En point de presse ce mercredi, la cheffe de Transition Québec estime que Bruno Marchand n’est pas à l’écoute quant aux enjeux de logement social et de sécurité alimentaire, clarifiant du même coup sa pensée sur la situation du Grand Marché.
Elle croit notamment que le maire a mal compris et interprété son propos tel que présenté dans le Journal de Québec mercredi matin. L’attaché de presse du maire a en effet accusé la cheffe de se contredire à la suite de la sortie de l’article où les prix du Grand Marché étaient comparés à ceux du supermarché Maxi.
Dans une publication sur Twitter, on pouvait lire : « Je rêve où un parti de gauche, qui prône l’achat local, les services de proximité et l’agriculture locale est en train de virer complètement sa chemise de bord pour faire la promotion des grandes surfaces et nuire à l’image de nos producteurs d’ici? »
« Évidemment, encore une fois, le maire n’a pas compris, soupire Jackie Smith en réaction. Je fais la promotion de la sécurité alimentaire. »
Elle précise aimer le Grand Marché, le fréquenter elle-même et appuyer le rayonnement de ses activités. Elle ajoute être en accord avec le financement supplémentaire annoncé de 44 000 $.
De plus, elle explique critiquer plutôt les « conditions contraignantes » que subissent les commerçants du Grand Marché, dont le coût du loyer, qui les forcent à hausser les prix davantage.
« On les met dans une situation inconfortable », note-t-elle.
La sécurité alimentaire
Par ailleurs, la cheffe de Transition Québec estime que le scandale est ailleurs. Elle juge malheureux que le secteur qu’elle qualifie de « désert alimentaire » soit dépourvu d’une offre alimentaire abordable, notant que le Grand Marché est « un marché de destination », mais n’est pas « une épicerie ».
À cela s’ajoute d’après Jackie Smith le déménagement de la banque alimentaire La Bouchée Généreuse « qui répond véritablement aux besoins alimentaires du secteur ».
« L’organisme ne reçoit pas assez de soutien par la Ville, poursuit-elle, expliquant que dans son quartier, 30% de la population est à faible revenu. Les prix chez Maxi, c’est encore trop dispendieux. »
Vue la demande pour les banques alimentaires en croissance dans le district de Limoilou, Jackie Smith affirme que le maire et son administration devraient les soutenir davantage et cesser de faire la sourde oreille.
La conseillère de Limoilou soutient que le maire « n’est pas à l’écoute », mentionnant une rencontre passée qu’il aurait eu avec la responsable de la Bouchée Généreuse.
La crise du logement
Jackie Smith rappelle d’abord que la Ville de Québec a adopté la Vision de l’habitation en 2020 qui promettait la construction de près de 500 logements sociaux et communautaires par année et la mise en chantier de près de 1000 unités en réserve dans le cadre du programme AccèsLogis Québec.
La conseillère municipale de Limoilou affirme que la Ville est « loin du compte ».
« Au cours de la première année de son mandat, l’administration Marchand n’est responsable de la création que de 36 logements communautaires par la cession du bar le Kirouac à une coopérative d’habitation », déclare-t-elle.
De plus, si les paliers gouvernementaux « n’en font pas assez pour le logement », il faut selon Jackie Smith que le maire le profère. Elle juge aussi que la Ville devrait démontrer « de l’initiative et du leadership en négociant des ententes avec le privé, ou en imposant des mesures contraignantes pour bonifier l’offre ».
Avec l’arrivée du tramway, la cheffe de Transition Québec croit que le moment est bien choisi pour mettre des règlements en place afin d’éviter la gentrification dans des communautés qui subissent la crise du logement.
« La Ville comptait trouver des partenaires financiers afin d’acquérir des terrains et des immeubles le long du tracé du tramway pour y inclure des logements sociaux, continue-t-elle. Pour l’instant, rien de tel ne s’est produit. »
Convertir la taxe de bienvenue ?
Par ailleurs, Jackie Smith a déjà proposé au maire de Québec de convertir les revenus de la taxe de bienvenue en investissements pour le logement social. Ce dernier a répondu qu’il s’en remettait au gouvernement du Québec.
La cheffe de Transition Québec affirme de son côté avoir discuté avec des fonctionnaires qui lui ont confirmé la possibilité de mener à bien cette initiative en collaboration avec les organismes communautaires à Québec.
« Monsieur Marchand ne semble pas comprendre son rôle dans le développement du logement social, donc c’est pour ça que je veux lui rappeler qu’on a notre rôle à jouer », poursuit-elle.
S’en remettre au gouvernement provincial est selon elle une mauvaise excuse. Elle soutient qu’il y a urgence d’agir et demande d’introduire un nouveau règlement exigeant des promoteurs immobiliers qu’ils contribuent à l’offre de logements sociaux et communautaires.
Jackie Smith précise s’inspirer de ce qui se fait à Montréal, soit le règlement surnommé « 20-20-20 » visant à promouvoir la construction de logements sociaux, abordables et familiaux dans le cadre de projets de développement immobilier.
Lutte à l’itinérance
Quant au local attendu qui servira à héberger des itinérants cet hiver, Jackie Smith déclare n’avoir reçu aucune nouvelle.
« Le maire se dit collaborateur, mais il refuse à chaque fois les propositions de l’opposition, se désole-t-elle. J’ai déjà proposé l’idée du 399 rue Saint-Joseph, c’était non tout de suite. Il n’y avait même pas d’ouverture ou de réflexion. »
Elle ajoute n’avoir reçu aucune explication pour justifier le refus de l’administration. « Juste non », lance-t-elle.
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