La Ville de Québec annonçait ce jeudi après-midi la création d’une équipe d’intervention dans le quartier Saint-Roch en vue d’une meilleure collaboration.
L’équipe formée de cinq personnes aura un budget alloué de 2,75 M$ et sera en fonction dès lundi prochain.
Elle sera destinée à faire face non seulement à l’itinérance, mais aussi aux défis que la santé mentale et la consommation de drogues posent « pour une saine cohabitation de tous les citoyens ».
« En mettant en place cette équipe, la Ville pose les bases d’une nouvelle collaboration avec ses partenaires et avec les citoyens, qui sera bien sûr guidée par l’objectif d’itinérance zéro, mais également par la situation entourant la problématique des stupéfiants dans le quartier Saint-Roch », déclare Bruno Marchand.
Rappelons que Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, a talonné ce mois-ci l’administration pour qu’elle envisage le problème vécu dans Saint-Roch avec un nouveau regard ; soit celui du marché ouvert de la drogue.
Les objectifs de la nouvelle équipe
Le nouveau groupe d’intervention sera présent sur le terrain pour « entreprendre, faciliter ou bonifier les interventions des acteurs du milieu ». Il devra mettre en oeuvre des « actions concrètes pour prévenir et réduire l’itinérance », par exemple des approches visant la stabilisation et la réinsertion des personnes en situation d’itinérance.
L’équipe devra aussi « faciliter la coordination de l’ensemble des services municipaux concernés ». Le but est de favoriser la cohabitation entre tous les citoyens et d’améliorer le sentiment de sécurité.
Cela peut passer par l’aménagement et l’entretien des espaces publics, la médiation citoyenne, le soutien aux interventions communautaires et le développement économique et culturel.
Le plan d’action de cette équipe sera précisé au cours des prochaines semaines.
Un accueil mitigé
« Je suis heureuse d’apprendre que la Ville va améliorer sa présence sur le terrain auprès des personnes en situation d’itinérance et des groupes communautaires, plutôt que de remettre toute la responsabilité entre les mains des forces policières », affirme Jackie Smith, cheffe de Transition Québec.
Elle ajoute qu’elle restera toutefois attentive à ce qui se passe réellement sur le terrain. De plus, elle demande que de nouvelles sommes soient octroyées directement aux groupes communautaires « pour augmenter leur pouvoir d’action ».
Selon Claude Villeneuve, l’annonce est décevante et arrive très tard, considérant que la saison hivernale approche. « En fait, c’est une équipe pour gérer les insatisfactions des citoyens, affirme-t-il. On nous amène aucune action et aucun changement dans l’approche. »
Le chef de Québec d’abord estime que rien de concret n’a été annoncé et que la volonté de discuter avec les groupes qui ont proposé des solutions n’est pas au rendez-vous.
« On ne répond pas aux demandes du conseil de quartier concernant le marché ouvert de la drogue », précise-t-il.
L’approche de l’administration sortante est selon lui davantage un effort de relation publique qu’un réel plan d’intervention sur l’itinérance. « L’itinérance zéro, c’est plus une marque de commerce qu’une politique d’intervention et un plan d’action concret », lance Claude Villeneuve.
Selon lui, le maire n’est pas vraiment branché sur le milieu. « Pourquoi les responsables des organismes n’étaient pas assis avec lui ? », se questionne-t-il.
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