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C’est trop long

David Lemelin présente sa chronique Droit de citéDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Bilan de campagne? C’est trop long.

Environ quoi, 50 jours? C’est trop.

Je pourrais arrêter là, car c’est vraiment trop long.

D’une part, ça force les organisations à ramasser plus d’argent. C’est plus compliqué, plus exigeant, ça nécessite plus de monde, plus de bénévoles, plus de tout… parce que c’est trop long. Moins ce sera long, moins on sera dépendant du financement et des risques que ça comporte.

Ensuite, parce que ça force la répartition dans le temps des annonces, pour essayer de maintenir l’intérêt d’une campagne qui n’en a pas beaucoup, notamment parce que… c’est trop long.

En 2013, Labeaume avait refusé de débattre avec moi, il avait accepté un seul débat, celui de la Chambre de commerce. C’était trop peu pour 44 jours de campagne qui était aussi beaucoup trop longue. En 2021, en raison de l’interminable calendrier électoral, on a eu presque une quinzaine de débats. C’est trop. On n’arrive pas à suivre le rythme, les idées se diluent, on se lasse rapidement de voir et revoir les mêmes personnes dire à peu près les mêmes choses. C’est trop long.

C’est pas normal qu’on fasse campagne pendant 30 jours pour parler des enjeux encore plus nombreux au Canada ou au Québec, alors qu’on prend un demi-siècle pour la campagne municipale. C’est humainement insoutenable.

Comble de malheur, deux campagnes se sont chevauchées cette année, fédérale et municipale, ce qui fait que nous sommes en élection depuis le mois d’août. C’est vraiment, vraiment trop long.

Évidemment, je vais nous encourager collectivement à aller voter. C’est important. Nous, on a la chance de pouvoir y aller, alors que bien des pays en sont privés. Juste ça, c’est assez pour justifier de se déplacer jusqu’au bureau de vote. Oui, ne pas voter est aussi un choix, même un message politique, je sais. Le désintérêt est un message, je sais. Être libre, c’est aussi avoir la liberté de ne pas voter, c’est vrai. Mais, nous on peut aller voter, alors, allons-y! C’est pas normal un taux de participation qui peine à dépasser les 50 %. C’est trop peu.

Certes, la trop longue campagne explique probablement en partie la non-envie de voter. D’ailleurs, ce que je retiens au premier chef de cette campagne? La quantité inouïe de gens qui m’ont dit : « j’ai pas suivi pantoute la campagne municipale… pour qui faut que je vote? »

C’est incroyable. Très peu d’intérêt chez des gens qui se sentent fort peu interpellés.

En tout cas, je félicite les équipes électorales, les bénévoles et tous les candidats. Chapeau! Passer au travers d’une campagne électorale aussi longue qui a aussi peu de résonance, il faut vous rendre hommage pour votre précieuse et valeureuse contribution à l’exercice démocratique, en dépit de tout cela.

Je pourrais enchainer sur le cynisme et le désintérêt des électeurs pour tenter de l’expliquer, mais ce faisant, ma chronique serait trop longue.

Or, j’haïs ça quand c’est trop long…

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