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L’Ukraine et nous

Pour la première fois depuis des années, j’ai passé plusieurs jours de suite sans lire les articles sur l’actualité locale. À part lors des vacances, en général, je reste à l’affût. 

Par David Lemelin

Or, la situation en Ukraine détourne mon attention, comme celle du monde entier. Pas que je trouve nos préoccupations locales futiles, mais on est littéralement avalé par toute l’actualité internationale. C’est impossible de ne pas en entendre parler. J’étais dans un restaurant l’autre soir et les gens à la table d’à côté disaient ne pas vouloir commander de poutine, pour « ne pas s’empoisonner ». 

Ça en dit long. 

Dans un casse-croûte comme il y en a plein, deux hommes parlent du dictateur russe en regardant le menu. 

Nos tracas et problèmes quotidiens ne sont pas futiles. Au contraire, ils permettent de donner de la perspective à ce que nous sommes, les humains. Même dans notre petit chez nous à lire un bouquin, tranquillement, on est lié au reste du monde. Qu’on l’admette ou pas, les humains de la Terre sont liés. 

Cette guerre vient nous ébranler parce que certains disent désormais : « et si Poutine nous attaquait, puisque le Canada soutient l’Ukraine? »

C’est plus Netflix, là. C’est vrai.

Oui, les guerres des voisins peuvent nous toucher. Celles-ci nous font réaliser que l’économie mondiale est une toile gigantesque où les fils sont connectés. C’est l’enfer à des milliers de kilomètres, mais la pompe à essence nous le fait sentir jusqu’ici. Ça chauffe autour d’une centrale nucléaire et on se dit que si ça explose, on sera tous plus ou moins touchés. Mais tous certainement inquiets. 

Les guerres, les conquêtes, le mépris des peuples, mais aussi la pollution, la consommation mondiale, ce que l’on fait de notre planète… tout ça nous connecte, les uns aux autres. La métaphore de Lorenz sur le battement d’ailes du papillon qui pourrait provoquer une tornade n’est soudainement plus aussi loufoque. L’humain laisse une empreinte. Visible. Lourde. Grave.

En revanche, il est plutôt désolant de réaliser, du même souffle, qu’il y a plein de guerres oubliées dont personne ne parle. Y’a pas que les Ukrainiens qui souffrent des affres de la guerre. Des conflits armés se déroulent présentement dans de nombreux pays en Afrique, dans plusieurs pays du Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, dans certains pays d’Amérique du Sud, etc. 

Alors, que cette guerre insensée en Ukraine ait au moins ce point positif : nous rappeler que les humains sont liés et que la souffrance n’est pas isolée. 

Fallait-il une guerre qui nous atteigne plus clairement pour que l’on réalise ce que nous sommes, sur cette planète?

En tout cas, ça n’enlève rien à ce qui nous arrive localement. Pour ma part, ça ne fait que nourrir mon envie de faire pour le mieux, autour de moi, dans mon quartier, dans ma ville.

Car oui, l’humain est capable de mieux qu’une guerre. Vivement l’amour, la compassion, le partage, l’entraide… bref, ce qui fait de nous des humains, dans ce que l’on peut de plus beau et de plus noble.

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