La campagne électorale n’est pas encore officiellement commencée, ce qui n’a pas empêché les aspirants au pouvoir de faire couler beaucoup d’encre.
PCQ : Rapide et « dangereux » ?
Ayant enclenché sa campagne électorale une semaine en avance, Éric Duhaime n’a cessé de faire parler de lui cette semaine.
Son discours anti-tramway assumé a marqué les esprits et, bien qu’il ne soit pas la cause directe de la contre-attaque pro-tramway organisée par Québec désire son tramway, on ne peut que saluer la coïncidence.
Le plus digne de retenir notre attention est toutefois « l’aveu » obtenu par le Journal de Québec. Duhaime a reconnu que les GES augmenteraient au Québec sous un gouvernement conservateur. À tout lecteur pressé, il suffit de faire quelques pas dans le texte pour comprendre que Duhaime n’est pas en train d’assumer de se mettre à dos les écologistes.
Il n’a pas non plus laissé échapper ce qui parait être une confession. Au fond, il admet moins qu’il explique que le projet de gaz naturel liquéfié GNL Québec permettrait selon lui de cesser l’importation de gaz d’Europe et ainsi de diminuer les GES à l’échelle planétaire.
Le diable, ici le sauveur, est dans les détails. Il apparait logique de dire qu’en produisant notre propre gaz, nous pourrions prévoir une diminution des polluants venant du transport. Toutefois, il est aussi de l’ordre du « bon sens » de se dire que le Québec doit enclencher un virage écologique pour donner l’exemple ou simplement pour être un leader en la matière.
Duhaime rompt avec l’équation peut-être trop rapide « un Québec plus vert = un monde plus vert ». Mais tentative pédagogique et campagne électorale ne font peut-être pas bon ménage…
QS : Sans oublier l’économie
Gabriel Nadeau-Dubois s’est attaqué au préjugé selon lequel Québec solidaire serait un parti peu qualifié en économie. Il a ainsi promis de la rigueur et de la compétence, s’appuyant sur une équipe composée de gens du secteur bancaire et de diplômés universitaires en économie ou comptabilité.
En mettant de l’avant aussi tôt ce qui pourrait être vu comme le « talon d’Achille » de QS, Gabriel Nadeau-Dubois montre qu’il n’entend pas à rire. La rigueur budgétaire qu’il promet devrait nous rassurer tant qu’à la capacité de son parti de remplir ses promesses.
Du même coup, c’est l’image moqueuse du « QS croit que l’argent pousse dans les arbres » de François Legault qui en prendrait pour son change.
D’ailleurs, ce sont 250 M$ de plus par an pour la santé publique qui ont été promis en début de semaine par le parti. Une prestation d’urgence de 870$ par mois aux parents sans garderie, la « Prestation poupon », serait aussi instaurée sous un gouvernement solidaire. QS a finalement promis de racheter le pont de Québec s’il est élu le 3 octobre prochain.
CAQ : Une tempête dans un verre d’eau ?
La question des sondages ne cesse d’occuper la place centrale des analyses politiques. Pourquoi François Legault refuse-t-il les débats et les entrevues ? Se cache-t-il parce qu’il a trop confiance et prend les électeurs pour acquis ou n’est-ce pas plutôt parce qu’il opte pour la défensive, par peur de perdre son avance ?
Ce qu’on peut dire avec certitude, c’est que François Legault a choisi de patienter jusqu’à dimanche le 28 août, la journée du début de la campagne. En attendant, on continue de parler de lui, donc le travail électoral se fait de lui-même.
Un investissement a tout de même été promis : ce sont 650 M$ sur 4 ans que la CAQ entend investir pour la création d’un « Fond bleu » pour la protection des cours d’eau du Québec.
PQ : Électrifier la campagne
Paul St-Pierre-Plamondon a de son côté insisté sur son plan environnemental. Il souhaite forcer les constructeurs à vendre 50% de véhicules électriques dès 2025.
Sans surprise, la souveraineté est et sera la priorité pour le Parti Québécois. Le chef dénonce d’ailleurs François Legault en assumant pleinement sa position, à l’image de son slogan électoral « Le Québec qui s’assume. Pour vrai. ». Selon lui, le premier ministre encourage la résignation et le cynisme politique, ce qu’il entend bien contrecarrer.
Paul St-Pierre-Plamondon souhaite ainsi « incarner l’espoir et la droiture », de quoi électrifier sa campagne s’il y arrive.
La promesse du PQ de la semaine : offrir le transport public illimité à 365$/an (ou 1$/jour).
PLQ : La vertu du pauvre
La semaine a drôlement commencé pour Dominique Anglade. En effet, les électeurs apprenaient le petit budget du parti libéral pour mener sa campagne électorale. On apprenait plus tard que pour payer ses dépenses, le parti a dû emprunter 4,7 M$.
La cheffe a aussi tenu à dénoncer selon elle l’abus de pouvoir du premier ministre qui se croirait « au-dessus des lois ». En effet, elle accuse François Legault de dépenser, pour des amis ou pour ses publicités, sans considération éthique pour l’argent des contribuables. Dominique Anglade en a profité pour rappeler que son parti doit payer ses publicités de sa propre poche.
Par ailleurs, le PLQ a promis cette semaine d’ajouter au réseau de la santé 1000 médecins et trois fois plus d’infirmières spécialisées s’il est élu le 3 octobre prochain.
En espérant que le financement pour cette promesse provienne effectivement des coffres de l’État et non du porte-feuille du parti…
Chaque semaine, le Carrefour de Québec vous propose de revenir sur quelques évènements électoraux marquants de la semaine tels que lu dans les grands médias. Un petit tour d’horizon des promesses, faux pas, morceaux d’éloquence ou confusions qui ont alimenté la prose politique.
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