La Ville de Québec abolira les frais de retard en bibliothèque et effacera les dettes associées à des retards de document pour tous ses abonnés dès le 1er mars 2022.
Cette mesure « vise à rendre encore plus accessibles les lieux de culture essentiels à la vie de la communauté que sont les bibliothèques municipales ».
Des punitions moins sévères
Cette abolition n’est pas à confondre avec une levée totale de règles ou de mesures contraignantes. La Ville affirme que « les documents doivent toujours être remis à temps ». Elle a donc veillé à ce que le chaos ne s’installe pas dans les bibliothèques dès le 1er mars.
En effet, des sanctions seront tout de même imposées aux clients qui ne ramèneraient pas les livres à temps. L’idée est de multiplier les avis en émettant 1) un avis de courtoisie deux jours avant la date de retour du prêt, 2) deux avis de retard à deux jours et 14 jours après la date de retour du prêt et 3) un dernier avis avant facturation envoyé le 28e jour après la date de retour du prêt.
Pour recevoir ces avis qui sont émis uniquement par courriel, les clients doivent les activer dans leur dossier d’usagé. Sinon, la bibliothèque émettra un seul avis de retard par téléphone.
Au 14e jour de retard, le dossier de l’usagé est bloqué automatiquement. Il ne peut plus à ce moment emprunter, renouveler ou réserver des documents, ni accéder à Internet depuis les ordinateurs en bibliothèque. En comparaison, dans les bibliothèques de Montréal, les dossiers sont bloqués après cinq jours de retard.
On peut donc comprendre que les abonnés devront tout de même éventuellement payer pour les prêts qui ne seront jamais retournés. C’est après le 42e jour qu’une facture sera envoyée par la poste, les documents étant considérés comme « perdus ».
Toutefois, le retour des documents débloquera automatiquement le dossier de l’usagé et annulera toute facturation.
Rendre la bibliothèque plus inclusive
« L’abolition des frais de retard dans les bibliothèques est une belle avancée pour notre ville et l’accessibilité de la culture », affirme le maire de Québec Bruno Marchand.
Il s’inspire de Montréal, de Laval et de Drummondville qui appliquent déjà cette nouvelle manière de gérer les emprunts dans les bibliothèques.
Elle s’inscrit au sein du mouvement international « Fine Free Library » (Bibliothèque sans amende) né aux États-Unis. Les frais de retard sont considérés comme un frein, pour certaines clientèles vulnérables ou défavorisées, à utiliser les services de leurs bibliothèques publiques.
À Baie-Comeau, la bibliothèque municipale aurait vu bondir son nombre d’abonnements de 22 % en l’espace d’un an après l’abolition des frais de retard.
« Notre ville entre dans une ère d’ouverture et de partage de la culture, soutient Catherine Vallières-Roland, mairesse suppléante. La Ville est fière d’offrir cet aménagement qui favorisera l’accès aux livres à toutes les familles. Cette mesure, loin d’être anodine, contribuera grandement à notre éveil collectif. »
« Amnistie, on repart à zéro! »
La Ville de Québec annulera tous les frais de retard de documents dans les dossiers des abonnés dès le 1er mars. Les frais de location, de bris ou de perte ne seront toutefois pas annulés.
La Ville annonce qu’une « campagne d’information et de sensibilisation à l’importance de rapporter ses documents à temps » seront aussi mises en place auprès de la clientèle.
L’enveloppe budgétaire accordée pour l’élimination des frais de retard à la
Bibliothèque de Québec est de 265 000 $ annuellement et s’inscrit dans la révision du Règlement sur le coût des permis et des licences, les taxes spéciales, la tarification de biens et de services et les autres frais.
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