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École Saint-Malo : des gestes concrets à venir pour améliorer la sécurité des piétons

L'école Saint-Malo à l'intersection des rues Raoul-Jobin et Marie-de-l'IncarnationL'intersection des rues Marie-de-l'Incarnation et Raoul-Jobin, devant l'école Saint-Malo. Capture d'écran : Google street view.

Des améliorations pour la sécurité routière verront le jour autour de l’école Saint-Malo, plus précisément sur les rues Marie-de-l’Incarnation, Raoul-Jobin et Lafayette.

Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif, est heureux d’annoncer ces mesures qui s’inscrivent en continuité avec le projet autour de l’école qui est en marche depuis maintenant deux ans.

« Je tiens à rassurer tout le monde, on avait pas fini le travail », affirme Pierre-Luc Lachance en riant.

Des panneaux éclairants et des trottoirs gonflés

Sur Marie-de-l’Incarnation, des panneaux avec des flash pour indiquer la vitesse de 30 km/h et de 50 km/h seront mis en place. « On travaille très fort pour que ça sorte ce printemps, maximum en août », soutient le conseiller municipal.

Selon lui, cette mesure maximisera le partage de l’information aux automobilistes de ralentir à l’approche de la zone scolaire.

Des panneaux pour indiquer les cheminements scolaires avec des losanges et des flash en haut et en bas seront aussi installés, soit deux sur la rue Lafayette et deux sur la rue Raoul-Jobin. « On vient renforcer le message de faire attention à proximité de l’école », affirme Pierre-Luc Lachance.

Deux gonflements de trottoirs verront aussi le jour au centre de la rue Lafayette entre les rues Raoul-Jobin et Saint-Bernard.

« Les gonflements vont se situer au centre de la rue pour rétrécir la chaussée et forcer nécessairement les voitures à ralentir, explique Pierre-Luc Lachance. Dans ces gonflements de trottoirs on va venir faire de la plantation de végétaux et d’arbres pour améliorer la canopée. Ça c’est l’fun. »

Finalement, au coin de Lafayette et Saint-Bernard, des saillis de trottoirs seront créées pour réduire la distance de traverse des piétons à l’intersection. Cela amènera aussi selon le conseiller municipal le ralentissement des véhicules à l’approche du stop.

« Par ces actions, on amène une façon de venir encadrer l’école Saint-Malo et travailler à améliorer le secteur sur plusieurs fronts, affirme-t-il. À cette étape-ci, on est pas à la reconfiguration de Marie-de-l’Incarnation. Mais on voit quand même que les gestes qu’on pose seront structurants et auront un impact clair. »

Carte de Google Map des rues Lafayette et Raoul-Jobin.
Capture d’écran Google Map.

Aller plus loin ?

Des citoyens de Saint-Sauveur réclamaient dernièrement l’installation de cinémomètres photographiques autour des écoles de Québec pour faire respecter les limites de vitesse.

Certains considéraient par ailleurs que la surveillance et l’affichage n’étaient pas des mesures suffisantes pour promouvoir la sécurité piétonnière. Selon eux, la Ville devrait aller plus loin et réviser l’aménagement physique des rues.

Pierre-Luc Lachance est d’avis qu’il faut utiliser des mesures de diminution de la circulation et de vitesse qui sont physiques, comme les trottoirs surélevés ou les gonflements, lorsque cela est possible.

« On travaille la rue Lafayette en ce sens là parce qu’on est capable, poursuit-il. Marie-de-l’Incarnation représente un défi plus structurant parce que c’est une voie qu’on appelle « chemin critique » au niveau de la circulation régionale. Ça ne veut pas dire que rien ne peut être fait, mais on n’a pas la possibilité de profiter d’un réaménagement en profondeur. » 

À savoir quand cette révision plus structurante de la rue pourra être envisageable, Pierre-Luc Lachance explique que l’administration « regarde ça, mais sur une période beaucoup plus longue ».

Nouvelle administration : changement de culture ?

Les enjeux de sécurité routière à Québec dépassent la question de la mobilité et ne sont jamais bien loin d’être politisés. Est-ce que la Ville de Québec accepte le risque politique en faveur d’un réel « changement de culture » ?

Pierre-Luc Lachance soutient que la Ville est en « gestion de changement ».

« Depuis que je suis entré en poste en gestion de transport j’ai un accueil très favorable de la part des équipes sur le changement de discours qu’on apporte, continue-t-il. On voit qu’il y a une volonté. Par la vision de la mobilité active, on envoie un signal sur le re-positionnement, le rééquilibre de tous les modes de transport. Ça va se faire, on travaille. » 

En campagne électorale en novembre dernier, Pierre-Luc Lachance avait d’ailleurs attesté « percevoir l’écœurement des citoyens ».

« J’ai perçu un vase qui a débordé, j’aurais tendance à vous dire avec raison (…). Dans les dernières années, j’ai vraiment travaillé, particulièrement sur cette intersection, à essayer de faire changer les choses. Toujours, ç’a été compliqué. Toujours, on s’est buté à une culture organisationnelle qui laissait place à dire « Bah, c’est comme ça! Il faut assurer la fluidité des véhicules et tout »… Non! Il faut protéger nos plus vulnérables et dans ce cas-ci, c’est les piétons. », avait-il dit.

Il assure aujourd’hui que ce n’est plus le cas et que l’administration « se donne les moyens d’agir ».

« Rome ne s’est pas faite en un jour »

Certains résidents, lorsqu’ils témoignent de leur inquiétude ou du besoin urgent de se détourner de la culture de l’automobile, semblent parfois demander presque littéralement « de mettre des bâtons dans les roues des voitures ».

Pierre-Luc Lachance assure qu’il ne s’agit pas de faire la guerre à l’automobile. Il se réfère à cet égard à l’ouvrage de Janette Sadik-Khan, « Streetfight », commissaire au transport à New York « qui a réussit à piétonniser une partie de Time Square ».

« Ce qu’elle dit, c’est que si on met les gens directement en opposition, les changements ne réussissent pas à s’implanter, avance-t-il. Si on réussit à améliorer la sécurité des piétons, quand c’est bien fait, ça va amener une meilleure fluidité des autos et des vélos. » 

Pierre-Luc Lachance ajoute que depuis presque soixante-dix ans, la prédominance était à l’automobile. Il s’agit selon lui maintenant de « ramener un équilibre, que tout le monde soit à sa place et que plus de gens décident de marcher ».

« C’est pas une guerre qu’on fait, c’est un changement sociétal qui fait que les gens ont du choix parce que les infrastructures sont sécuritaires pour tout le monde », soutient-il.

D’ailleurs, selon lui, ces changements ne se font pas en un jour et ne s’improvisent pas. Du point de vue du monde théorique de l’innovation, soit son domaine d’étude, il adopte une approche dite « itérative ».

« C’est l’approche itérative versus le changement disruptif, explique Pierre-Luc Lachance. Dans les systèmes complexes comme une ville, tenter un changement disruptif amène un échec. Le changement itératif aura plus de chance à terme de s’implanter de façon durable. »

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