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Le calme avant le budget

Les élus siégeant au conseil municipal en décembre 2021.Les élus au conseil municipal Photo : Gabriel Côté

Alors que l’administration de Bruno Marchand présentera son tout premier budget dans la journée de mardi, aucun signe ne laisse présager de tempête à l’Hôtel de Ville.

Par Gabriel Côté

Lundi, le maire de Québec se félicitait déjà d’avoir su collaborer avec les partis qui forment l’opposition dans l’élaboration du budget.

Il a remarqué qu’on ne doit pas s’attendre à un budget portant l’empreinte de Québec Forte et Fière, car ce n’est pas là ce qui lui importe. « Ce qui m’importe, a déclaré M. Marchand, c’est qu’il y a des idées qui viennent des autres groupes. Ça, pour moi, c’est la plus belle réussite qu’on a eu dans le temps qu’on avait. »

Le chef de l’opposition officielle a d’ailleurs loué « l’excellente qualité des discussions » qui ont eu lieu entre son équipe et celle de M. Marchand ». Il s’est aussi dit « très satisfait du processus ». Dans son langage imagé, M. Villeneuve a rappelé que son parti « n’est pas là pour casser des tonkas ».

Ce n’est pas surprenant.

M. Marchand a déjà annoncé que son administration maintiendra le niveau de taxes à celui de l’inflation annuelle de 2,2%, « même si le contexte aurait pu justifier une plus grande hausse ». C’est aussi d’une priorité du parti de M. Villeneuve.

Lundi, M. Marchand a aussi annoncé qu’advenant l’adoption du budget, la ville participera au programme Nager pour survivre, un engagement électoral d’Équipe Marie-Josée Savard.  

Plus tard le même jour à la réunion du conseil de ville, les mains ont continué de se tendre, et tout le monde a continué de saluer le beau climat de collaboration qui règne maintenant à l’Hôtel de Ville. On ne se lasse pas, décidément, de ces échanges de politesses.

Mais la politique a ceci de commun avec la météo que les nuages, qui se dissipent de temps à autre, finissent aussi immanquablement par revenir.

M. Villeneuve expliquait lundi que son parti et lui-même « tiennent absolument » au respect des échéanciers du projet de tramway. Et à propos des dix améliorations au projet proposés par Québec Forte et Fière en campagne électorale, le chef de l’opposition officielle a dit « craindre qu’à vouloir trop bouger sur certains éléments, on retarde la réalisation du projet », avant de rappeler son scepticisme à l’égard des redevances. « On a encore besoin d’être convaincu », a-t-il glissé en point de presse.

Il n’y a pas là de système dépressionnaire inquiétant, et il y a fort à parier que l’administration et l’opposition seront en mesure de s’entendre. Mais il faudra probablement pour cela que M. Marchand fasse une croix sur certains de ses engagements électoraux.

Or, cela pourrait avoir un prix politique, puisque bien des gens ont voté pour Bruno Marchand parce qu’il avait déclaré qu’il était « pour le tramway, mais pas à n’importe quel prix ». Le maire se trouvera ainsi assis entre deux chaises. Il ne pourra que difficilement satisfaire à la fois les nombreux électeurs qui ne sont pas encore convaincu qu’il faut un tramway à Québec, et l’opposition officielle pour qui la réalisation telle quelle semble non-négociable.    

Et si jamais de nouveaux délais viennent retarder la réalisation du projet de tramway même sans que cela soit dû à l’action de l’administration Marchand, – cela est loin d’être invraisemblable – l’opposition aura de quoi piquer le maire.   

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