La Ville de Québec présente ce lundi 28 novembre un budget 2023 « progressif » dit adapté aux incertitudes économiques et climatiques et visant prioritairement une accélération du virage vert et de la transformation durable.
Le dévoilement du budget s’inscrit dans une « zone de turbulence économique », souligne d’emblée Luc Monty, directeur général de la Ville. Il affirme que les risques se sont matérialisés, soit l’accélération de l’inflation qui affecte aussi les coûts pour les projets de l’administration.
Quant au maire de Québec, il affirme que « la clé de voute pour assurer la pérennité de la ville » est le développement durable.
« Nous sommes profondément convaincus que pendant qu’il est encore temps, c’est maintenant qu’il faut faire des actions », affirme-t-il par rapport à la lutte aux changements climatiques.
Bruno Marchand assure aussi s’attaquer à la question des inégalités sociales, dont l’enjeu de l’itinérance. De plus, il note que la période pandémique a fait naître de nouveaux besoins chez les citoyens qui ont été considérés dans le budget.
Un budget qui tient compte du climat
Le budget de fonctionnement de la Ville pour 2023 est en hausse de 7%, soit de 1772,2 M$, les dépenses étant arrimés aux revenus supplémentaires.
Les augmentations prévues au budget se traduisent par plusieurs initiatives qui ont comme but « d’améliorer la qualité des services rendus aux citoyens ». Ces nouvelles initiatives représentent 45,8 M $ dont 25,7 M $ en soutien à la Stratégie de développement durable.
Les investissements quant à la gestion des matières résiduelles et la biométhanisation totalisent 18,2 M$. Pour le Centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec, on compte notamment 5 802 962 $ pour le démarrage ainsi que 4 900 000 $ pour la distribution de sacs pour la collecte.
Parmi les investissements annoncés en soutien au développement durable, on compte :
- La tarification sociale de transport en commun pour les personnes à faible revenu (750 000 $) ;
- L’aménagement de corridors Vélo Cité (214 839 $) ;
- L’ajout d’effectifs pour les dossiers de violence conjugale, agressions sexuelles et exploitation des mineurs (1 030 619 $) ;
- L’étude sur la vulnérabilité des prises d’eau potable et de l’eau souterraine (350 000 $) ;
- La modernisation et exploitation de l’écocentre Jean-Talon (1 500 000 $) ;
- Le suivi de la qualité de l’air (512 062 $) ;
- Les études pour la valorisation des cendres, du digestat et de la vapeur (400 000 $) ;
- L’entretien de la promenade Samuel-De Champlain (306 063 $) ;
- Le suivi de la qualité du Service de la gestion des matières résiduelles (175 644 $) ;
- La nouvelle réglementation sur les pesticides (71 416 $).
Une réserve financière pour les changements climatiques
La Ville annonce aussi une réserve d’infrastructures pour les changements climatiques à la hauteur de 15,0 M$, soit 0,8 % des dépenses. Cette réserve atteindra 300,0 M$ d’ici 2028.
L’objectif de cette initiative est « de soutenir la pérennité et le développement des grandes infrastructures de la Ville ». « On fait le choix de l’avenir », lance à cet égard Bruno Marchand.
Cette réserve selon lui essentielle est dédiée à « parer les intempéries », la comparant d’ailleurs au Fonds des générations du Ministère des finances du Québec.
« Ou on attend et ça va coûter plus cher, ou on commence maintenant », laisse-t-il tomber, en notant que ce seront les citoyens qui vont subir les conséquences.
« Anticiper les grands investissements »
La Ville de Québec présente aussi son nouveau Programme décennal d’immobilisations 2023-2032 (PDI) qui remplace le Plan d’investissement quinquennal.
Cette décision vise à permettre une meilleure planification des besoins de pérennité des infrastructures et des grands projets de développement de la Ville pour les 10 prochaines années.
Les investissements s’élèvent à 10 114,6 M$ et comprennent les immobilisations liées à de grands projets, comme le tramway de Québec, le Plan de transition et d’action climatique et la sécurité routière.
Parmi ces investissements, les projets qui contribueront à l’action climatique sont évalués à 898,8 M$ alors que ceux qui se qualifient à titre d’action solidaire représentent 185,3 M$.
« Le tramway va générer des investissements importants », soulève Luc Monty.
En effet, c’est 3 492,0 M$ qui iront pour le tramway de Québec, soit 40,9% des grands investissements.
Dès 2023, les investissements de la Ville de Québec prévus au PDI atteindront 1 155,9 M$, dont 93,8 % associés à sa Stratégie de développement durable.
Parmi les projets majeurs, on compte le Plan de transition et d’action climatique (99 M$), la plantation d’arbres (81,5 M$), la zone d’innovation Innovitam (27,7 M$) et la réfection du Stade Canac (11,8 M$).
Investissements en transport en commun
Sur 10 ans, le Programme décennal d’immobilisations du RTC totalise 1 577,8 M$, dont 72,0 % des investissements sont subventionnés par les programmes du ministère des Transports du Québec.
Le programme d’immobilisations s’inscrit dans la continuité de maintenir et de développer un réseau de transport durable dans la ville de Québec.
De ce montant, 839,0 M$ (53,2 %) sont attribués aux projets de développement et d’électrification du transport en commun.
« Ça fait partie de l’adaptation aux changements climatiques », relève le maire de Québec par rapport à la question de la mobilité active.
D’autres détails à venir mardi.
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