À seulement deux jours de leur premier débat au Centre Mgr. Marcoux, les quatre candidats du comté de Jean-Lesage croisaient à nouveau le fer devant les étudiants du Cégep Limoilou ce mercredi midi.
Nous proposons donc aujourd’hui aux lecteurs une liste des moments mémorables de l’évènement organisé par l’AGEECL (Association générale des étudiants et étudiantes du cégep Limoilou). Pour un résumé des idées des candidats, vous pouvez lire notre compte-rendu du débat de lundi soir dernier.
C’est d’ailleurs avec une impression de déjà-vu que le débat a débuté : Christiane Gamache, la candidate caquiste, a été convoqué au débat et est à nouveau absente.
Le destin de la future génération
Denise Peter, la candidate conservatrice, a insisté tout au long du débat sur le fait que c’est la jeune génération qui devra décider de « quel genre d’avenir elle veut construire ». Elle répètera jusqu’à la fin : « Vous devez prendre votre destin en main. »
C’est pourquoi elle a affirmé au sujet de la crise du logement qu’il était primordial que les jeunes puissent « choisir où ils veulent vivre ». Ce à quoi Sol Zanetti a répondu que les jeunes « ont déjà la liberté d’aller habiter dans un 3 1/2 à 1500$ ».
Parler aux jeunes
À certains moments du débat, les candidats semblaient oublier à qui ils s’adressaient. C’est Charles Robert du Parti libéral qui a ouvert le bal en mentionnant avec des détails chiffrés la hausse des taux d’intérêt et l’impact sur le pouvoir d’achat d’une maison. Il a aussi mentionné plus tard en abordant les années 2014 que « le déficit s’est transformé en surplus structurel ».
De son côté, Michael Potvin a insisté sur l’importance de se renseigner sur les cadres financiers des partis, puisque c’est « important pour vous et vos enfants » a-t-il déclaré aux cégepiens.
La faute aux boomers
Sur le thème de l’inflation, Denise Peter a assuré que le Fonds des générations allait avoir comme résultat l’appauvrissement des jeunes. « Il ne vous restera plus d’argent, a-t-elle soutenu. Les babyboomers vident vos poches. »
Sans accuser les boomers d’être responsables des problèmes actuels, Sol Zanetti a soulevé « l’iniquité générationnelle ». « Les gens qui sont au gouvernement n’ont pas eu à payer ce que vous avez à payer », a-t-il soutenu.
Sympathie, connivence et plaisanterie
Michael Potvin a tenu à distribuer gentiment à tous ses opposants une PasseClimat après avoir expliqué qu’elle donnerait accès à tous les services de transport en commun pour un coût de 365$ par année. Il a d’ailleurs à la fin du débat dit qu’il ne pouvait pas en distribuer, mais qu’il pouvait bien en échapper quelques unes.
Lors de la période de questions des étudiants, l’un d’eux a demandé aux candidats quelles solutions ils proposaient pour réguler l’impact de la hausse du salaire minimum sur les entreprises. Sol Zanetti s’est alors étonné que ce soit aussi une proposition de son adversaire péquiste. L’échange a été ponctué de sourires.
« Sol Zanetti : Je ne pense pas que vous voulez augmenter le salaire, non …
Michael Potvin : Oui.
Sol Zanetti : À combien ?
Michael Potvin : 18.
Sol Zanetti : Nous aussi (rires). Le PQ se rallie.
Michael Potvin : Qu’est-ce qu’on ne peut pas entendre (rires) … »
Lui aussi fort plaisantin ce midi, Charles Robert, à court de temps, a demandé à Sol Zanetti, qui obtenait alors le droit de parole, de compléter ce qu’il était en train de dire. Ce à quoi le candidat solidaire à répondu en riant « J’ai mon propre agenda ».
Le candidat libéral a été tout au long du débat bon joueur, surtout lors de l’échange suivant en réponse à une question du public.
« Charles Robert : Je peux commencer…
Denise Peter : Je vais commencer.
Charles Robert qui s’assied en se bidonnant et qui cède sa place : Ce n’est pas grave. »
Un peu moins sympathique
Le candidat péquiste n’a pas été toujours tendre avec son adversaire solidaire contrairement à Charles Robert qui, rappelons-le, « aime bien Sol Zanetti ». Il a d’ailleurs tenu à le féliciter pour son combat mené pour la qualité de l’air à Limoilou.
« Le combat a été mené par un bon citoyen, maintenant il doit être mené par un bon député », a réagit Michael Potvin, entrainant aussitôt la désapprobation du député solidaire.
Sol Zanetti n’était pas sans reste puisqu’il a fait référence ensuite à la création par le Parti québécois de l’industrie « la plus polluante au Québec », la cimenterie de Port-Daniel. Ce à quoi le candidat péquiste a répondu qu’il faut remettre les choses dans leur contexte.
Il est ensuite revenu à la charge en affirmant que « un parti souverainiste et demi » se trouve devant les cégepiens. Sol Zanetti a tout de suite réagit, sans attendre son droit de parole, pour le démentir. « Toi oui, tu es souverainiste, mais 50 + 1 % de ton parti non », a renchérit Michael Potvin, pour ensuite parler de « deux partis souverainistes ».
Sol Zanetti a tenu à dénoncer « ce mensonge » en expliquant son origine. « Tous nos membres sont indépendantistes, mais ce sont 50% des gens qui votent pour nous qui ne sont pas convaincus au début », précise-t-il.
Les deux candidats, malgré leurs prises de bec du jour, s’entendent toutefois sur la nécessité de la souveraineté du Québec pour combattre la crise climatique, notamment quant aux dossiers qui touchent le Port de Québec.
Ce à quoi Charles Robert s’est opposé, lui qui a voulu en tant que fédéraliste « avoir son droit de réplique ». « J’aurais peur d’un Québec indépendant où François Legault serait président de la République », a-t-il protesté au sujet de l’enjeu du nickel.
Éco-anxiété ?
Sans surprise, les étudiants du Cégep Limoilou ont manifesté leur inquiétude quant à la crise climatique. Denise Peter a eu une drôle de réponse à une question d’un étudiant qui exprimait l’impuissance des citoyens devant les décideurs qui ne semblent pas entendre leur exhortation à agir rapidement.
« Vous êtes l’avenir, a-t-elle répondu avec confiance en faisant référence aux divers programmes d’études et innovations possibles. Vous allez trouver des solutions. »
Citations chocs
« Vous allez avoir le temps de casser 3-4 fois avec votre chum ou votre blonde du Cégep de Lévis. » : Michael Potvin à propos de la durée du trajet en utilisant le 3e lien proposé par le Parti conservateur.
« C’est vous qui allez être pogné avec ça dans 50 ans, moi y’a des cr*** de chance que je sois mort. » : Charles Robert à propos du 3e lien.
« La planète brûle », Sol Zanetti à propos de la nécessité de réduire les GES de 55%.
« Ce qui me met en tabar*** … » : Charles Robert à propos du nickel.
« … », Denise Peter qui descend de la scène et quitte le débat durant la dernière prise de parole, sous les regards étonnés de ses adversaires.
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