Arrêtez de chiâler, on est dans le trou, il faut bien couper quelque part.
Ok, mais tout est question de choix : le programme des garderies à 7 $ a été créé sous Lucien Bouchard, pendant une période d’austérité.
Mais LÀ, ça va VRAIMENT MAL. Et puis, comme le dit la ministre de la famille : « Je suis certaine que si on demandait aux gens : « Voulez-vous garder la qualité et maintenir les services? », la réponse serait tout aussi forte. » Faque faut ben trouver l’argent.
Sauf que les libéraux n’ont pas non plus l’intention de « garder la qualité », ils ont coupé 70 millions dans le budget des services de garde.
Anyway, dit la ministre, l’universalité, on ne l’a pas puisqu’il n’y a pas de place pour tout le monde en CPE! Twist verbale qui laisse penser que ces mesures contre les CPE serviront à plus d’universalité alors que les libéraux ont annoncé le gel de la création de nouvelles places en garderies jusqu’en 2021.
Essayez de poser une question et la ministre vous coupera : « Écoutez, tout est sur la table » avec l’air d’une maman qui dit : « Parce que c’est comme ça ». Ce matin-là, quelque employé du parti lui a dit : « Aujourd’hui, Francine, tu vas dire : « Tout est sur la table », elle a hoché la tête avec une expression de bonne élève sérieuse et est sortie devant le feu médiatique pour dire au Québec : « Écoutez, tout est sur la table ».
Pourtant, comme disait récemment le psychologue Camil Bouchard (dont le travail et la pensée ont fortement contribué à mettre sur pied le réseau des CPE au Québec), ce n’est pas vrai, tout n’est pas sur la table. On n’a pas mis sur la table l’option de financer davantage les services de garde éducatifs de façon à garantir une véritable universalité, comme nous l’avons fait pour l’éducation primaire et secondaire il y a quelques décennies – des mesures qui ont radicalement changé le Québec et les Québécois pour le mieux, pour le beaucoup mieux.
Pourquoi le ferait-on alors qu’IL FAUT SE SERRER LA CEINTURE (pus capable d’entendre cette expression)? Parce que la politique familiale du Québec a contribué au retour de 70 000 femmes sur le marché du travail et à une hausse de 5,1G $ du PIB. Ça, c’est important pour ben du monde, mais moi, ce qui me touche plus, c’est qu’on a découvert que les enfants issus des milieux défavorisés qui fréquentaient les réseaux de garde éducatifs à tarif réduit s’en sortaient nettement mieux. Pas étonnant : la science nous dit que les habiletés sociales et le langage se développent de façon fulgurante pendant les 3 premières années de vie. Les CPE sont l’incarnation d’une approche préventive qui diminue à long terme la pression sur tous ces services publics mis en place pour répondre aux problèmes sociaux des enfants et des adultes qu’ils deviendront (décrochage, délinquance, détresse psychologique, marginalisation, etc, et tout ce que tout ça entraîne). Tout ça coûte moins cher à la société tout le long de la vie de la personne, en plus de rendre le monde plus heureux.
Bouchard nous dit, en s’appuyant sur un prix Nobel d’économie américain qui affirme que c’est en bas de 5 ans qu’il faut investir si on veut « réussir » notre citoyen : « Ce n’est pas idéologique, ce sont des faits : si on place dans un environnement enrichi un enfant issu d’un milieu défavorisé, on ne voit plus la différence au bout de deux ou trois ans. »
Mais comme ça prend du temps à un petit pour grandir et nous faire des problèmes, on aura eu le temps de se faire réélire bien avant que ces problèmes ne nous rebondissent dans la face, pensent les libéraux. Et dire qu’ils se sont servis des CPE pour faire du financement politique (mémoires courtes, tapez dans Google : tomassi courchesne attribution places garderie).
Que les enfants – et les adultes qu’ils deviendront – n’aient ou pas toutes les chances de leur bord est une question qu’on ne pose pas. Trop démagogique. Fleur bleue. Pas les vraies affaires.
L’économie d’abord (sic).
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