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Mme oscar : un café et épicerie végan, sans déchet ni allergène verra le jour à Sainte-Foy

Julie Mitchell et Maude Laflamme Lessard, les fondatrices de mme oscar.Julie Mitchell et Maude Laflamme Lessard, les fondatrices de mme oscar. Photo : Courtoisie.

Maude Laflamme Lessard, Julie Mitchell et leur partenaire Lucie Bedet travaillent depuis deux ans sur leur projet d’ouvrir à Sainte-Foy une épicerie, un café et un lieu d’évènements, zéro déchet, sans allergène et sans protéine animale : mme oscar.

Elles en sont maintenant à une étape cruciale, soit le financement de leur projet pour pouvoir ouvrir à l’été 2022.

Deux passions : l’écologie et l’alimentation anti-allergique

Maude Laflamme Lessard est infirmière de profession et possède un certificat en administration.

« J’hésitais entre le domaine de la santé et celui de la gestion, affirme-t-elle. J’ai fait mon chemin et suivi l’exemple de mes parents en choisissant le domaine de la santé. Au fil des années, je me suis rendu compte que ça ne me convenait pas. Le côté gestion revenait. J’ai fait deux cours en entrepreunariat depuis. »

Maude explique que son intérêt principal est la protection de l’environnement et l’écologie. Elle désirait faire un travail en accord avec ses valeurs et a donc décidé de créer mme oscar.

« Au début c’était un salon de thé, raconte-t-elle. Je voulais créer un espace cozy où les gens pouvaient venir consommer selon leur valeur, échanger, s’éduquer et apprendre. Je ne bois pas de café dans la vie et la culture de café ce n’est pas celle la moins émettrice de GES et la plus éthique. Finalement, en rencontrant Julie je me suis dit que ça faisait bien du sens d’offrir du café. » 

Julie Mitchell raconte qu’elle a travaillé dans la restauration avant d’être maman à la maison. « Dans les dernières années, j’ai été gérante dans un café, précise-t-elle. Dernièrement, je travaillais comme représentante en vente pour Camellia Sinensis et Lao Kombucha. » 

Un café à trois vocations

Au moment de rencontrer Maude, Julie avait le projet de créer une entreprise sans allergène. « Mes deux enfants ont des allergies alimentaires alors j’y pensais depuis un petit bout, raconte-t-elle. Ça m’a permis de cuisiner vraiment plus et de mieux m’alimenter. Quand on commence à regarder les étiquettes on voit aussi les colorants et tous les ajouts. » 

« On s’est dit : pourquoi ne pas mélanger nos projets : zéro déchet et sans allergène, lance Maude. Pour être végan, il ne restait plus qu’à enlever la viande. Il y a de plus en plus d’adeptes de véganisme et ça va dans le sens des valeurs écoresponsables et de l’environnement. Donc on a ces trois critères-là. »

En conformité avec leur parcours et leurs intérêts, Julie s’occupe pour mme oscar de l’alimentaire et la préparation de mets alors que Maude se charge de la dimension « zéro déchet ».

Trente places assises seront disponibles chez mme oscar. Un coin lecture, style salon, permettra aussi aux clients de consulter des livres sur l’environnement et l’alimentation. Le café et l’épicerie seront fermés le dimanche et le lundi, dans un esprit « familial ».

Après avoir fait un sondage pour mieux connaitre les besoins des différents secteurs, Maude et Julie ont choisis Sainte-Foy comme lieu d’accueil du projet.

Créer une communauté sensibilisée à la cause environnementale

« Mme oscar, c’est pour créer une communauté et sensibiliser les gens à la cause environnementale, soutient Julie. C’est ça le cheval de bataille de Maude. » 

Maude explique qu’ayant atteint un niveau personnel satisfaisant de gestes pour diminuer son impact environnemental, elle voulait transmettre ses connaissances en tant qu’infirmière dans son milieu de travail.

« Je voulais transformer le milieu pour qu’il soit plus vert, affirme-t-elle. J’ai créé un comité et je savais qu’il y avait des choses qui se faisaient dans d’autres établissement de santé. Je me suis rendu compte que c’était une grosse machine et que c’était long et dur à changer. » 

Après s’être butée à plusieurs portes, Maude n’avait pas l’impression que c’était le bon milieu pour « amener un changement ». C’est par un meilleur accès à l’information qu’elle croit que les citoyens deviendront « plus conscients et aptes à changer ».

