48% en faveur du tramway : une « excellente nouvelle » dit le maire de Québec

Bruno Marchand réagit à la hausse de l’appui au tramway révélée ce mardi matin par le sondage Segma-Le Soleil-FM93, ayant passée de 41% à 48% en faveur contre 43% en défaveur.

« C’est la première fois de mémoire que le nombre de gens en faveur dépasse les opposants, note le maire de Québec. C’est une excellente nouvelle. Il y a 5% de gens qui sont plus en faveur. Ça c’est nouveau. » 

On apprenait aussi ce matin que près du trois quart de la population est satisfaite par le maire Bruno Marchand. Ce dernier croit que cet appui lui donne un poids politique, mais insiste sur le fait que c’est « une réussite collective ». « Ça nous permet de parler en disant qu’on parle au nom d’une population », précise-t-il.

Toutefois, le maire reconnait qu’il reste du chemin à faire, notamment concernant le soutien aux entreprises et aux commerçants ou citoyens inquiets de l’impact des travaux.

Notons aussi que parmi ce 48%, 15% des répondants sont en faveur du tramway, « mais pas dans sa forme actuelle ». 33% sont en faveur du projet tel qu’il est proposé par l’administration sortante.

« On a un paquet de choses à vous annoncer dans les prochains mois », ajoute Bruno Marchand. La discussion se poursuivra donc avec les citoyens, bien que « la portée du projet ne changera pas ».

Néanmoins, certains éléments ne sont pas encore fixés et des consultations auront lieu, notamment concernant l’aménagement pour le transport actif, le stationnement incitatif, l’aménagement forestier et urbain.

Les opposants au tramway sont-ils vaincus ?

Les efforts de Québec désire son tramway! sont d’ailleurs soulignés par le maire. « Je trouve ça fascinant et c’est exactement la ville dont on rêve […], commente Bruno Marchand. De voir que des gens se mobilisent et qu’ils n’en font pas juste une affaire d’élus et de voir que c’est un projet citoyen, pour moi c’est la plus belle des nouvelles. »

Entre vendredi et lundi, ce sont quelques cinq cents pancartes en vente à 5$ qui ont été distribuées à Limoilou, à Sainte-Foy, dans le quartier Montcalm ainsi qu’à l’Université Laval.

« En moins de deux semaines, notre groupe citoyen a considérablement devancé Québec mérite mieux en ce qui a trait au nombre de pancartes distribuées », a déclaré la cofondatrice Nora Loreto.

Selon Nora Loreto, l’engouement pour les pancartes de Québec désire son tramway! sont une preuve de l’appui de la population au projet de tramway. Par ailleurs, le nombre de membres de la page Facebook du regroupement augmente au rythme de 2000 par semaine depuis sa fondation à la fin août. En comparaison, la page de Québec mérite mieux stagnerait à 1200 membres.

À propos des opposants anti-tramway, le maire affirme qu’il pourrait « faire n’importe quoi et il ne serait pas d’accord ».

Des changements « à la lumière de l’apprentissage des autres villes » 

Par ailleurs, Bruno Marchand explique que ce type de projet dans d’autres grandes villes dans le monde n’atteignait pas ce taux d’adhésion avant le début des travaux. Il est d’ailleurs en ce moment en discussion à ce sujet avec les autres maires dans le cadre du Congrès mondial de l’OVPM.

« Ce qu’on apprend de nos discussions avec les villes [notamment Bordeaux et Strasbourg], ce qu’on apprend et ce qu’ils nous disent tous c’est « Chez nous, il n’y a plus personne qui reviendrait en arrière. », soutient le maire de Québec. La période préalable à l’installation d’un transport lourd structurant a été évidemment rempli de doutes et de questionnements, mais une fois mis en place […] les gens ne reviendraient pas en arrière. » 

Il explique aussi que les maires affirment avoir sous-estimé le transfert vers le tramway et d’autres méthodes pour se déplacer. Par exemple, les stationnements incitatifs que la Ville de Bordeaux avait prévu pour les automobilistes ne seraient pas assez grands. Certaines villes auraient aussi sous-estimé l’influence sur l’utilisation du vélo en concomitance avec le tramway.

« Ça nous amène à réfléchir sur cette idée : comment on va faire pour s’assurer d’éviter ce que les villes européennes ont vécu […] », note le maire de Québec.

Selon lui, Québec doit être encore plus proactive et visionnaire en prévoyant la suite et « non pas y aller de façon très conservatrice ».

3e lien : le maire attend une démonstration

Quant au troisième lien, ce sont 54% des gens de Québec qui sont en faveur selon le sondage Segma-Le Soleil-FM93, soit une légère diminution.

« On n’est pas à la même place qu’on était, commente Bruno Marchand. Ça ne veut pas dire que les gens vont devenir contre en majorité […] Ce sont des données qui bougent, qui fluctuent. »

D’après lui, il y a des citoyens qui se questionnent par rapport au troisième lien et « le gouvernement a le fardeau de la preuve de démontrer avec des faits quels seront les effets et les conséquences ».

Bien que les citoyens puissent se positionner majoritairement en faveur, l’opinion du maire de Québec « ne change pas ». « Avant de me positionner, je le dis depuis un an et demi maintenant presque, on a besoin de données », affirme-t-il.

Bruno Marchand soulève déjà quelques bémols, soit qu’augmenter la surface autoroutière ne résoudra pas nécessairement le problème de fluidité. C’est pourquoi il milite pour que, « si le gouvernement va vers un troisième lien », il y ait un transport lourd à l’intérieur.

Ensuite, quant aux GES, le maire note que la construction de voitures électriques produit davantage de GES. « On ne peut pas dire que parce qu’il y aurait des voitures électriques on vient de gagner en GES parce qu’elles en émettent moins […] », continue-t-il.

Vers une dissolution des appuis ?

Bruno Marchand reconnait la possibilité que le fait que le gouvernement Legault tarde à fournir ses démonstrations contribue à augmenter le scepticisme de la population.

Or, tous les grands projets vivent une fluctuation de l’adhésion selon lui. Plus ceux-ci sont précisés dans les détails, plus les citoyens risquent de les critiquer et de s’y opposer puisqu’ils ne correspondent pas exactement à ce qu’ils auraient souhaités.

Finalement, Bruno Marchand laisse entendre que ce sera vraisemblablement le cas aussi pour le troisième lien lorsque les détails seront connus, bien que les réponses aux questions tardent à être dévoilées.