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Je rêve à Rio

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

À l’époque où je voyageais, je suis un jour passé par Rio, une ville qui peut être aussi magnifique que repoussante. Comme toutes les grandes villes cependant, Rio gagne à être connu.

En arpentant certaines rues, on se croirait par moment sur Cartier ou Saint-Joseph. Légères différences, les avenues là-bas débouchent pratiquement toutes sur des plages remplies de filles en bikinis et où l’on y trouve des palmiers, au lieu de nos érables de Norvège. Lorsqu’on marche dans un quartier comme Ipanéma, par exemple, pour peu, on se sentirait presque à Montréal ou Boston. Le seul désagrément, c’est qu’on zigzague, sans cesse, pour éviter les crottes de chien qui se liquéfient sur les trottoirs, ce qui est plutôt désagréable, on s’entend. Que voulez-vous? Les inégalités sont légion au Brésil et la pauvreté est endémique. Les autorités de la ville n’éprouvent pas d’envie urgente de pondre des règlements pour garder les trottoirs propres et on peut les comprendre.

Quel rapport avec chez nous? Étant un marcheur invétéré, j’observe depuis un moment une croissance du nombre d’excréments que je trouve sur mon chemin. Rien de plus violent et désagréable, pour me tirer de ma rêverie matinale, que de marcher sur une de ces truffes juteuses que je n’ai pas aperçues.

De deux choses l’une: ou bien une immigration massive de chiens errants brésiliens nous tombe dessus, ou alors certains propriétaires de chiens manquent désagréablement de civisme. J’opterais pour la seconde. Le civisme est ce grand oublié de la civilisation moderne. On l’observe dans tous les domaines, autant sur la route que dans les allées de supermarchés. Le ramassage des crottes de chien ne fait pas exception.

Personnellement, j’ai toujours une réticence à voir autant de chiens en ville. En général, ceux-ci demandent énormément d’attention et ont besoin d’espace et d’exercice. Un chat d’intérieur me suffit amplement, car je trouve que les chiens représentent trop d’implication. Je sais cependant ce que c’est d’avoir un chien, pour en avoir eu deux dans ma jeunesse, alors maintenant, je m’abstiens. Je crois que plusieurs se procurent un chien sans trop savoir ce que ça représente comme travail.

Alors un peu de civisme, chers concitoyens propriétaires de bergers allemands, golden retriever ou de shih tzu et ramassez les crottes de vos toutous. À tout prendre, je préfère que ma ville se compare à Rio parce qu’elle est festive plutôt que parce qu’elle est jonchée de saletés.

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