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Les priorités électorales à l’Hôtel de Ville

Le maire Bruno Marchand en point de presse ce lundiLe voyage du maire de Québec est au coeur du conseil municipal du lundi 21 novembre. (Photo : Sophie Williamson)

Bruno Marchand présentait ce mardi matin la liste d’épicerie de ses priorités aux partis en campagne électorale qui totalise 507 M$.

Le maire de Québec souhaite que les partis s’engagent à établir des conditions favorables à l’atteinte de ses objectifs, notamment quant au développement économique, au développement durable et à la mobilité intégrée.

« L’économie, la lutte aux changements climatiques et le développement social contribueront au développement de notre vision », assure Bruno Marchand.

Développement durable et économique

Le maire demande d’abord au prochain gouvernement d’augmenter sa contribution financière pour la lutte aux changements climatiques et pour la mise à niveau des infrastructures et des équipements municipaux.

« On est d’accord pour mieux gérer nos déchets, on est d’accord pour faire en sorte de créer de l’énergie de manière circulaire, soutient Bruno Marchand. Les citoyens de Québec sont d’accord, mais ils ne peuvent pas être les seuls à payer. »

Il ajoute à cette demande le soutien financier au plan d’action pour la protection du lac Saint-Charles à hauteur du tiers des 216 M$ nécessaires à sa réalisation.

« On pourrait attendre que ce soit la catastrophe, qu’on ait des années de sécheresse, commente-t-il. Mais les politiciens ne doivent pas attendre qu’il y ait des crises pour agir. »

Bruno Marchand souhaite aussi que le prochain parti au pouvoir s’engage à financer à hauteur de 75 M$ le développement de la zone InnoVitam et du secteur Chaudière et que la désignation officielle soit « Zone d’innovation ».

Il ajoute qu’avec l’aide du gouvernement, cet endroit pourrait être « extraordinaire ». « On va développer le logement social, poursuit-il. On va amener des investissements extérieurs. On évalue à 1,5 milliards les capitaux étrangers qu’on pourrait attirer ici. » 

Les partis sont aussi appelés à s’engager quant à la re-qualification de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain, prioritairement entre le boulevard Henri-Bourassa et le pont de l’île d’Orléans.

À ces demandes s’ajoute celle de mettre en œuvre la planification et la réalisation de la phase IV de la promenade Samuel-De Champlain.

Pour contrer le problème de pénurie de main-d’oeuvre, la Ville demande aussi d’augmenter la capacité d’accueil de travailleurs étrangers et de simplifier le processus de reconnaissance des diplômes.

Vue aérienne de l'autoroute Dufferin-Montmorency.
Vue aérienne de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Crédit photo : JP Bourdages.

Contestations du projet InnoVitam

Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, rappelle que la zone d’innovation, malgré le fait qu’elle en serait à son troisième changement de nom (ZILE – InnoVitam – Zone d’innovation), est loin de faire l’unanimité auprès des citoyens.

Rappelons à ce titre le groupe universitaire qui s’est regroupé en mars dernier pour dénoncer le projet.

Le maire avait d’ailleurs tenu à rassurer les citoyens en promettant qu’il se ferait avec eux. « Je pense que le projet a souffert d’avoir été bâti en catimini et à la place des citoyens j’aurais pensé la même chose : « Est-ce qu’on est en train de m’en passer une petite vite ? » Je ne veux pas que ce soit le cas. », avait-il soutenu en février dernier.

« Je suis extrêmement déçue de voir le maire Marchand faire des pressions pour la zone Innovitam et le développement de l’est de la ville avant même le début des consultations sur le sujet, dénonce Jackie Smith. Comment les citoyens et les citoyennes peuvent-ils avoir confiance dans le processus de consultation pendant que leur maire milite déjà pour le projet qu’il a choisi ? »

Le maire a toutefois affirmé durant son point de presse d’hier qu’il considère effectivement les demandes des citoyens. « Quelque chose qui est très pertinent c’est de développer du logement qui va nous permettre d’avoir une mixité sociale intéressante, a-t-il soutenu. C’est ce que les citoyens veulent, ils veulent être partie prenante. » 

Le pont de Québec

Bruno Marchand souhaite aussi que le prochain gouvernement oeuvre à la conclusion d’une entente rapide entre les parties afin d’assurer l’entretien et la pérennité du Pont de Québec. Il a à cet égard laissé savoir hier son impatience et sa frustration.

« On a besoin que ça se règle et que ça se règle rapidement, affirme-t-il. Il y a une urgence d’arriver à une entente dans les prochaines semaines. Pourquoi ? Pour passer à autre chose, pour l’entretenir, qu’on en fasse un joyau. C’est notre Tour Eiffel, c’est notre Golden Gate. »

Le maire observe que « le bras de fer qui se joue actuellement n’est pas au bénéfice des citoyens ». Toutefois, il ne reconnait pas nécessairement une mauvaise volonté de la part du gouvernement provincial.

Claude Villeneuve, le chef de la première opposition a tenu à souligner hier l’urgence du dossier du pont de Québec. « Ça fait au-dessus de 15 ans que ça traîne, a–t-il dit. [Au jour d’aujourd’hui], on a un refus du gouvernement du Québec. Il semble que ça achoppe que pour quelques millions. Quand je compare les quelques millions […] par rapport à ce qu’on veut mettre dans un troisième lien, je trouve qu’il n’y a pas d’adéquation. »

Le chef de Québec d’abord soutient que le pont de Québec ne peut pas être remplacé par le troisième lien de par son aspect ferroviaire. Selon lui, avec hypothétiquement seulement un tunnel qui relie les deux rives, « la région se prépare pour des gros problèmes ».

Le chef de Québec d'abord Claude Villeneuve.
Le chef de Québec d’abord Claude Villeneuve. Crédit photo : Sophie Williamson.

Mobilité : le tramway et le RTC

Dans la liste d’épicerie du maire, on compte aussi la demande de faire passer le projet de tramway à la phase de réalisation.

« On n’a pas de crainte que ce ne soit pas le cas, précise-t-il. On a besoin d’avoir un appui des partis pour dire qu’ils croient en ce projet-là. » 

À savoir s’il a tenté de convaincre Éric Duhaime au sujet des bienfaits du tramway, Bruno Marchand se questionne si cela est possible. Il ajoute toutefois que « l’autonomie des villes est importante » et rappelle qu’il s’agit de devenir premier ministre et non maire de Québec.

Il souhaite aussi que le prochain gouvernement soutienne financièrement le RTC dans la réalisation de son plan stratégique qui inclut l’électrification ainsi que le développement d’une plateforme numérique de mobilité intégrée. Le maire souhaite que Québec soit la première ville au Canada quant à la mobilité intégrée.

Développement social

Bruno Marchand demande aux partis de s’engager à attribuer 2500 logements sociaux de plus à Québec. À cela s’ajoute le « financement suffisant » afin que la Ville puisse remplir son rôle d’intervenant de proximité en matière d’itinérance.

« On a besoin d’un engagement des partis en itinérance zéro, affirme le maire de Québec. Cet enjeu là, on doit le travailler avec le ministère de la Santé. »

Finalement, c’est le soutien financier du Service de police de la Ville de Québec qu’il aimerait voir bonifié.

L’invitation est lancée

« On a l’ensemble des clés pour demander aux partis de s’engager pour faire en sorte que cette capitale, cette ville extraordinaire, puisse encore mieux rayonner et mieux répondre aux enjeux qui sont les siens », conclut Bruno Marchand.

Il espère à cet égard rencontrer d’ici le 3 octobre tous les chefs des partis politiques.

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