La Ville de Québec et l’Université Laval présentaient aujourd’hui les résultats de la première phase de plantation d’arbres effectuée en amont de l’insertion du tramway sur le campus universitaire.
« Il s’agit d’une première étape dans les objectifs de verdissement que la Ville s’est fixée », affirme Maude Mercier Larouche, membre du comité exécutif et élue responsable des relations avec les citoyens dans le dossier du tramway.
« Ce n’est que le début », assure-t-elle.
Les petits nouveaux
Plus précisément, ce sont 394 arbres d’alignement de différentes essences qui ont été plantés sur le campus. À terme, la Ville effectuera la plantation de 1 200 arbres au total afin de remplacer les 330 qui devront être abattus. Maude Mercier Larouche indique que « 40 % de ces arbres étaient destinés à disparaître », notamment en raison de la maladie du frêne.
On peut voir ces nouveaux arbres sur les terrains des Pavillons Louis-Jacques-Casault et Ferdinand-Vandry, au stade Telus, à l’intersection Quatre-Bourgeois, au PEPS et en bordure de la piste cyclable.
Les objectifs sont de faire croître l’indice de canopée sur le campus ainsi qu’atteindre le ratio municipal fixé de 20 arbres plantés pour chaque arbre abattu dans le quartier.
De plus, la Ville assure que les essences des nouveaux arbres et leurs emplacements ont été soigneusement sélectionnés par un travail de collaboration des équipes expertes en foresterie urbaine et en aménagement du territoire de la Ville et de l’Université Laval.
Marie-Josée Asselin, élue responsable de la foresterie urbaine, indique que « rien n’a été laissé au hasard » pour que les nouvelles plantations s’agencent harmonieusement avec les arbres déjà présents. Le but en somme est de créer une « forêt résiliante », ajoute-t-elle.
Ces arbres grandiront-ils et vivront-ils longtemps ?
Quant à la petitesse des nouveaux arbres, Maude Mercier Larouche invite à « se projeter vers l’avant ». Elle ajoute que c’est pourquoi il est pertinent de démarrer dès maintenant la plantation pour la voir croître.
Au sujet de leur croissance, la professeure au Département des sciences du bois et de la forêt Janani Sivarajah explique qu’elle est en moyenne de 15 à 20 ans en milieu urbain. « Avec l’entretien approprié, si on prend soin des arbres, ils peuvent croître jusqu’à 30 ans », poursuit-elle.
Étienne Saint-Pierre, responsable de la foresterie urbaine à la Ville de Québec, déclare qu’il n’y a aucune raison de croire que les arbres en bordure du tramway vont péricliter plus vite que ceux en périphérie. La clé sera selon lui dans l’entretien fait par la Ville, comme l’irrigation de la terre ou l’usage de nouvelles technologies.
Quant au taux de survie, lorsque la plantation à lieu à l’automne, René Lacroix, vice-recteur aux infrastructures et à la transformation, précise qu’il est entre 85 et 90%. En comparaison, ce taux descend entre 45 à 50% en été, ce pourquoi le mois de novembre a été choisi pour la plantation.
Étienne Saint-Pierre précise que le taux de stress hydrique y est moins important. Il soulève toutefois que différents stress peuvent amener le dépérissement et la mort de l’arbre, dont le choc de transplantation.
« On vise toujours à atteindre des taux de 100%, poursuit-il. Ce qui est important, c’est que la Ville va toujours replanter un arbre aux endroits où elle en a planté un pour maintenir le développement de la canopée. »
Il faut savoir que lorsque les arbres dépassent leur espérance de vie, ils ne sont pas coupés. La professeure Alison Munson donne en exemple certains ormes sur le campus qui ont entre 60 et 80 ans. « Ce sont les plus beaux spécimens qu’on a », ajoute-t-elle. L’objectif est de laisser le feuillage des arbres se développer le plus longtemps possible.
Un laboratoire vivant pour les étudiant(e)s
Au-delà des travaux de plantation, l’Université Laval souligne l’importance de l’impact de la recherche et de l’enseignement dans la société.
Le partenariat de recherche avec la Ville de Québec permettra à la Chaire de recherche sur l’arbre urbain et son milieu « de développer de nouvelles connaissances et de concevoir des nouvelles méthodes et nouveaux outils de conservation et d’intégration de l’arbre en milieu urbain ».
Les professeures au Département des sciences du bois et de la forêt et cotitulaires de la Chaire, Alison Munson et Janani Sivarajah, profitent déjà de ces plantations. Elles y effectuent des activités d’enseignement et élaborent des protocoles de recherche.
Par ailleurs, des sites de plantation seront réservés à la Chaire à partir de 2023 afin de suivre l’évolution des arbres plantés en considérant les différents milieux urbains comme l’autoroute, les stationnements, les pistes cyclables, etc.
La professeure Munson indique que le but est entre autres de comprendre les raisons pour lesquelles les arbres ne survivent pas plus de 30 ans en milieu urbain. Les substrats dans lesquels les arbres poussent seront notamment évalués dans le but d’améliorer la survie des arbres. La transplantation des plus gros arbres sera aussi étudiée.
Par ailleurs, un projet de migration assistée des arbres est prévu. « Des essences du sud du Québec seront déployées ou même du nord des États-Unis en préparation pour les changements climatiques », ajoute Mme Munson.
Tous les résultats de la Chaire sont partagés avec la Ville de Québec.
Un corridor vert à venir pour le tramway
De plus, le campus universitaire accueillera une plateforme végétalisée sur laquelle circulera le tramway. Ce sont 400 arbres qui seront plantés le long du tramway une fois les travaux terminés.
« On va se projeter dans un paysage urbain qui est magnifique, déclare Maude Mercier Larouche. On vise à faire de ce grand pôle d’échange un exemple d’innovation territoriale. »
Les citoyens sont aussi invités à participer à l’effort de verdissement. « Les résidant(e)s peuvent recevoir gratuitement un arbre pour leur terrain et faire de Québec une ville plus verte », affirme à cet égard Marie-Josée Asselin.
Pour en savoir plus, les citoyens sont invités à consulter le programme de plantations d’arbres d’alignement.
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