Jolyane Bérubé, kinésiologue, conférencière, entraineuse et co-propriétaire de la boutique le Coureur nordique, située au 141, chemin Ste-Foy, nous explique comment adapter notre pratique de la course à pied aux conditions hivernales.
Par Mélissa Gaudreault
L’élément fondamental à retenir est de bien s’équiper pour faire face aux conditions hivernales.
Souliers, bas et crampons
« Au niveau de la chaussure, le soulier d’hiver va ressembler un peu plus à un soulier de trail. Ça va être un soulier qui va avoir un crampon. Ça va être un caoutchouc qui va être une petit peu plus mou qu’un soulier d’été. Au froid, ça va rester plus mou et donc plus adhérant sur la neige et la glace. Ensuite, il y a beaucoup de chaussures d’hiver qui vont avoir une membrane imperméable. Les coureurs vont mettre un bas un peu plus épais qu’en été. On vient prendre un bas soit avec du mérino, du polypropylène, des fibres qui procurent un peu de chaleur. » – Jolyane Bérubé
Une personne qui voudrait conserver sa chaussure d’été pourrait s’équiper d’un bas en mérino ou un bas imperméable et ajouter ajouter une semelle à crampons ou des crampons amovibles sur sa chaussure lorsque c’est plus glissant.
Vêtements
Pour les vêtements, on s’appuie sur le principe du multicouches comme pour les autres sports d’hiver (ex.: ski de fond) afin d’être bien habillé et de pouvoir enlever ou ajouter des couches au besoin.
« Quand t’es actif, il faut que t’apprennes l’hiver que c’est correct de ne pas avoir chaud pendant les premières minutes, le temps que ton système immunitaire soit bien activé. Les premières couches qu’on va porter contre le corps, ça va être des couches qui vont être soit en laine mérino soit en synthétique. Le rôle de la première couche est d’être près du corps pour pouvoir absorber la transpiration de ton corps directement et de la rejeter vers l’extérieur. Le synthétique est plus performant au niveau de l’évacuation de l’humidité, mais ne procurera pas de la chaleur. Le mérino va être plus chaud et va sécher plus vite si tu es mouillé. » – Jolyane Bérubé
Pour le reste, que ce soit le manteau, la tuque, les gants ou les mitaines, le cache-cou ou autre, on s’ajuste en fonction de la température et de l’intensité de l’entrainement que l’on fait. Mme Bérubé recommande cependant de se mettre quelque chose devant la bouche afin de filtrer l’air que l’on respire, qui est plus sec et agressive l’hiver quand il fait froid.
L’important est de ne pas trop s’habiller, car si on est trop habillé, on va se mettre à transpirer et à avoir chaud et éventuellement à avoir froid et à être mouillé en raison du contact avec l’air frais.
Technique et entrainement
Il est nécessaire d’ajuster sa technique de course et son intensité d’entrainement puisque les conditions hivernales amènent un défi supplémentaire.
« L’hiver, au niveau de la technique, c’est important de faire un ajustement. Quand c’est glissant, on doit essayer de faire en sorte que notre contact (la foulée) avec le sol soit très rapide, très court comme ça tu n’as pas le temps de glisser et de tomber. Avec l’habitude, on est capable de savoir où ça va être glissant, de connaitre le terrain, de s’ajuster. » – Jolyane Bérubé
Elle donne l’exemple d’un coureur qui arrive à une intersection de rues dans une pente descendante. S’il est capable de le prévoir, il est préférable de ralentir ou même de marcher dans la côte ou de garder sa vitesse si ce n’est pas possible, sinon on risque de glisser et de tomber.
Pour ce qui est de l’intensité des entrainements, c’est plus difficile de courir l’hiver que l’été, donc on va peut-être devoir courir moins vite, moins longtemps, moins souvent.
Courir aux endroits où la neige est moins tapée et planifier ses entrainements d’intervalles à haute intensité lors de journées moins froides sont aussi des trucs pour adapter sa course à l’hiver.
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