Née du vieux rêve de trois amis de démarrer leur propre marque de planches à roulettes, l’entreprise Téorem Skateboard semble promise à un bel avenir.
Par Martin Claveau
Les planches de cette petite entreprise de Limoilou font lentement, mais surement leur place dans la région de Québec et ailleurs sur le plan national. Évidemment les trois compères visent plus grand. Nous avons discuté récemment en compagnie de TÉO ALLETZ, l’un des trois fondateurs à l’origine du projet.
Comment débute votre histoire?
Nous sommes des amis de longue date. On adorait et on pratiquait tous les trois le skateboard dans notre jeunesse. Nous avons vieilli et nous nous sommes assagis bien sûr, mais notre vieux rêve de créer une marque de skate originale et bien à nous est demeuré vivant lui. La vie nous a amenés à émigrer tous les trois au Canada. Tout en nous familiarisant avec notre nouveau chez nous, nous avons mijoté longtemps notre projet.
Comment vous êtes-vous financés?
Nous avons élaboré notre plan et ensuite nous avons lancé un projet de socio-financement sur la plateforme Ulule. La réponse des gens a été au-delà de nos espérances et nous avons pu compter sur une bonne base pour démarrer. Au fur et à mesure, notre idée a muri et notre projet s’est concrétisé, ce fut un succès. Sans vouloir exagérer, nous pouvons considérer que nous sommes en voie de faire notre place dans le domaine.
Pourquoi fabriquer des planches en bois?
Le bois demeure un gage de qualité pour des planches de skate. Il y a d’autres matériaux qui auraient été possibles, mais nous considérions tous les trois que le bois est un must.
Comment a débuté votre production?
Dans un premier temps nous avons fabriqué nous-mêmes des planches de type longboard. Étant donné que j’étais détenteur d’une formation en lutherie et en guitare, j’étais et je suis toujours en mesure de concevoir les planches moi-même.
Pourtant, si on parcourt votre site aujourd’hui, ce ne sont pas des planches de ce type que vous vendez, que s’est-il passé?
Après cette première expérience, nous avons réalisé que les planches de longboard représentaient un marché de niche qui était plutôt haut de gamme. Pour un fabricant indépendant, le coût de production était prohibitif, alors nous avons opté pour un produit plus accessible. Ceci dit, nous pourrions éventuellement refaire des longboards. Dans le futur, on pourrait par exemple en refaire sur demande. Alors la porte n’est pas refermée.
Comment produisez-vous vos planches au juste?
Actuellement, nous concevons la forme (shape) de nos planches et leur design, mais elles sont maintenant fabriquées sur la rive-sud de Québec avec du bois d’érable qui provient de la région. Notre produit demeure quand même local à 100%.
Pourquoi avoir choisi l’érable au lieu d’autres types de bois?
Nous avons fait des essais avec d’autres essences de bois, mais rien dans ce que nous avons testé ne se compare à la résistance et à la flexibilité de l’érable canadien. C’est vraiment ce bois qui nous procure la meilleure performance, ce n’est pas pour rien qu’il est aussi recherché par les skateurs. Pour nous, c’est vraiment ce qui donne le meilleur flex à un skateboard – alors on est vendu!
Quels sont vos projets pour l’entreprise?
Pour l’instant, nous ne les vendons que sur notre propre site, mais un jour, nous aimerions bien en venir à posséder notre propre point de vente ; c’est un objectif à moyen et long terme. En attendant, ce serait bien que nos boards se retrouvent dans les boutiques spécialisées comme chez Empire et Exo. Le skate est un marché mondial et les gens en font littéralement partout. Nous remarquons en plus que les jeunes demeurent souvent fidèles aux marques et aux shapes qu’ils adoptent quand ils débutent, alors nous voulons en faire partie.
Votre engagement n’est pas que commercial, il se veut aussi écoresponsable n’est-ce pas?
Oui, notre conscience écologique nous a amenés à décider que, pour chaque dix planches que nous vendons, nous plantons un arbre dans la région, ce qui est significatif à notre avis. À cet effet, nous développons aussi un programme de récupération de skates. Nous aspirons à devenir un joueur majeur, mais nous ne voulons pas le faire à n’importe quelle condition. Nous voulons que ça se fasse en restant fidèle à nos convictions. On voudrait sensibiliser les skateurs à agir de façon responsable. Nous essayons aussi de développer notre présence sur les réseaux sociaux et dans les médias, on travaille sur la visibilité, alors c’est bien que vous parliez de nous.
Vous produisez aussi des vêtements?
Oui, tous les vêtements promotionnels que nous produisons sont faits avec des textiles qui proviennent d’ici et la couturière qui les confectionne est de Québec.
Vous avez vendu combien de planches jusqu’à maintenant?
Nous avons présentement 350 planches en circulation et nous poursuivons notre ascension. Nous espérons bien que cet article va nous aider (rires)!
La version originale de ce texte a été publié dans le journal Le Monde Forestier d’octobre 2021. Il est reproduit ici avec l’accord gracieux des Éditions Forestières. Nous les remercions de leur collaboration.
Commentez sur "Des planches à roulettes originaires de Limoilou"