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Mais de quoi est-ce que tu parles!?

Samedi, c’était la fête d’un de mes amis. Alors, on a fêté sa fête en festoyant chez lui. “On” excluant le gars pas social pour deux cennes noires de collection que je suis.

Je suis le gars dans les partys qui passe la soirée au complet assis sur le divan, à manger toutes les chips en silence, en regardant les autres avoir du plaisir.

Pas que je suis pas capable d’avoir du plaisir. Je suis capable. C’est juste que pour avoir du plaisir dans un party, il faut parler avec le monde, et je ne comprends pas comment le monde font pour suivre une conversation quand tout autours, c’est la fête.

C’est plein de gens qui parlent tous très très fort en même temps, parce qu’ils veulent enterrer la musique qui est elle aussi très très forte pour que tout le monde l’entende par-dessus les discussions.

Personne ne s’écoute. Ça se coupe la parole. Ça essaie d’avoir l’attention. Le monde entre et sort des conversations comme absolument tous les mots prononcés par ma mère entrent et sortent de mon esprit.

Pour moi, c’est beaucoup trop de choses à gérer en même temps pour garder le focus sur la conversation. J’ai l’impression d’essayer de suivre une vache dans un ouragan.

Bon, heureusement pour moi, je suis dans un party qui se respecte. Il y a donc dans la place un preux chevalier de l’esprit de camp de vacances qui est incapable de laisser quelqu’un tranquille dans son coin.

Appelons-le “Lui”. Quoique ça pourrait aussi bien être “Elle”. Ça ne changerait rien. En faits, sens-toi bien à l’aise de l’imaginer en “lui” ou en “elle” en fonction de la dernière personne qui a ruiné ta soirée. On est au Québec, han, et le Québec, c’est un pays libre… heu… en tout cas!

L’affaire, c’est que Lui, là, il interprète le fait que je sois assis dans le fond du divan, en petit bonhomme, recouvert de coussins pour me couper du monde et que je fixe le mur depuis une heure comme étant une invitation à venir me raconter absolument tous les détails insignifiants de sa vie dont je me trois petits points.

Lui, il vient s’effoirer gracieusement dans la place du divan qui est occupée par une partie de mon corps.

Mais Lui, là, au moins, il est bien élevé. Ah, Lui, là. Il commence la conversation en me demandant “Pis, toué!? Koué de neuf!?!?!?!??!?!?!?!”

Je ne sais tellement jamais quoi répondre à ça.

J’ai vécu assez d’attaques au small-talk pour savoir que peu importe ce que je vais répondre, ça va être un prétexte pour Lui de me déverser un flot ininterrompu d’interminables minutes qui finissent pas, où je vais être obligé de faire semblant que c’est l’anecdote la plus époustouflante de toute l’histoire de l’humanité, la fois où ses collègues de travail ont caché son Sharpie préféré derrière la machine à espresso.

Mais la vie est bien faite. Des fois.

Il me vient une idée de génie. Je vais le prendre de court, et lui débiter ma propre platitude existentielle. Et comme je suis la campagne électorale municipale, je connais ça, la platitude. Alors, je décide de lui en parler en long et en large et en haut et à l’intérieur et tout autours!

Incluant les références aux procès-verbaux des conseils de quartier.

Tu veux du platte? Tu vas en avoir!

J’ouvre la bouche, pour lui dire “Bin de c’temps-là, j’m’intéresse pas mal à la politique municipale!”, pour me rendre compte que Lui, ll est déjà rendu dans les menus détails de la diversion créée par Karine pour que le perfide Mario lui soustrait son Sharpie.

Je ne comprendrai jamais rien au small-talk.

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