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Célébrer la sensorialité et l’irrationnel

La pièce We are shining forever à la recherche de l’entrée du royaume des morts présentée au Théâtre Périscope.La pièce We are shining forever à la recherche de l’entrée du royaume des morts présentée au Théâtre Périscope. Photo : Courtoisie

Au Théâtre Périscope est présenté jusqu’au 26 novembre la pièce We are shining forever à la recherche de l’entrée du royaume des morts de la compagnie Carte Blanche. Mise en scène et adaptée par Christian Lapointe, la pièce est inspirée du livre intitulé La morte de l’auteur Mathieu Arsenault.

Par Marie-Ève Groleau

À l’image d’un tableau vivant et à mi-chemin entre le théâtre et la performance littéraire, le dernier spectacle de la compagnie Carte Blanche invite le spectateur à plonger dans son intériorité, en laissant de côté l’intellect. Il s’agit d’une exploration du phénomène des fantômes, dans une perspective éthique sans toutefois traduire l’esprit des traditions ésotériques ou religieuses. Le créateur, metteur en scène et directeur artistique Christian Lapointe a mentionné au Journal un mot sur sa démarche de création.

« Dans ce spectacle, différents univers se côtoient ; la littérature, les mots et le slam, la musique électro des années 80-90 et la spiritualité laïque.  Mon travail de metteur en scène, en collaboration avec les acteurs, a été d’établir des conventions, dans ce cas-ci une gestuelle, dont la fonction se révèle pendant la pièce. Je ne donne pas de signification à mes spectacles, le sens est ouvert et je laisse au public l’occasion d’écouter la sensorialité des mots et des images. Ce niveau d’écoute oblige à se positionner différemment dans une certaine suspension du temps» , a partagé le directeur artistique.

D’une énergie effrénée, les trois interprètes ; Eve Landry (La morte), Mathieu (Mathieu) et Mélodie Bujold-Henri (La mort) scandent des monologues parfois hypnotiques « dans la logique du rêve dans lequel se juxtaposent les paroles et les idées », a-t-il poursuivi.

Bien que l’auditoire est invité à lâcher prise sur l’expérience rationnelle, la trame derrière le processus ;  l’auteur Mathieu Arsenault revit des moments du vivant de son amie, l’écrivaine Vickie Gendreau. Le fantôme lui-même de l’écrivaine apparait en deuxième présence dans l’espace scénique d’une performance puissante et incantatoire, avant le troisième monologue de clôture empreint de sensualité. L’espace scénographique, lieu d’exposition des morts, est aussi l’essence d’une œuvre d’art visuel.

En tant que société, « on parle d’échec de notre rapport au deuil, tandis qu’on peut vivre avec nos morts », a précisé le metteur en scène. Cette adaptation du livre La morte affirme la nécessité de trouver comment se mettre à l’écoute des morts qui parlent à l’intérieur de soi.

Une fête des mots et une performance oratoire à voir, d’ici le 26 novembre au Théâtre Périscope.

La comédienne Eve Landry en performance dans la pièce We are shining forever à la recherche de l’entrée du royaume des morts
La comédienne Eve Landry en performance dans la pièce We are shining forever à la recherche de l’entrée du royaume des morts. Photo : Courtoisie

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