« Le café va être un exemple en matière de réduction d’impacts sur l’environnement, poursuit-elle. Il va avoir un mur végétal où on cultivera des plants toute l’année et qu’on utilisera pour cuisiner nos plats. On va faire du compostage et presque rien ne sera à usage unique. » 

Les évènements à portée éducative auront lieu deux fois par mois, hors des heures d’ouverture. Maude donne quelques exemples de sujets pour les conférences et les ateliers :

  • La fermentation (un moyen de conserver les fruits et légumes plus longtemps ;
  • Le furoshiki (une technique pour emballer les cadeaux avec des bouts de tissus) ;
  • La fabrication maison du savon et du shampoing en barre ;
  • La décroissance et
  • Le zéro déchet.

Maude affirme que l’épicerie sera le plus minimaliste possible. C’est-à-dire qu’elle a pris soin de sélectionner les produits avec la meilleure empreinte écologique. « Au lieu d’offrir trois types de brosse à dents par exemple, on en a sélectionné juste une, explique-t-elle. On fait un travail de recherche en amont pour que le consommateur n’ait pas à se demander quel produit est le mieux. Ça évite les casses-têtes. » 

Elle ajoute qu’elle veut éviter d’être dans le greenwashing. Maude déplore qu’il y ait de plus en plus de cette pratique d’écoblanchiment, soit « un procédé de marketing déployé par une organisation pour se donner une image fausse de responsabilité écologique ».

Une cuisine et épicerie sans les 10 principaux allergènes

Maude explique que devant commander des aliments sans allergène pour cuisiner leurs mets sur place, elle trouvait logique d’offrir aux clients la possibilité d’acheter ces aliments en vrac.

« J’aimerais ça acheter en vrac, mais je ne peux pas à cause des allergies de mes enfants, ajoute Julie. Donc on s’est dit qu’on pourrait les offrir pour être plus zéro déchet en plus grosse quantité. » 

Elle précise que les clients ne pourront pas amener leurs propres plats. Ce sont donc elle et Maude qui rempliront les plats consignés qui seront déposés à l’entrée avant même de franchir les portes du café. Ce sont elles qui les laveront pour s’assurer d’éviter toute contamination croisée.

Par ailleurs, Julie soutient que les produits biologiques seront priorisés. « Peut-être pas à 100%, parce qu’avec la notion sans allergène, on est réduit dans nos choix de fournisseurs, note-t-elle. Mais choisir le biologique, c’est choisir la cause environnementale. » 

Le menu de mme oscar est de style « menu café » : des sandwichs, soupes et salades vegan, par exemple avec des carottes à la place du saumon. La boulangerie Citron Confit à Rimouski qui travaille sans les 10 principaux allergènes fournira le café en pains.

« Ça va être assez sain, santé, mais très savoureux, lance Maude. Oui, c’est limitant les allergies, mais on peut remplacer beaucoup d’ingrédients par des alternatives qui vont avoir le même effet dans la recette. »

Pour l’épicerie, les clients pourront commander en ligne et ramasser leur commande sur place. Plusieurs formats seront offerts avec des grandeurs prédéfinis. « Il n’y aura pas de surprise au niveau des prix, affirme Maude. On va être très transparent. »

En quête de financement pour « réaliser leur mission »

« On sollicite plusieurs partenaires, affirme Maude. On réfléchit et on adapte notre modèle selon la rétroaction qu’on obtient de leur part. »

Leur but est d’avoir un projet « le plus viable et attrayant possible » pour les entrepreneurs financiers pour pouvoir démarrer leur entreprise.

« On souhaite que la communauté puisse participer à l’élaboration du projet, soutient Maude. On le fait pour nous, mais pour eux aussi. Elle nous suit depuis deux ans et on les inclut dans la planification. » 

La Ville de Québec s’est montrée intéressée par le projet.

« L’économie sociale c’est différent de l’économie libérale, explique Maude. C’est un modèle qui permet de démarrer une entreprise sans mettre beaucoup d’argent personnel et on n’a pas de garantie à offrir. Donc c’est plus difficile d’aller chercher du financement. Il faut connaitre le modèle et parler de ses principes. » 

Une campagne de financement sur La Ruche sera lancée ce printemps à l’approche de l’ouverture de mme oscar.

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