En point de presse ce mardi après-midi, le maire Marchand revient sur les résultats des élections, notamment sur la question du 3e lien, du marché Champlain ainsi que sur la collaboration possible avec le gouvernement de la CAQ.
Bruno Marchand s’est dit d’emblée « fier des gens de Québec qui participent au processus démocratique et y croient ». En effet, il note que huit circonscriptions dans la région sont largement au-dessus de la moyenne provinciale de participation qui est de 67%.
« La région tire le Québec vers le haut », affirme-t-il.
Il ajoute que Québec « a résisté hier à un deuxième référendum historique concernant le tramway ». Il souligne qu’une majorité de citoyens témoignent de la volonté d’avancer avec le projet.
« J’espère qu’ils seront conséquents et cohérents avec leur message », poursuit-il au sujet des détracteurs du tramway. Il estime toutefois qu’il est impossible de les convaincre, peu importe les moyens.
« La CAQ ira de l’avant et vont nous appuyer », laisse-t-il finalement savoir.
3e lien : Legault va-t-il convaincre le maire ?
« Il faut accepter que c’est le parti qui a obtenu le plus d’appuis et on a le devoir d’accepter ce que les citoyens de Québec disent », affirme le maire de Québec quant à l’élection de la Coalition avenir Québec.
Quant au projet du 3e lien, il faut selon lui reconnaitre que le projet est appuyé par une majorité des électeurs qui ont choisi le gouvernement de la CAQ. « On verra avec la suite comment on peut aller de l’avant en fonction des volontés du gouvernement », poursuit-il.
D’ailleurs, François Legault a soutenu que les études qui seront dévoilées en 2023 réussiront à convaincre le maire. « Il dit la bonne chose, commente Bruno Marchand. Il est cohérent et conséquent. Il va nous amener des données et des faits. »
Finalement, le maire maintient sa position telle que défendue durant la campagne électorale : prudence et nuance sont encore à l’ordre du jour.
Bruno Marchand espère finalement voir « une volonté de développer la région avec la mairie de Québec ». Le profil idéal selon lui du prochain ou de la prochaine ministre de la Capitale-Nationale est une personne qui « a du chien » et qui est capable d’abnégation. « On va faire des flammèches », lance-t-il plein sourire.
Quant au marché Champlain, il affirme qu’il ne veut pas s’empêcher de rêver et qu’il travaillera avec la CAQ pour évaluer le projet, sa faisabilité et sa pertinence.
Un « manque de combativité »
Selon Claude Villeneuve, les gens de la région sont divisés au sujet du 3e lien et juge que le maire Marchand « tourne en rond » et « est trop timide ».
« J’attire votre attention sur le fait que le bitube sort dans deux circonscriptions qui n’ont pas voté pour la CAQ, suggère-t-il. Le projet tel que présenté présentement, nous ne pouvons pas l’appuyer comme parti. Les résultats de l’élection d’hier me confirme ce postulat. »
Par ailleurs, Claude Villeneuve trouve particulier que le maire « amoindrisse son propre rapport de force » lorsqu’il parle du gouvernement comme son banquier.
« Les villes ont une légitimé par leur proximité avec la population », soutient-il, bien qu’il reconnaisse la nature « contraignante » des liens financiers entres les villes et le gouvernement.
Quant au marché Champlain, le chef de l’opposition est sans équivoque. « Ce projet-là, c’est n’importe quoi », lance-t-il entre autres parce qu’il implique d’éliminer un lien, soit la traverse Québec-Lévis.
Par ailleurs, dans ce dossier, les producteurs au Grand Marché qui ont dû déménager du Vieux-Port « sont en maudit et ne se sentent pas appuyés par le maire », déplore-t-il.
Une grogne à venir ?
Au sujet de l’absence de candidats conservateurs au Salon bleu malgré l’appui des gens de Québec, Bruno Marchand juge que l’Assemblée nationale doit servir le débat.
« On a intérêt à ce que le débat d’idées se fasse à l’Assemblée nationale et que ces gens puissent être entendus et puissent débattre de leur point de vue », soutient-il.
En conséquence, le Parti conservateur aurait avantage, par principe selon le maire à avoir une place au gouvernement puisqu’il représente une proportion importante de citoyens.
« Je pense qu’il devrait être à l’Assemblée nationale », affirme quant à lui sans détour Claude Villeneuve.
Des préoccupations évacuées ?
Le chef de l’opposition a déploré durant la campagne que certains enjeux importants pour la Ville ne soient pas abordés, notamment la question de la pénurie de main-d’oeuvre, de l’itinérance et de la crise du logement.
« Il y a des courants qui sont plus forts que l’ensemble des enjeux, avance à ce propos le maire de Québec. Est-ce qu’on a parlé assez d’éducation ? Tout le monde est d’accord que non. »
Bruno Marchand réitère sa volonté de s’assoir avec le prochain ou la prochaine ministre, concernant notamment le problème de l’itinérance. Il note à ce propos de l’ouverture et de la volonté de la part du gouvernement quant à la vision de l’itinérance zéro de la Ville.
Contrairement à la confiance exprimée par le maire, Claude Villeneuve « déplore une perte d’influence de la Ville de Québec ». Il estime que la situation post-électorale « n’est pas une configuration facile pour la Ville de faire valoir ses points de vue ».
« Des fois, c’est le maire que j’aimerais qui ait plus de chien », lance-t-il. D’après lui, Bruno Marchand n’est pas à la même place que les autres maires.
Les difficultés du RTC
Le maire a commenté la situation particulièrement compliquée vécue par le RTC tel qu’expliquée par la présidente Maude Mercier-Larouche la semaine dernière.
« C’est loin d’être l’idéal, avance-t-il. Ce que j’ai aimé dans ce contexte, c’est la capacité de se revirer de bord et de corriger la situation […] Cette partie-là, ça me rassure. »
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