Ce vendredi 30 septembre 2022 marquait la deuxième journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Sur le parvis de l’église St-Roch, un hommage a été rendu aux peuples autochtones et aux hommes, femmes et enfants victimes de l’Histoire.
Par Estelle Lévêque
Au cours de cette journée de commémoration, Le CAAQ MAMUK, le CAAQ de Québec et la Maison communautaire Missinak ont organisé, en début d’après-midi, une prise de parole et une marche de rassemblement dans le quartier St-Roch.
Nathalie Nika Guay, codirectrice de la maison communautaire de Missinak, débute l’événement par quelques phrases d’introduction au sujet de la journée de la vérité et de la réconciliation. Elle remercie les personnes présentes, en rendant un hommage aux enfants autochtones disparus dans les pensionnats et aux injustices subies par les peuples autochtones au cours de l’Histoire.
Un témoignage important
La parole est ensuite laissée à Jean-Paul Fontaine, survivant des pensionnats. Avec beaucoup d’émotion -partagée-, il revient sur les abus perpétrés sur les trop nombreux enfants dont il faisait partie.
Il évoque également son ressenti au sujet de la religion catholique. « J’ai subi des abus, depuis ce temps-là j’ai toujours mis l’église catholique de côté. Aujourd’hui c’est un grand jour. L’église catholique n’a rien à voir avec tout ça, seulement les agresseurs. (…) Nous sommes survivants. Merci à nos ancêtres d’avoir veillé sur nous. Merci d’être là pour nous.»
Prendre la parole et se remémorer
La marche débute au départ de la bibliothèque Gabrielle Roy, pour se terminer sur le parvis de l’église St-Roch. Autochtones et non-autochtones de tout âges marchent lentement sur la rue Saint-Joseph, accompagnées de rythmique et d’un «chant au créateur». Puis, au cours d’une prière suivie d’une prise de parole par les différents leaders autochtones présents, de nombreux sujets sont abordés.
Tout d’abord, un hommage est rendu à plusieurs victimes d’injustices et de racisme au Québec et au Canada. Parmi ceux-là, les abus sexuels de policiers subis par plusieurs femmes autochtones au Québec, mais également la mort tragique de Joyce Echaquan au Centre hospitalier régional de Lanaudière. La discrimination envers les femmes présente dans La loi sur les Indiens est également dénoncée. Enfin, les retrouvailles des 1308 corps d’enfants enterrés sur les pensionnats sont remémorés.
«Encore un chemin très long à parcourir.»
Pénélope Guay, cofondatrice de la Maison communautaire Missinak, mentionne l’importance de cette journée et du fait qu’elle ait été reconnu par le gouvernement canadien comme une journée spéciale. «L’Histoire nous a finalement entendus.», déclare-t-elle. En rappelant la venue du Pape en personne à Québec pour présenter ses excuses au nom de l’église catholique, est soulignée «la bonne action que ça a été de venir pour parler de ça.»
Au cours de ce discours, les porte-parole ont tenu à souligner la responsabilité de chacun dans l’avancée de ce combat. L’importance, notamment, de la présence de plus de personnalités autochtones en politique, et le souhait de parler de ces différents enjeux avec le gouvernement de la Ville de Québec. Enfin, la série télévisuelle «Pour Toi Flora», qui traite des pensionnats autochtones dans les années 60, est félicitée.
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