« Jusqu’au déclenchement des élections, il va falloir composer avec ça, continue-t-il, mais je pense que plus les gens vont voir Marie-Josée à l’oeuvre, plus ils vont voir qu’elle a l’étoffe pour être mairesse. La culture politique au Québec est encore très masculine, mais on a eu des femmes comme Pauline Marois et Dominique Yvon ou Dominique Anglade. Je pense qu’en Mme Savard, on va retrouver ce style de leader. »
Par rapport aux dernières annonces qui ont suscité la critique des autres aspirants à la mairie, il semble qu’elles révèlent possiblement aussi le désir de Régis Labeaume de conclure sa vie politique en beauté ou en grand.
« On voit souvent que le legs des politiciens se définit dans les derniers mois ou les dernières semaines », ajoute Claude Villeneuve à notre proposition. « Régis Labeaume est un gars qui connait bien l’histoire, conclut-il, et je pense qu’il prépare son héritage. Mais je pense que quand il va tourner la page, il va le faire pour vrai. »
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