Dans le cadre d’une annonce faite par la Ville de Québec concernant une campagne d’échantillonnage de la qualité de l’air dans l’arrondissement de la Cité-Limoilou, la cheffe de Transition Québec remet en question le travail collaboratif en cours.
L’administration sortante annonçait ce jeudi que huit stations de mesure sont actuellement fonctionnelles. La campagne d’échantillonnage, d’une durée de deux mois, permettra l’analyse des matières particulaires et d’une trentaine de métaux, dont le nickel.
Le but de l’échantillonnage est de cibler les principales sources industrielles du secteur.
« Nous marquons un pas de plus dans cette collaboration avec le Port et le gouvernement du Québec concernant la qualité de l’air, soulignait le maire Bruno Marchand. Nous sommes en train de construire un vrai répertoire de données qui orientera nos actions pour la suite. »
Le gouvernement « offre un soutien scientifique et technique » à la Ville. L’objectif de ce « travail d’équipe » est de « renseigner adéquatement les citoyens sur la qualité de l’air ambiant ».
« La qualité de l’air fait partie des enjeux collectifs qui sont au cœur des préoccupations citoyennes et voilà pourquoi nous sommes très heureux de voir se concrétiser cette initiative certes porteuse de changements positifs pour notre communauté », assurait Mario Girard, président et directeur général du Port de Québec.
Jackie Smith déplore la « complaisance » du maire
La cheffe de Transition Québec et conseillère de Limoilou juge que le maire ne devrait pas collaborer avec le Port de Québec « qui empoisonne l’air de ses citoyens ».
« Il nous faut des données publiques observables en temps réel et à l’année longue, soutient-elle. C’est ça la transparence. Considérant l’historique de mauvaise foi du Port de Québec, nous ne pouvons lui faire confiance et s’attendre à ce qu’il nous fournisse le véritable portrait de la situation. Ce sont les propres stations de la ville qui doivent être au sein de la communauté. Le Port de Québec ne nous fournira pas lui-même la preuve qu’il est en faute. »
Jackie Smith soutient que le maire ne s’est pas rangé du côté des citoyens dans le dossier de la qualité de l’air en évitant « d’appliquer de véritables pressions » sur le Port et « exiger les meilleures pratiques environnementales ».
Quant au chef de l’opposition officielle, il « préfère toujours présumer de la bonne foi des acteurs ».
« S’il fallait que le Port cherche volontairement à nous donner des données erronées, ce serait une chose très grave qui remettrait en question son intégrité », poursuit Claude Villeneuve.
Il estime que le Port de Québec ne peut pas se permettre et ne se permettra pas de « risquer sa crédibilité ».
Claude Villeneuve est somme toute « satisfait » de l’annonce
Le chef de Québec d’abord se réjouit de l’initiative qui permettra de « mieux documenter et d’en savoir davantage sur la qualité de l’air ». Toutefois, il croit que le projet Mon environnement, ma santé (MEMS) du CIUSSSCN « niaise » les citoyens.
« Le PDG du Port nous annonce que les résultats vont sortir en mars prochain, poursuit-il. On nous prend pour des caves. »
Il faut savoir que la sortie initiale du rapport était prévu en 2019 et n’a pas cessé d’être retardée depuis.
« On travaille à l’envers, ajoute Claude Villeneuve en rappelant le dossier du nickel. Je comprends que ce n’est pas le maire qui contrôle ça, mais j’aimerais qu’il mette son pied à terre. Il faut exiger la publication de ce rapport que je soupçonne d’être prêt. »
Le chef de l’opposition annonce qu’il enverra une lettre au ministre de la Santé Christian Dubé pour exiger la publication immédiate de l’étude MEMS.
« On parle toujours du Port, on parle toujours de l’incinérateur […], poursuit Claude Villeneuve. Le chauffage au bois, on n’en parle pas beaucoup. » Il aurait ainsi aimé avoir aussi une mise au point sur le Programme de conversion d’appareil de chauffage au bois de la Ville de Québec.
Où sont les stations ?
La période d’échantillonnage a commencé le 14 octobre et finira le 9 décembre et la fréquence des mesures est aux deux jours. La Ville indique qu’un rapport technique sera produit par une firme spécialisée indépendante.
Par ailleurs, la réception des résultats des analyses en laboratoire peut prendre jusqu’à trois mois après la fin des échantillonnages. Le rapport est donc attendu en mars 2023.
Les stations de la Cité-Limoilou
Propriétaire : Gouvernement du Québec
- 600, rue des Sables (permanente) et
- 1001, avenue De Vitré (temporaire).
Propriétaire : Ville de Québec
- 100, boulevard Henri-Bourassa (temporaire) ;
- 1235, boulevard Montmorency (temporaire) et
- 100, quai Saint-André (temporaire).
Propriétaire : Port de Québec
- 500, 3e Avenue (permanente),
- 2050, 8e Avenue (permanente) et
- 798, 12e Rue (temporaire).
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