Quelques jours après le lancement de sa plateforme électorale, le chef du Parti Conservateur du Québec, Éric Duhaime, est critiqué par Claude Villeneuve et Jackie Smith, conseillers municipaux de la ville de Québec. Ils se disent inquiets et jugent ses propos « dangereux ».
Par Juliette Nadeau-Besse
Le chef de Québec d’abord Claude Villeneuve s’est dit inquiet que le chef du Parti Conservateur courtise un électorat qui ne croit pas aux institutions. « Quand tu ne crois pas dans les institutions, tu vas mieux accepter un discours qui dit qu’il faudrait peut-être renverser le gouvernement ou faire preuve d’une certaine légitime violence du point de vue de la personne qui l’exprime ».
« Je réfléchis beaucoup à la question de la sécurité des élus. C’est sûr que je suis préoccupé par la portée que certaines personnes peuvent accorder à un certain discours. » Pour l’ancien péquiste, les politiciens ont une responsabilité dans la manière dont peuvent être interprétés les propos et prévenir des gens violents et extrémistes. Il estime que élus doivent défendre les institutions. « C’est dangereux », conclut-il au sujet de la stratégie de Duhaime.
Pour sa part, la cheffe de Transition Québec juge « vraiment problématiques » les propos d’Éric Duhaime et s’inquiète de voir une politique à la manière de Donald Trump. Jackie Smith soutient également qu’un chef de parti comme Éric Duhaime est responsable des propos de ses candidats, puisque la politique est un travail d’équipe et qu’un chef doit avoir confiance en ses candidats.
L’équipe de Bruno Marchand n’a pas souhaité commenter la campagne électorale québécoise ou les propos d’Éric Duhaime.
Le 14 août dernier, la députée libérale Marwah Rizqy avait exprimé « un profond malaise avec M. Duhaime, » notamment en lien avec la vaccination. L’élue avait également reproché à Duhaime de devoir « faire du ménage avec ses candidats », faisant allusion aux propos du candidat conservateur dans Abitibi-Est, Maxym Perron-Tellier qui avait comparé la vaccination à un viol sur ses réseaux sociaux.
Attentes pour la campagne électorale
Jackie Smith souhaite d’abord et avant tout entendre parler de la crise du logement lors de la campagne électorale provinciale. La conseillère veut voir davantage de propositions concernant le logement social. Smith dénonce également le sous-financement des services de transport en commun et souhaite voir les candidats provinciaux se prononcer en faveur de la gratuité des transports en commun.
Quant aux candidats dans la Capitale-Nationale, Jackie Smith aimerait voir de « fortes prises de position contre le 3e lien ». La cheffe de Transition Québec souhaite également que les candidats de la région prennent position au sujet des taux de nickel dans l’air, particulièrement pour Limoilou. Smith aimerait que le gouvernement change les normes en vigueur pour selon le niveau de toxicité, et non selon le souhait des industries.
Claude Villeneuve partage des attentes sur les points de la qualité de l’air et la mobilité. Le chef de Québec d’abord constate le faible intérêt porté par le gouvernement Legault au sujet de la qualité de l’air dans Limoilou par rapport à Rouyn-Noranda. « Quelque soit l’endroit, les citoyens s’attendent à un air et un environnement de qualité. Les Québécois ne sont plus intéressés à accepter de compromis sur cette question-là, » estime Villeneuve.
Villeneuve s’attend par ailleurs à des annonces au sujet de la mobilité à la tête des ponts, un dossier qu’il estime grandement négligé dans les dernières années. Le chef de Québec d’abord déplore également l’attention politique surdimensionnée entourant le 3e lien : « Je trouve ça fascinant de voir comment le 3 lien est rendu l’article 1 de la CAQ. Comme lierre identitaire d’un parti, j’ai déjà vu quelque chose de plus substantiel que ça ».
Commentez sur "Duhaime critiqué au municipal"