À l’occasion de la dernière semaine de la campagne électorale provinciale, Bruno Marchand discutera avec le chef du Parti conservateur du Québec qui s’oppose fortement au projet de tramway de la Ville.
À savoir s’il appréhende cette rencontre qui pourrait risquer d’être houleuse, le maire de Québec se veut rassurant. Il la voit de la même manière que les discussions avec les chefs des autres partis.
« Je respecte les gens qui s’engagent en politique, affirme-t-il. Je pense qu’être chef de parti c’est d’une extrême difficulté. On le voit d’ailleurs, ils ont l’air d’être fatigués (rires). »
Or, il a été souligné ce mois-ci qu’Éric Duhaime prend position sur des affaires proprement municipales.
« Je ne comprends pas pourquoi un parti qui propose de se présenter au gouvernement du Québec est autant dans l’autonomie municipale et sur des projets municipaux, défend le maire de Québec. On va en discuter. On va rétablir les faits s’il le faut. »
Bruno Marchand poursuit en insistant sur l’importance de répondre aux faussetés ou aux demi-vérités partagées sur le tramway.
Une conversation impossible ?
Toutefois, il est indéniable qu’Éric Duhaime est le seul chef avec qui le maire Marchand a eu des désaccords frontaux durant la campagne, notamment à propos du sondage sur l’appui au tramway. Le chef conservateur a accusé le maire de « tripoter les chiffres ».
« Je veux juste rappeler aux citoyens de Québec qu’on est contre le tramway, qu’il n’a pas d’acceptabilité sociale […], a affirmé Éric Duhaime le 7 septembre dernier. Monsieur Marchand ne pourra pas contester le résultat des élections. Personne va pouvoir jouer avec les chiffres. »
Aujourd’hui, Bruno Marchand estime que la conversation est tout de même possible et qu’elle doit l’être. « Si on n’est pu capable de se parler, c’est pire que tout », lance-t-il en soutenant qu’une « société est plurielle » et « suppose un débat d’idées ».
« Au-delà de nos idées, il faut respecter les gens », conclut-il.
Le maire refuse toujours de donner son avis sur le 3e lien de la CAQ
Radio-Canada a révélé ce matin que des données exhaustives sur la faisabilité du projet de tunnel centre-ville à centre-ville sont disponibles depuis plus d’un an, notamment sur l’achalandage et l’étalement urbain. Toutefois, le gouvernement refuse toujours de les publier.
« Le gouvernement est le promoteur, commente Bruno Marchand. À lui de choisir le bon moment et aux citoyens de décider si c’était le bon moment […] Je répète ce que je vous ai dit. C’est au gouvernement de choisir la séquence, le calendrier. »
Quant à savoir s’il est maintenu dans le noir, le maire assure d’abord qu’il n’a en sa possession aucune étude sur le 3e lien, même si elles peuvent exister.
« Je ne me considère pas tenu dans le noir, poursuit-il. Mais je considère qu’on ne pourra pas faire le projet sans avoir les informations et sans discuter avec nous. On ne peut pas passer sur le corps de la Ville de Québec. »
Bruno Marchand n’est donc toujours pas prêt de prendre une position sur le projet, bien qu’il affirme que le gouvernement « ne peut pas ne pas impliquer leur partenaire ».
Prêcher par l’exemple ?
Pour sa part, le maire de Québec soutient promouvoir de bonnes pratiques en terme de partage de l’information et de transparence, notamment quant au projet de tramway.
Il a par ailleurs refusé de se positionner sur la manière de fonctionner de la CAQ en tant que citoyen qui votera le 3 octobre prochain. Le maire Marchand a soutenu que lorsqu’il n’est pas en fonction, « il n’a pas 10 caméras devant lui qui le filment ».
Les citoyens de la ville de Québec devront donc patienter non seulement pour avoir accès aux études caquistes, mais aussi pour connaitre l’avis de leur maire.
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