Le Marchand de Lunettes est une lunetterie communautaire. Destinée aux personnes à faibles revenus comme aux autres, cette compagnie souhaite rendre les lunettes accessibles à tous. Pour ses 10 ans, ils ont offert une centaine de lunettes solaires à Lauberivière.
Par Estelle Lévêque
Simon Dufour, l’opticien qui a commencé Le Marchand de Lunettes a décidé, il y a 10 ans, d’importer ce concept à Québec. Malgré des débuts teintés de méfiance de la part des clients, le projet du marchand de lunettes a su faire ses preuves. Il donne l’exemple d’un commerce différent, orienté sur le service, plus que sur le profit.
« On donne une partie de nos profits au réseau communautaire. En Novembre, on va donner 220 000$ aux organismes. »
Trouver des solutions aux problématiques individuelles
« Quand on va à Lauberivière, pour 20$, on fait faire des lunettes neuves, parfaitement adaptées à la vue des gens. Dernièrement, un jeune est venu nous voir. Avec les problèmes visuels qu’il avait, il est considéré comme semi-aveugle sans lunettes. On lui en a fait pour 50 dollars. En lunetterie, ça aurait coûté entre 300 et 400 dollars », raconte Simon.
Alors, comment réduire les coûts sans réduire la qualité du produit ? Les locaux, pour commencer, se résument à de simples bureaux. Sinon, les opticiens sont mobiles, équipés de valises. Ensuite, l’achat en volume : « Au lieu d’acheter les étuis par stock de 100, je les achète par stock de 5000. L’unité revient donc à 1$ plutôt qu’à 3$. C’est des petites économies comme ça, sur chaque chose, qui me permettent de descendre les prix au maximum. »
Enfin, Le Marchand de Lunettes est une « lunetterie généreuse ». Le but est « d’offrir des lunettes à faible coût à des gens qui en ont besoin. » Une offre de services, avant tout, qui suppose de réduire au plus bas la marge bénéficiaire des ventes.
« Notre programme pour enfants, c’est de l’anti-commerce. Avec les 250$ que le gouvernement offre tous les deux ans à chaque enfant pour des lunettes, on leur fait une paire par an. Même si ça devait coûter 700$, on fera toujours ça à 250$. On souhaite offrir un service, que les enfants puissent avoir la paire de lunettes dont ils ont besoin. »
Faire des lunettes pour tous les types de revenus
Bien que l’entreprise vise les personnes à faibles revenus, Simon souhaite n’exclure personne. « Même si vous n’êtes pas sur l’aide sociale, même si vous n’avez pas de faibles revenus, nous ne volez la place de personne. Vous aidez le service à perdurer. Vous permettez aux organismes de recevoir des dons un peu plus conséquents. »
En effet, des personnes issues de la classe moyenne vont avoir tendance à prendre des lunettes avec des options un peu plus confortables. Ainsi, tout en se procurant des lunettes moins chères qu’en lunetterie conventionnelle, les gens avec un peu plus de revenus aident la lunetterie communautaire à offrir ses services. Un système cohérent, donc, qui prend tout son sens quand on prend le temps de s’y intéresser.
Faire faire ses lunettes chez le Marchand de Lunettes
Après avoir contacté Le Marchand de Lunettes, on me donne rendez-vous dans les bureaux du quartier Saint-Sauveur. À mon arrivée, je présente mon ordonnance d’optométriste. On discute de mes besoins, de ma vue, de mes habitudes. Puis, je choisis une monture parmi les 250 qu’ils proposent.
Dernier détail important ; si les verres ne me conviennent pas, je peux retourner les voir dans les 3 mois. Ils pourront alors me faire de nouvelles lunettes, gratuitement, et me permettre d’avoir des verres avec lesquels je me sens confortable.
Au total, ma paire de lunettes m’aura coûté 160$, contre 350-400$ estimés en lunetterie classique.
Pour contacter le Marchand de lunettes, visiter leur site internet ou appelez au 581-983-3883.
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