Le chef de l’opposition officielle déclare qu’il ne remet pas en question la pertinence du voyage à l’étranger du maire Bruno Marchand, mais plutôt ce qu’il croit être « un manque de préparation ».
« Ce que je remets en question, c’est son degré de préparation à travers le manque de connaissance de ce que la Ville fait, affirme-t-il. Je me questionne sur le genre d’accompagnement qui a été fourni. »
Ce qui a fait sourcillé le chef de Québec d’abord est l’intervention de Bruno Marchand au sujet de la sécurité routière et de l’aménagement autour des écoles.
« Si le maire avait su que le service en transport et en mobilité intelligente était en train de réviser les corridors scolaires, il aurait justement pu tenir des échanges plus riches avec les gens de l’administration parisienne », soutient Claude Villeneuve.
Plus précisément, c’est la réaction du maire par rapport à la piétonisation autour des écoles qui l’étonne.
Le chef de l’opposition soutient que certaines artères pourraient effectivement être piétonisées, mais que cela ne pourrait pas être reproduit sur tout le territoire vue la manière dont la Ville est aménagée.
« Ce n’est pas du mur à mur […] explique-t-il. Partons de ce qu’on fait. »
Claude Villeneuve juge que le maire de Québec s’extasie devant « des idées merveilleuses » à Paris concernant l’aménagement autour des écoles, alors que ces équipes sont en train de travailler sur le dossier à Québec.
« C’est comme si le maire découvrait cette question », lui reproche le chef de Québec d’abord, se demandant du même coup s’il fait bel et bien le suivi à Québec.
L’égo du maire
Par ailleurs, Claude Villeneuve attire l’attention sur le fait que Bruno Marchand soutient vouloir « faire de la politique autrement » et « ne pas avoir d’égo ».
« À chaque fois que je le critique sur quelque soit le sujet, il ne me répond jamais sur le fond, il me répond sur la forme », déclare-t-il en notant les reproches que lui a fait le maire à propos de son « bougonnage ».
Par exemple, Claude Villeneuve estime que le maire ne lui a toujours pas répondu sur les enjeux de la sécurité routière ou de l’administration portuaire.
« Il fait de la politique de forme plutôt que de fond, continue-t-il. Je m’attends à plus. »
Fonds fédéraux : une situation « inquiétante »
On apprenait il y a deux semaines que le gouvernement fédéral devançait de deux ans la date limite pour utiliser les fonds pour des projets d’infrastructures.
L’échéancier du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC) qui devait se terminer le 31 mars 2025 a été devancé au 31 mars 2023, une situation que Claude Villeneuve juge très préoccupante.
Concrètement, ce sont 2,7 milliards que pourrait perdre Québec, soit l’équivalent de 37 % des sommes promises par le gouvernement fédéral.
« C’est de l’argent sur lequel on compte, affirme le chef de l’opposition officielle. On perdrait cet argent et il semble que ce soit catégorique […] En lisant ça, j’ai pesé sur le bouton panique. On est très vulnérable. »
Il souhaiterait donc entendre la réaction du maire de Québec à ce sujet, notamment par rapport aux conséquences que cette décision fédérale pourrait avoir sur le financement du projet de tramway.
« Même l’argent que le gouvernement s’était engagé à verser, c’est comme conditionnel », s’inquiète Claude Villeneuve. Il espère donc que le maire, qui est désormais au Havre, se penche sur le dossier et est en contact avec le ministre Duclos.
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