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Du brasse-camarade au conseil de ville

L'intérieur de la salle du conseil de villePhoto : Ville de Québec

Le maire de Québec a ouvert une boîte de pandore à la réunion du conseil de ville lundi soir, en abordant la question de la démocratie dans son intervention d’ouverture.

Par Gabriel Côté

Rien ne permettait d’entrevoir une polémique dans les propos du maire. Il a fait un éloge de la démocratie, en faisant valoir l’importance de la tolérance des points de vue qui sont opposés aux nôtres.

Pourtant, dès la réplique du chef de l’opposition, Claude Villeneuve, une tension a commencé à se faire sentir. M. Villeneuve a lui aussi fait un éloge de la démocratie, mais il y a inclus des critiques à peine voilées, dirigées d’une part vers David Weiser, le conseiller transfuge, et vers la tendance de M. Marchand à organiser des comités plénier.

Le chef de l'opposition, Claude Villeneuve, lors du conseil de ville du 21 février.
Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, lors du conseil de ville du 21 février.
Photo : capture d’écran

« Je rejette une idée selon laquelle il faudrait être membre du parti au pouvoir pour être capable de faire avancer les dossiers (…). Je pense aussi que c’est de réduire le rôle de l’élu que de penser qu’on aurait besoin à chaque fois d’établir un cadre et de faire une discussion en dehors des instances normales pour être capable d’en arriver à des positions », a dit le chef de l’opposition officielle.

Mais c’est avec l’intervention d’Alicia Despins que le ton a vraiment monté d’un cran. La conseillère de Vanier-Duberger expliquait ce qu’est selon elle le rôle d’une opposition en démocratie, reprenant un thème abordé dans l’intervention de son chef. Pour montrer que selon elle la conception du rôle de l’opposition n’est pas unanime au conseil de ville, elle a pris l’exemple du dossier du nickel.

La conseillère municipale de Vanier-Duberger, Alicia Despins.
La conseillère municipale de Vanier-Duberger, Alicia Despins.
Photo : Capture d’écran

« J’aimerais rappeler que les districts qui étaient principalement concernés par l’enjeu sur le nickel étaient tous des districts représentés par l’opposition… », a-t-elle déclaré.

Le conseiller de St-Roch – Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance, a alors invoqué une question de règlement pour demander à Mme Despins de se rétracter pour ses propos « mensongers », puisque son district est lui aussi concernés par cet enjeu.

Le conseiller municipal de Saint-Roch - Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance.
Le conseiller municipal de Saint-Roch – Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance.
Photo : Capture d’écran

Mais Mme Despins a tenu à ses propos, et elle a rappelé qu’elle parlait des districts « principalement concernés », omettant une partie importante de sa phrase, et cela a mis le feu aux poudres. M. Lachance a rétorqué avec un visible énervement que son district aussi est « principalement concerné par l’enjeu ».

Le ton semblait être revenu à la normale, quand quelques minutes plus tard, Jean-François Gosselin a pris la parole, et a remarqué que les « oreilles lui ont cillé » en entendant la mise au point de Mme Despins sur le rôle de l’opposition.

Après avoir ironisé sur le nouveau nom de l’opposition officielle, en le qualifiant à la blague de « Québec à bâbord », M. Gosselin a rappelé que Mme Despins était élue quand il a été victime de certaines insultes de la part du maire Labeaume. « Le maire (Labeaume) m’a traité de différents qualificatifs (…). Mme Despins acquiesçait, elle était d’accord. Ce soir, de l’entendre faire un peu la leçon (…), disons que sa vision a changé en quelques mois, et c’est tant mieux », a-t-il dit. M. Gosselin a ensuite vanté la dynamique à l’Hôtel de Ville sous la gouverne du nouveau maire, Bruno Marchand. « C’est le jour et la nuit », a-t-il résumé.

Le conseiller de Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Jean-François Gosselin, le 21 février.
Le conseiller de Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Jean-François Gosselin, le 21 février.
Photo : Capture d’écran.

Ce n’était pas la première fois que M. Gosselin tenait de tels propos en chambre, et son intervention fut la goutte qui fit déborder le vase, aux yeux de la conseillère du district de la Pointe-Sainte-Foy, Anne Corriveau.

« Je souhaite qu’un jour la petite politique malfaisante finisse par s’évanouir dans cette salle de conseil. J’entends des radotages, M. le président (…). Ici, nous sommes dans un lieu de démocratie, et nous sommes dans un lieu fermé, où est-ce que lorsqu’on fait bien notre travail, on est obligé d’entendre les propos de certaines personnes. Trop souvent, par manque de politesse, nous sommes obligés, parce que jusqu’à maintenant, nous n’avons pas interrompu des dires qui se faisaient quelque peu exagérés », a-t-elle dit.

La conseillère du district de Pointe-de-Sainte-Foy, Anne Corriveau.
La conseillère du district de Pointe-de-Sainte-Foy, Anne Corriveau.
Photo : capture d’écran.

Mme Corriveau a donc voulu envoyer un signal on ne peut plus clair à M. Gosselin. « La malveillance, ou le radotage de ce qui s’est passé, j’aurais envie de vous dire : move forward (…) Vouloir se venger en plus des gens qui sont absents de cette salle, c’est vraiment ce qu’on appelle, encore en anglais, une cheap shot », a-t-elle conclu.

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