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Normes sur le nickel : Villeneuve et Smith unissent leur voix ; Marchand veut se documenter avant d’agir

Quelques jours après que le gouvernement Legault a annoncé son intention d’augmenter de cinq fois la limite d’émanations de nickel permises dans l’air, les élus municipaux de Limoilou, Jackie Smith et Claude Villeneuve, ont unis leur voix lors de la réunion du conseil de ville pour s’opposer à cette hause.

Par Gabriel Côté

La conseillère municipale du district de Limoilou, Jackie Smith, a qualifié l’annonce du gouvernement provincial de « cadeau de Noël empoisonné ». Avec un ton combattif, elle a décrié l’incohérence de l’action gouvernementale, qui se dit préoccupé par la santé et qui lutte ardemment contre la pandémie, mais qui en même temps envisage de permettre que l’air soit plus pollué à Limoilou, alors que ce secteur est déjà saturé en cette matière.

« Le nickel est un élément cancérigène. Il peut causer des allergies, des problèmes cardiovasculaires, des problèmes au rein, sans parler du cancer pulmonaire et nasal. Je trouve ça absolument déplorable le manque de cohérence du système de santé », a-t-elle déclaré.

Elle a aussi souligné que comme ils seront possiblement confinés à la maison, les citoyens de Limoilou seront forcés dans les prochaines semaines à respirer de l’air « rempli de nickel ».

Mme Smith a rappelé que l’année 2022 marquera le dixième anniversaire de la lutte contre la concentration de nickel dans l’air, menée en 2012 par des citoyens de Limoilou, avant de s’adresser aux citoyens de Limoilou pour leur assurer qu’elle ne baissera pas les bras.

Une façon de faire d’une autre époque

Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a repris la balle au bond, et a rappelé une fois de plus que le secteur de Limoilou est saturé en ce qui a trait à la qualité de l’air.

« Dans le secteur de Limoilou, on subit de fortes pressions dues aux industries et à toute l’activité qui se déroule autour de nos quartiers. On est ceinturé de part et d’autre par les autoroutes, ne serait-ce que toutes les émissions des gaz d’échappement qui nous tombent dessus c’est déjà énorme. Il y a tout ce qui sort du part également, il y a également une papetière dans le secteur. Et on ne parle pas encore de l’incinérateur. Ce n’est pas le temps d’en rajouter. La cour est déjà pleine. Les gens dans notre coin, ils ont besoin d’air », a-t-il déclaré.

M. Villeneuve a ensuite fait valoir que l’ajustement des normes pour accommoder les industries est selon lui une façon de faire caractéristique d’une autre époque.

« Il fut un temps ou les villes se développaient comme ça… c’était souvent dans l’est des villes à cause des vents dominants. On pouvait pelleter ça dans la cour des citoyens moins fortuné. Ce sont des gens à qui on ne demandait pas leur opinion. Ils sont encore présents chez nous les gens qui ont grandi à l’ombre de ces cheminées là. Il y a beaucoup de gens qui ont choisi ce secteur comme milieu de vie, peut-être en toute conscience de cause, en acceptant ces pressions-là. Mais ils n’ont pas accepté les pressions industrielles qu’on voudrait leur rajouter encore aujourd’hui (…).C’était facile à une certaine époque de juste augmenter les normes pour accommoder l’industrie, mais on n’est plus là. »

Marchand veut se documenter avant d’agir

Interpellé par un citoyen, le maire de Québec est resté très prudent en faisant valoir qu’il s’agit d’un enjeu complexe.

« En voyant ça, on est préoccupés. Moi j’ai besoin de comprendre pourquoi on fait ça, j’ai besoin de comprendre pourquoi la santé publique a émis un avis favorable, j’ai besoin de savoir les émissions étaient ou et ocmment on peut faire pour mesurer les effets de ça, parce que la meilleure façon de convaincre les autres c’est par la science (…). On va d’abord documenter, on va réunir les données probantes, et après ça on pourra agir », a conclu Bruno Marchand.

Avis de proposition

Ainsi, appuyé par Jackie Smith, Claude Villeneuve a déposé lundi soir un avis de proposition au conseil de ville pour que le conseil de ville exprime son opposition à l’ajustement de la norme sur le nickel dans l’air et que l’administration se positionne officiellement dans le cadre de la consultation auquel le projet de règlement sera soumis.

Le comité exécutif devra donc décider s’il va ou non de l’avant avec cette avis de proposition d’ici à la prochaine séance du conseil de ville, qui se tiendra le 17 janvier.

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