Les SDC veulent une adoption rapide du plan commerce de la Ville

Après une rencontre avec le maire Bruno Marchand dans la journée de lundi, les directions des Sociétés de développement commercial et des associations de gens d’affaires de Québec ont fait front commun pour demander l’adoption rapide du Plan commerce 2022-2025, dont l’adoption a été remise à plus tard lors de la dernière réunion du conseil de ville.

Par Gabriel Côté

Les directions des dix organisations qui ont pris part à ces discussions se sont dites « rassurées ».

« Avant la rencontre avec M. Marchand, nous étions quelque peu inquiets », explique Isabel Madrid, directrice général de la SDC de la 3e Avenue. « Nous manquions d’informations, notamment sur des questions de budget, et nous avions d’ailleurs fait des demandes à ce sujet auprès de la Ville. Nous n’avions pas, avant la rencontre, l’information nécessaire pour appuyer le plan ».

« Le maire nous a donné plus d’informations et de chiffres, et il a répondu à nos interrogations à propos du budget des SDC. Nous avons vraiment senti qu’il a compris nos demandes et notre réalité, et aussi qu’il valorise notre travail », ajoute-t-elle.

Appui

Dans un communiqué de presse, ils ont donc fait savoir qu’ils souhaitent que le Plan commerce puisse être adopté et se concrétiser prochainement, pour appuyer la relance et le dynamisme économique de la région. 

« À l’aube de la saison estivale, il est névralgique que les membres du conseil municipal adoptent le plus rapidement possible ce plan qui permettra à la communauté d’affaires de contribuer positivement, une fois de plus, au développement économique de Québec », a déclaré Donald Gilbert, directeur de la SDC du Vieux-Québec, au nom de l’ensemble des représentants des SDC. 

Deux autres élus, les conseillers municipaux Mélissa Coulombe-Leduc et David Weiser, ont aussi pris part aux discussions.

Délai

L’adoption de ce plan, jugé incomplet par les oppositions, a été bloqué au conseil de ville la semaine dernière. 

Rappelons que le plan commerce présenté par le maire le 19 avril dernier prévoyait 30,5M$ en aide aux commerçants, ce qui représente selon M. Marchand « trois fois plus » d’argent que le plan précédent. 

De ce montant, une part importante de 10M$ avait déjà été annoncée par le minisitère de l’Économie et de l’Innovation. 11,7M$ proviennent de la Vision entrepreneuriale Québec 2026, aussi financée par le gouvernement provincial. 

C’est donc une somme de 8,7M$ que la Ville injecterait en aide aux commerçants. 

Au conseil de ville le 19 avril dernier, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, avait critiqué ce plan, dans lequel il voyait « beaucoup de trous ».

« Je trouve qu’il y a beaucoup de choses qui vont devoir être bonifiées par la suite… On a pris différentes enveloppes pour faire 30 M$ mais à la fin, il reste beaucoup de trous. On n’est pas contre les idées qui sont dans ce plan-là mais on trouve ça ténu. On a l’impression que c’est un plan incomplet, préliminaire », avait-il déclaré. 

Le conseil avait alors pris la décision de retourner le dossier au comité exécutif, par un vote très serré, de 11 à 10, qui a opposé l’ensemble des partis d’oppositions à l’administration, minoritaire. 

L’opposition officielle se dit satisfaite

L’appui des SDC au plan commerce réjouit le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, qui précise que son parti n’a jamais voulu bloquer le plan.

« On n’a pas voté contre le plan commerce, on a demandé à ce qu’il soit retravaillé. Après la rencontre, les directions des SDC ont eu des précisions, notre plan a donc fonctionné car il a forcé l’administration à préciser certains éléments », a expliqué M. Villeneuve en entrevue.

Même s’il est content de la satisfaction des SDC après leur rencontre avec le maire, le chef de Québec d’abord n’est pas prêt à garantir qu’il votera pour l’adoption du plan commerce à la prochaine occasion de le faire.

« Je me garde une réserve, et j’attends de voir dans quel état le plan va nous être retourné. Ceci dit, je ne m’attends pas à de grosses modifications », a-t-il dit.

À la question de savoir si son parti pourrait appuyer le plan dans le cas où il leur était retourné sans modification, le chef de l’opposition est demeuré prudent.

« De ce que je comprends, l’administration a expliqué certaines intentions qui n’étaient peut-être pas explicite dans le plan, et c’est ce qui a rassuré les directions de SDC. Dans ce genre de discussions, il y a toujours du formel et de l’informel. On attend de voir les précisions qui seront apportées dans le plan pour en juger », a-t-il réitéré.   

Pas de changements en vue

À l’heure actuelle, aucune modification n’a été apportée au plan commerce, a déclaré le maire dans un impromptu de presse mardi après-midi.

« On n’a rien changé du plan, pas parce que le plan est parfait. Le plan, c’est un plan évolutif. Notre administration, ce qu’on souhaite, c’est de préférer l’imperfection au néant. Si on attend un plan parfait pour la ville, ça prendra encore six mois, douze mois, quinze mois, vingt mois, puis quand on arrivera au plan parfait, on va réaliser qu’il ne répond plus aux besoins. On a un plan qui est intéressant, qui n’est pas parfait, qu’on va mettre en place, et qu’on va améliorer avec les SDC, qui sont derrière nous. On espère que les oppositions lundi prochain vont pouvoir nous aider à l’adopter », a dit Bruno Marchand.

À la question de savoir pourquoi l’opposition accepterait d’adopter le plan sans qu’il ait été modifié, le maire de Québec a fait valoir que les SDC, qui sont les principaux acteurs impliqués, sont derrière le projet, et que cela devrait suffire.