Cher journal,
J’ai passé la semaine à écouter des films de superhéros. C’est absolument tout ce que j’ai fait. Je n’ai pas travaillé. Je n’ai pas dormi. Je n’ai pas mangé. Je n’ai pas fait de macramé. J’ai juste écouté des films de superhéro.
Ais-je besoin de te dire à quel point j’aime ça, les films de superhéros?
J’espère que non. Je n’ai pas envie de passer le restant de la journée à t’expliquer des affaires très simples, par exemple : “tout le monde sait que le gouvernement nous cache des affaires. Tu n’es pas un génie d’avoir compris ça”.
L’affaire qui fait que j’aime autant ça, les films de superhéros, c’est que c’est comme un Kraft Dinner : c’est simple.
Et ces temps-ci, ma vie est très compliquée, avec toutes les attentes qu’on met sur moi en tant qu’adulte. Genre, à tous les jours, faire mon lit. Comment est-ce que je suis sensé arriver à faire ça!? Ma vie est rendue un casse-tête de 100 000 morceaux qui ont tous la même teinte de gris.
Alors, plutôt que de résoudre mes problèmes de vie, je m’enfonce dans la simplicité des films de superhéros.
C’est tellement des films simples. C’est toujours le Bien contre le Mal. Les bons contre les méchants. Et c’est facile de les différencier. Les méchants sont toujours habillés en noir. Les gentils sont toujours habillés en drapeau américain.
Il n’y a aucune ambiguïté, aucune zone grise. Tu ne te poses jamais de question. Par exemple, dans la vraie vie, tu ne sais jamais quand un de tes amis ou collègue de travail va se retourner contre toi. Dans les films de superhéro? Tu sais tout de suite qui est le traître, parce qu’ils te font jouer une petite musique qui dit “voici le traître”, alors qu’il est en train de souper avec le chef des méchants tout en portant un T-Shirt où c’est écrit “Je trahirais même mon hamster pour de l’or et/ou du pouvoir”.
Ou encore, les histoires d’amour. C’est tellement compliqué, dans la vraie vie. Il faut investir du temps à créer une relation. Ensuite, il faut se chicaner. C’est épuisant. Tandis que dans les films de superhéros, c’est tellement simple. La fille est belle, le gars est beau. BHAM! Ils tombent en amour.
En même temps, je ne suis pas certain que tu veux être la blonde du superhéro, parce que c’est toi qui va se faire kidnapper par les méchants. Et là, tu vas devoir attendre qu’il vienne te sauver, et ça peut être long. Bon, effectivement, il va éventuellement te sauver, donc tu n’en mourras pas, mais ça te gâche quand même un petit 5 à 7 vino et gaspacho entre amies!
Ce qui m’amène au point que j’aime le plus des films de superhéro : voir le héro triompher. Peu importe ce qui lui arrive, il fini par triompher. Et j’aime ça, parce que dans ma vie, il n’y a pas de “victoires” en tant que tel. Par exemple, ce matin, j’ai fait mon lit. C’est une bonne chose, mais c’est autant une victoire que le Canadien qui perd 8 à 1. Ok, ils ont marqué un point, mais ils sont encore loin de la victoire.
Alors, ça me fait du bien de voir quelqu’un triompher dans l’adversité.
Du moment que c’est un personnage fictif dans un film de fiction, là, on s’entend! Je ne veux voir aucune être humain en chair et en os triompher dans la vie. Parce que ça, ça me déprime. Je me dis “Hey, pourquoi que moi, je suis incapable de triompher!?”.
Alors voilà. Je retourne m’encabaner dans mon petit monde fictif. Je viens de découvrir qu’ils ont fait des version “dessin animé” des films de superhéros. J’en ai pour quelques mois!
Jayman
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