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Nickel et tension dans l’air : Au Port de Québec d’agir en bon citoyen corporatif

Vue aérienne sur le port de QuébecVue aérienne sur le port de Québec. Crédit photo : Philippe Moussette.

D’emblée, je ne souhaite pas m’étendre longuement sur la décision du ministre de l’Environnement, contre vents et marées, de hausser la norme du nickel dans l’air.

Chaque jour, de nouvelles tuiles s’abattent sur cette décision odieuse, et on ne peut espérer que le gouvernement de la CAQ entendra raison. En effet, c’était au tour du Collège des médecins du Québec de dénoncer cette hausse qui « aura malheureusement des conséquences néfastes sur la santé de la population ».

Le candidat du Parti Québécois dans Jean-Lesage, Michaël Potvin. Photo : Courtoisie

Même le Port de Québec a demandé au ministre de suspendre la mise en application de la nouvelle norme, du moins dans Limoilou, le temps que le comité chargé d’évaluer la situation globale de la qualité de l’air ne dépose son rapport en décembre prochain.

Comment les députés caquistes de la région peuvent-ils demeurer muets face à cet enjeu? S’ils ne se lèvent pas pour défendre la santé des citoyens dans cette cause, ils continueront d’alimenter le cynisme envers la classe politique.

J’espère que le ou la candidate qui portera les couleurs de la CAQ dans Jean-Lesage sera un brin mal à l’aise. Nous serons deux, le candidat de Québec Solidaire et moi, à vouloir l’entendre à ce sujet.

Ceci étant dit, derrière chaque problème se trouve une opportunité et pourquoi pas une occasion pour le Port de Québec de se révéler un bon citoyen corporatif. La lettre envoyée au ministre de l’environnement par le PDG du Port est un pas dans la bonne direction, encore faut-il que cette démarche dépasse la simple stratégie de relations publiques et soit accompagnée d’autres gestes concrets.

Depuis quelques années, des citoyens, des organismes et des élus ont exprimé des inquiétudes envers ce vecteur économique, important certes, mais au combien dérangeant.

De Beauport 2020 à Laurentia, en passant par les épisodes de poussière rouge, le Port de Québec ne fait pas bon ménage avec ses voisins. Il y a quelques jours à peine, nous apprenions que le Conseil de quartier de Lairet claquait la porte du Comité de vigilance des activités portuaires, son président le qualifiant de « diner de cons ». Comme quoi, il n’y a pas juste de la poussière dans l’air, mais également une bonne dose de tension.

Lors de ses projets précédents, le Port de Québec n’a pas eu à se soumettre au BAPE, se cachant derrière la juridiction fédérale, au grand désarroi des citoyens et groupes environnementaux.

Cette fois-ci, avec la hausse de la norme du nickel dans l’air, il est servi par le gouvernement du Québec qui flanche sous la pression des intérêts de certains acteurs économiques. Le Port doit se saisir de cette opportunité et poser des gestes significatifs afin de rebâtir les ponts avec les citoyens de Limoilou et Giffard. 

Plus globalement, une solution structurante serait le rapatriement du port sous juridiction du Québec et l’élaboration et mise en œuvre d’une stratégie portuaire nationale qui permettrait la souveraineté économique et environnementale des régions dont la nôtre. Malheureusement, en termes de nationalisme, les bottines du gouvernement de la CAQ suivent rarement les babines.

Michaël Potvin

Candidat du Parti Québécois dans Jean-Lesage

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