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Tu tiens aux sentiers battus?

Cher journal.

Cette semaine, je me suis rendu compte que le plus gros défi du marcheur hivernal à Québec, ce n’est pas de naviguer les trottoirs givrés, ou d’éviter les chauffards givrés. 

Non.

Le plus gros défi, c’est d’éviter de se faire tuer si on a le malheur de poser le pieds sur une piste de ski de fond.

Pas de se faire tuer dans le sens de “se faire rentrer dedans par quelqu’un qui fait du ski de fond qui va tellement vite que ça te dissèque l’artère fémorale”. Ils vont pas assez vite pour ça. Vraiment pas. C’est à peine si ils vont plus vite que moi qui marche bien lentement pour profiter du paysage.

Non. Moi, je parle de se faire tuer dans un cas de rage au ski de fond.

Je ne comprends pas pourquoi les fondeurs (c’est comme ça qu’on appelle les gens qui font du ski de fond) sont autant attachés à leurs pistes de ski de fond.

Déjà, je veux que ce soit clair, je n’ai absolument rien contre les gens qui font du ski de fond. On a tous nos activités un peu bizarres. Moi, c’est la marche. J’adore marcher, alors que certaines personnes détestent tellement ça qu’elles prennent un taxi pour aller à leur voiture. On est tous le “bizarre” de quelqu’un d’autre.

Ce que j’aimerais qu’on m’explique, c’est pourquoi c’est la fin du monde si la piste de ski de fond est un peu brisée, ici et là? 

La seule explication que j’ai trouvée, c’est que ça prends absolument deux “tracks” parfaitement parallèles pour faire du ski de fond, parce que dans leur vie antérieure, tous les frondeurs étaient des locomotives.

Je sais que ce que je m’apprête à affirmer va sûrement choquer des gens, mais… on peut faire du ski de fond sans piste de ski de fond. La preuve réside dans la réponse à la question existentielle “Qu’est-ce qui est venu en premier? Le ski de fond, ou les pistes de ski de fonds?”.

Les skis de fond.

C’est clairement les skis de fond.

Il n’y avait pas des “tracks” de ski de fonds qui traînaient dans la neige depuis des millénaires, avant qu’un bon matin, quelqu’un se lève en se disant “Hey, pourquoi on n’essaierait pas de glisser dans les traces avec des bouts de bois dans nos pieds qui glissent tellement mal que le seul moyen d’avancer c’est de pousser fort avec nos bras sur des bâtons? Logique!”.

C’est surprenant, mais les gens faisaient du ski de fond dans le bois, ou dans le champs, pas de piste, avec de l’équipement primitif à souhait, et tout allait bien.

Alors bonne chance pour me faire croire qu’aujourd’hui, avec leurs skis super high-tech et la petite pochette ventrale qui leur permet d’accrocher 22 bouteilles d’eau “boostée” aux électrolytes, les fondeurs ne sont pas capables d’avancer si la piste est le moindrement amochée!

Et si tu es le genre de fondeur qui pète sa coche par peur de voir ses belles petites pistes brisées, il serait temps que tu réalises que tu n’as qu’à skier sur la piste brisée, et ça va la réparer.

Parce que la machine à faire des “tracks”, tu l’as sous tes pieds. C’est tes skis de fond.

Et de toutes façons, tu es sensé être dehors à faire du ski de fond pour le plaisir d’être dehors et de prendre l’air et de bouger. Alors, prends ça chill un peu. On est là pour le plaisir, alors arrête de gâcher ton plaisir (et celui des autres) en prenant tout ça trop au sérieux!

Jérôme Claveau

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