Le conseiller municipal Claude Lavoie, qui vient de quitter les banquettes de l’opposition officielle pour rejoindre celles de l’administration, aura une place au comité exécutif, a confirmé le maire Bruno Marchand dans la journée de vendredi. Il serait ainsi le douzième membre de l’exécutif, alors que le règlement de la Ville prévoit un maximum de onze membres.
Selon le règlement 25,2 de la Charte de la Ville, « le nombre total de conseillers associés et de membres du comité exécutif ne peut être supérieur à 11 ».
L’arrivée de Claude Lavoie ferait donc en sorte qu’il y aurait plus de personnes que de chaises à l’exécutif. Si tel est le cas, la question est de savoir qui se trouvera exclu par l’arrivée d’un nouveau membre.
Une question d’interprétation ?
Dans la journée de vendredi, le maire Bruno Marchand a confirmé qu’il préférait, si cela est nécessaire, qu’un membre-associé quitte l’exécutif, plutôt que de laisser dehors le dernier élu à se joindre à sa formation politique. Il croit néanmoins que le règlement est sujet à interprétation, et que l’exécutif peut être formé par 11 conseillers municipaux, en plus du maire.
Le greffier se penchera vraisemblablement sur la question dans les prochains jours.
À l’heure actuelle, deux membres associés siègent sur le comité exécutif : Véronique Dallaire, de Québec d’abord, et Jean-François Gosselin, de Québec 21.
Du côté de Québec 21, on s’est abstenu de réagir, et on s’est contenté de souligner que le règlement « est en analyse par le greffier de la Ville ».
Villeneuve réagit
Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, s’est fait plus prodigue en commentaires. Il voit dans ce litige un exemple du style particulier du parti du maire Marchand.
« On commence à voir un peu là le style Québec Forte et Fière : on promet des affaires au monde puis on vérifie si ça peut se faire après », a-t-il soufflé.
M. Villeneuve conteste aussi l’interprétation que le maire fait du règlement. « Le maire est membre du comité exécutif, c’est indéniable », a-t-il tranché.
Interrogé à propos de la possible exclusion de Véronique Dallaire de l’exécutif, le chef de l’opposition officielle a invité Bruno Marchand « à bien réfléchir ». « Avant de toucher un seul cheveu de la tête de Véronique Dallaire pour faire la place à un monsieur, je me questionnerais très patiemment sur l’opportunité politique de faire ça ».
Puis, M. Villeneuve s’est permis de donner un conseil au maire. « Pour avoir travailler avec les deux, je sais qui est le plus vaillant, et j’aurais pu le dire au féminin », a-t-il dit. M. Villeneuve a aussi fait valoir la compétence et l’engagement de Mme Dallaire par rapport aux dossiers qu’elle mène actuellement.
Il n’est donc pas question de demander à Véronique Dallaire de se retirer du comité exécutif, a expliqué Claude Villeneuve, en assurant que s’il défend la place de la conseillère de son parti, ce n’est pas pour des raisons partisanes, mais pour ce qu’il a appelé des « raisons politiques » : elle est, selon lui, la meilleure personne pour s’occuper des dossiers dont elle a la responsabilité en ce moment.
À la question de savoir si la formule d’un exécutif composé de membres à part entière et de « membres associés » dans le but d’assurer une meilleure collaboration entre les différentes formation politique fonctionne, M. Villeneuve a simplement remarqué que « la formule actuelle, c’est la formule pensée par le maire », et que celle-ci a donné lieu à un certain nombre de mouvements dans les derniers mois.
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