Le volet Cirque de l’organisme Première Ovation, en partenariat avec l’École de cirque de Québec ont annoncé, le 6 avril, les sept boursiers et boursières de différentes disciplines.
Par Marie-Ève Groleau
Répondant à l’appel de projets du 1er mars dernier, six projets dans les programmes de recherche-création et d’acquisition de matériel spécialisé ont été retenus, grâce à l’Entente de développement culturel de la Ville de Québec et du gouvernement du Québec.
Finissants à l’école de Cirque de Québec, c’est dans un contexte du cours pour les futurs travailleurs autonomes, offert au Cégep Limoilou, dans leurs programmes Arts du Cirque, que les candidats ont eu à faire l’expérience d’une réelle demande de bourses de création. Pour plusieurs boursiers et boursières, la réalisation de projets de recherche-création subventionnés représente pour certains, leurs premiers balbutiements dans le milieu artistique. Pour d’autres, cette bourse encourage leur parcours singulier, déjà riche d’expériences professionnelles.
Jonglerie, diabolo et sangles aériennes
Après avoir gagné plusieurs finales locales, régionales et en lice pour la finale nationale de Cégep en spectacle, le collectif formé de Philippe Raymond et de Dominic Thompson poursuit un processus artistique dans leur discipline respective principale, la jonglerie de balles et le diabolo.
« Philippe et moi, on a vraiment un parcours comparable ! On a commencé le cirque pendant l’enfance, on a eu les mêmes professeurs et des influences similaires », raconte Dominic Thompson.
« Le travail en duo, ça élargit nos horizons, ça fait fructifier notre créativité et notre motivation! La bourse va servir à la création d’un numéro en duo qui implique l’art du Clown. On travaille sur le concept du clone, on joue avec la dualité, la distance et le rapprochement. Je pense que cette conception centrale nous permet de toucher à différents tons, parfois plus sérieux et souvent empreint d’humour », renchérit Philippe Raymond.
« L’accent est mis sur notre amitié et notre chimie naturelle. Travailler à deux nous offre plus de possibilités, par l’interaction avec le public, tout en reliant nos deux disciplines », précise Dominic Thompson.
De son côté, Mia Dominique, également finissante à l’école de Cirque et spécialisée dans les sangles aériennes, a fait l’acquisition, grâce à cette mesure d’aide, d’un Tripod, une structure autoportante de 24 pieds de haut. Ce dispositif lui permettra d’abord de s’entraîner à la maison et de se produire en spectacle dans un lieu extérieur, de manière autonome, sans avoir recours à un point d’ancrage en salle.
«Ce que je trouve intéressant de cette discipline c’est qu’elle est surtout pratiquée par les hommes. J’aimerais apporter un angle nouveau à la technique traditionnelle de cet appareil, par les mouvements dansés et par la fluidité caractérisée par une approche féminine », amène Mia Dominique.
Comme ses comparses boursiers et boursières, Mia Dominique ne cache pas son enthousiasme à l’égard de son passage à l’école de Cirque. Elle affirme que ses études ont non seulement permis de choisir sa discipline acrobatique, mais aussi d’apprendre à connaître qui elle est, tout en explorant le jeu théâtral, la danse classique, en plus de poursuivre un conditionnement physique adapté à la pratique.
« Je m’intéresse beaucoup à l’interdisciplinarité présent dans le Cirque, comme l’intégration de la musique, de la danse, de l’art visuel et du théâtre. J’aime que les formes d’arts se chevauchent, permettant une expressivité et une communication décuplée », mentionne Mia Dominique.
Patin d’acrobaties et slackline
Alexis Bernatchez pratique le patin à roues alignées et sur glace depuis l’enfance. Destiné à poursuivre des études en génie, très tôt, il s’est révélé une passion pour le cirque. Déjà actif dans son milieu, il a participé à quelques productions du Cirque du Soleil.
« C’est important dans mon métier de sortir des sentiers battus. Pendant la pandémie, j’ai peaufiné mes connaissances et continué mon apprentissage auprès d’un coach spécialisé, propre à ma discipline qui inclut ; le patin acrobatique, la jonglerie et l’art du clown », précise Alexis Bernatchez.
Pour son projet de recherche-création d’un numéro de roller skate, Alexis Bernatchez travaille et donne des spectacles en collaboration avec une autre artiste de cirque, ce qui permet, à deux, plus de possibilités acrobatiques.
« Ma discipline requiert une grande structure de deux ou trois mètres, mais qui doit être transportée facilement. Les besoins pour ce projet sont grands, non seulement en termes d’équipements, mais aussi afin de travailler en collaboration avec un coach qui nous pousse à aller plus loin », poursuit Alexis Bernatchez.
C’est lors d’un voyage dans l’ouest canadien que Guillaume Fontaine, finissant à l’école de Cirque, s’est initié à la slackline. Voulant intrinsèquement en faire un métier, il développe sa pratique intégrant le monocycle, la jonglerie, la danse, le clown et l’acrobatie.
« En deuxième discipline, j’utilise le ballon de soccer comme un hacky, de manière freestyle, qu’on appelle. J’ai été athlète, joueur de soccer de haut niveau et le fait d’avoir deux disciplines me permet de repousser sans cesse mes limites et d’offrir une expérience scénique riche », mentionne Guillaume Fontaine.
Sous forme de one man show, l’idéation du spectacle de Guillaume Fontaine est amorcée.
« Il y a encore beaucoup de travail à faire, tant au niveau des transitions que du jeu scénique. En suivant un coaching offert par une conseillère artistique, je pourrai présenter le fruit de mon travail, dans la rue ou en salle », conclut Guillaume Fontaine.
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