Au 247, rue Saint-Vallier Est, la Galerie 3 présente « Les nuanciers éphémères » jusqu’au 13 novembre. Paryse Martin travaille le dessin, l’aquarelle et la sculpture pour parler de ce qui la touche.
Par Estelle Lévêque
«C’est de l’amour qui nous relie». Lorsqu’ils parlent de la relation entre l’artiste et le galeriste, Paryse Martin et Norbert Langlois évoquent une relation de longue date. Voisins et impliqués dans le milieu artistique de Québec, ils soulignent la grande solidarité qui se crée en son sein.
À Québec, les artistes ne s’installent pas parce que c’est facile, mais par choix délibéré, selon Norbert. C’est ce choix qui fait que le milieu de l’art à Québec bouge. « Le mandat de la galerie 3, c’est de représenter les artistes de mi-carrière qui ont un parcours étoffé et dont le travail est de haut niveau. » Le choix d’exposer le travail de Paryse Martin a été évident.
Remettre les choses en question
Des préoccupations humanistes, féministes, environnementales sont au cœur du questionnement de Paryse Martin. « En arts visuels, il faut prendre le temps de se poser devant une œuvre et de se laisser voir ce qu’il se passe dedans. Puis, tu en comprends ce que tu es prêt à recevoir. »
À la fois miroir de l’angoisse du futur et d’un certain espoir, le travail de l’artiste reflète les nuances de son introspection et de son appréhension du monde actuel. Ses sculptures de fleurs, d’une « grande étrangeté », interrogent l’intention humaine de fabriquer de nouveaux végétaux incapables de se reproduire. En tant que nouveaux cultivateurs, donnons-nous vie à des espèces dont la mort est annoncée ?
Donner du temps à l’introspection
Paryse Martin se laisse du temps pour créer. À son besoin de se questionner s’ajoutent ses études doctorales et les échanges avec ses élèves à l’université en tant que chargée de cours. En résulte une démarche artistique qui assemble la technique et la théorie. « Travailler sur une œuvre, c’est très méditatif. Il y a un rapport à l’introspection, pendant des heures et des heures de travail. »
Dans un système où nombreux sont ceux qui travaillent pour le gain d’autrui, l’artiste dédie son temps à sa pratique artistique. « Je ne travaille pour rien, mais je le fais pour moi. Je perds ma vie à faire de l’art, et je trouve ça merveilleux.»
Saluer la création artistique
Dans un éloge au théâtre, à la littérature, à la musique ou aux arts visuels, elle affirme : « Ça me fait aimer les humains. C’est ce que j’aime dans ce qu’on est, ce côté créatif ». Au sujet des arts à Québec, Norbert Langlois et Paryse Martin saluent le travail fait au MNBAQ. Grâce à des conservateurs « solides, et engagés pour la ville », le musée pourrait devenir un pôle important.
Pour finir, le galeriste invite le public à pousser la porte des galeries d’art. « Il faut se donner la chance d’embarquer là-dedans et laisser l’émotion aller à des endroits qu’on ne soupçonnait pas. » Paryse ajoute : « À l’entrée de la galerie, il y a un tableau plus bas que les autres : il est pour les enfants. Ce sont des super spectateurs. À la galerie, les enfants sont terriblement bienvenus. »
L’exposition « Les nuanciers éphémères » de Paryse Martin est présentée à la Galerie 3 jusqu’au 13 novembre. Pour en savoir plus, visiter le site internet de la galerie.
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