Au sujet de la hausse anticipée des coûts du projet de tramway, le maire de Québec réitère que ce n’est pas « bar ouvert », mais déclare qu’en période de ralentissement économique, les investissements profiteront aux entrepreneurs de la région.
Il s’étonne à ce propos de la position de l’Équipe priorité Québec (EPQ),(anciennement Québec 21), qui annonçait ce lundi vouloir mettre en priorité l’économie.
« Je suis surpris que dans une période de ralentissement économique, ils réussissent à dire qu’ils sont contre le tramway, soutient-il. On évalue que ce sont 60-70% des sommes investies qui vont revenir aux entreprises de la région. »
Bruno Marchand relève que c’est une première pour la Ville de Québec qu’un projet aussi important voit le jour et profite aux entrepreneurs de la région. Il ajoute qu’en période de ralentissement économique et potentiellement de récession, « il est connu que les États doivent investir ».
Pour le moment, avec la hausse connue du projet de tramway, ce sont des investissements de près de 4 milliards de dollars qui pourraient profiter aux entreprises de Québec.
« Remettre en question le projet, c’est de passer un tour sur l’argent disponible en ce moment », continue le maire de Québec à propos du financement provincial et fédéral.
« On est capable de dire non à ça ?, se questionne Bruno Marchand au sujet de la posture de l’Équipe priorité Québec (EPQ). Je ne vois pas comment ils font la mathématique. »
Quant au 5 km dans le trajet du tramway que l’EPQ croit que l’administration sera obligé de couper, le maire de Québec assure qu’il n’en est pas question.
Échec de l’appel soumissionnaire ?
Par ailleurs, on apprenait vendredi dernier qu’un des deux soumissionnaires, Siemens, se retirait pour le matériel roulant, laissant la multinationale française Alstom seule en liste.
Le maire Marchand refuse toutefois de commenter la nouvelle. « J’aimerais ça vous répondre, mais c’est impossible », laisse-t-il tomber.
« On est régi par une loi, il y a des raisons, poursuit-il. On ne veut pas que des élus corrompent un processus d’appel de soumissionnaires. C’est tout à fait normal et légitime. »
La prudence dont il fait preuve s’inscrit ainsi dans une volonté de protéger le projet de la corruption et d’éviter que des éléments entachent le processus de soumission.
À savoir si les citoyens risquent de moins adhérer au projet ou si ces développements ébranleront l’acceptabilité sociale du projet de tramway, le maire répond « on verra ».
« On continue, on avance », déclare-t-il.
« Pas dramatique »
Le chef de l’opposition officielle Claude Villeneuve estime que « ce n’est pas dramatique » qu’il y ait un seul soumissionnaire.
« Ça n’a pas d’impacts catastrophiques sur le projet », déclare-t-il, puisque le soumissionnaire au moment de soumettre son offre n’était pas au courant d’être le seul.
Claude Villeneuve ne croit pas non plus que le processus de négociation en sera affecté.
« On n’a jamais été aussi proche d’avoir un chantier qui se met en branle, poursuit-il. Je pense que c’est mûr. On veut savoir le plus rapidement possible comment ça va coûter tout ça […] Dans les faits, le travail se continue […] le projet avance. Je suis très confiant. »
Par ailleurs, le chef de Québec d’abord admet que le maire « fait bien de respecter le cadre légal ». Il souhaiterait toutefois qu’il donne une échéance concernant l’annonce de la hausse des coûts, « si le cadre légal le permet ».
Merci madame Williamson pour se relever de situation avec le projet de tramway de la ville de Québec.
J’aimerais néanmoins souligner à quel point le maire utilise le contexte de l’inflation et de la future récession comme un argument fantôme, alors que celui-ci pourrait en fait être un flou volontaire de sa part voire une tactique argumentative en vue de détourner les faits probants.
Nonobstant le contexte on peut clairement avancer 2 faits durs à cacher pour la ville :
– Le coût initial du projet a été plus de sous évalué
– Le monopole d’un seul acteur soumissionnaire (et ce même pour 20% de la note finale) occupera une portion importante dans un dépassement de coût puisqu’il s’agit de la plus grande facture de l’histoire de la cité.
On en sera à la 5e version d’un prix qui originellement se situait à 2,2 milliard de dollars dont le matériel roulant faisait moins de 500 millions de dollars de la facture, sans oublier qu’on avait 23 km de tramway, des voies dédiées et 17km pour un trambus supplémentaire.
En fait chaque fois qu’on aura «affiné» le calcul on aura sortie un lapin du chapeau après le 2,2 de 2018, un premier bond à 2,349 en 2019, ensuite 3,095 sur les 3,3 en 2020, suivi du bond de 600 millions et là la totalité de la facture sur le tramway et ses infrastructures et là aujourd’hui ce fameux contexte.
Le maire Marchand ménage l’enjeu, alors que la ville aura en vrai échoué à tenir les dépenses dans ce dossier et on essaye de nous préparer mentalement au surcoût que demandera Alstom lui qui est désormais seul après avoir avalé son rival Bombardier et que Siemens eu claqué la porte en juin dernier. Si l’annonce de vendredi dernier sur le fait qu’il n’y ait qu’un seul soumissionnaire en est surpris plusieurs chez les journalistes, dans l’opposition au projet on avait soulevé la possibilité dès juin dernier.
Donc malheureusement se projet dérive de plus en plus et la facture sera salée pour la population.