Le président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou Raymond Poirier invite les autorités à tenir compte de la « vue d’ensemble » du problème, notamment la pollution atmosphérique globale et ses impacts sur la santé des citoyens de Limoilou.
Raymond Poirier affirme que la pollution représente « huit années de vie perdues » pour la population limouloise.
« Ça aurait peut-être été plus productif de demander comment bonifier les pratiques pour diminuer les polluants, suggère-t-il. Mais malheureusement on s’est posé la question : pourquoi et comment mettre encore plus à risque la santé et la qualité de vie des citoyens de Limoilou ? »
Marie-Hélène Deshaies, présidente du conseil de quartier de Maizerets, juge qu’il s’agit d’un enjeu d’injustice environnementale et d’inégalités sociales. Elle évoque « l’exposition et la susceptibilité différentielles aux risques ». Marcel Paré, administrateur de ce conseil, parle de son côté des « coûts humains ».
Le président du conseil de quartier Lairet, Jean-François Vallée, qui se dit « généraliste de la qualité de l’air », désire insister sur « l’absence de données ». Il débute en mentionnant qu’il ne s’agit pas « d’une chasse à la sorcière », mais que le problème est visible et bien réel.
Il précise qu’une seule station permet de mesurer le taux de nickel dans l’air avec trois capteurs (représentée par le cercle or), soit à 2.5 km de distance de Glencore (représenté par le cercle rouge).
« L’échantillon est pris aux deux jours seulement, donc pas en continu, ajoute-t-il. On a besoin qu’il y ait des vents pour prendre les mesures, alors on ne sait pas s’il n’y a pas de dépassements lorsqu’il ne vente pas. Il est aussi obligatoire qu’il y ait des chargements et déchargements de nickel au port, contrairement à ce que Glencore a dit (soit que le nickel ne se trouve presque jamais à ciel ouvert). On a jamais eu de données à ce sujet de la part du port. »
Jean-François Vallée ajoute qu’il y a probablement des dépassements de nickel aussi dans les autres zones de la ville de Québec dû au vent. « On ne sait vraiment pas ce qu’on respire, poursuit-il. On parle de la soupe limouloise, mais on n’a pas de données sur la soupe. »
Il désire aussi répondre à l’argument économique en référant à une étude. « La science économique nous dit que l’augmentation de l’activité d’un port peut avoir des impacts négatifs sur la communauté », affirme-t-il.
Les présidents de ces conseils jugent que la Ville de Québec devrait « envoyer un message clair ». « Si le message est ambigu, ça laisse la place à adopter la hausse de la norme », affirme Marie-Hélène Deshaies.
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