Le maire de Québec est « trop mou » à propos du troisième lien, pense Jackie Smith. La conseillère municipale de Limoilou a encore une fois sommé le maire de s’opposer plus directement au projet de tunnel entre Québec et Lévis, en marge de la réunion du conseil de ville lundi après-midi.
Par Gabriel Côté
« Bruno Marchand doit arrêter de faire semblant que ce projet-là pourrait être bon », a lancé Jackie Smith devant la dizaine de journalistes qui assistaient à son point de presse dans le hot room à l’Hôtel de Ville de Québec. « Il augmente les chances qu’on se retrouve avec un tunnel autoroutier dans notre cour ».
La conseillère de Limoilou réagissait alors à la réponse pourtant favorable du comité exécutif à l’avis de proposition qu’elle avait déposé il y a deux semaines. Mme Smith demandait que le « conseil de ville déplore un manque de justifications des besoins en déplacements concernant la construction du projet de tunnel Québec-Lévis et demande au gouvernement du Québec de produire une étude d’opportunité permettant d’explorer d’autres alternatives durables pour améliorer la mobilité entre la Rive-Sud et la Rive-Nord ».
Le comité exécutif avait décidé de donner suite à la proposition de Jackie Smith, mais en y apportant certaines modifications. Il demandait essentiellement au gouvernement de produire un dossier d’opportunité et ainsi de rendre publiques toutes les études qui justifient son projet.
Cette version remaniée de la proposition de Jackie Smith devait être adoptée au conseil de ville lundi soir. Or, dans un revirement de situation rocambolesque, c’est la conseillère municipale de Limoilou elle-même qui a enterré la proposition. Elle s’est d’abord opposée aux modifications qui avaient été apportées au texte de sa proposition, puis les conseillers ont voté sur le texte original, et celui-ci a été battu à la très forte majorité (14 voix contre le texte de Mme Smith, 6 voix pour).
Selon Mme Smith, les changements suggérés par l’exécutif dénaturaient l’esprit de sa proposition. « C’était une proposition qui allait à l’encontre de l’esprit de la proposition initiale. L’idée était de dire qu’il n’y a pas de justifications pour le projet et de chercher d’autres solutions aux problèmes de congestion. La contre-proposition du comité exécutif demandait au gouvernement de montrer le dossier d’opportunité du troisième lien. C’est un problème, car ça alimente l’idée que le projet pourrait être justifié », explique Anthony Cadoret, l’attaché de presse de Mme Smith.
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