La Ville de Québec annonce un projet pilote qui modifiera l’horaire de la tenue des séances du conseil municipal durant six mois pour faciliter la conciliation travail-famille.
La décision a été prise par le Comité permanent de révision du Règlement sur la régie interne et la procédure d’assemblée du conseil de la ville formé d’élus de différentes orientations politiques.
Le Comité propose trois changements qui débuteront dès le mois de février 2023 pour améliorer l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Ces nouveautés pourront devenir pérennes dès août 2023 ou être modifiées si elles ne sont pas concluantes.
Pour un « meilleur équilibre de vie »
D’abord, la séance du conseil municipal se tiendra les premiers et troisièmes mardis du mois au lieu des lundis. Le maire de Québec explique que le but est de donner plus de temps aux élus d’étudier les documents qu’ils reçoivent le vendredi et d’analyser les différents sommaires (plus de 1000 pages de documentation).
De plus, la séance débutera à 15h au lieu de 17h. L’ordre du jour sera quelque peu modifié pour qu’à 17h, après une pause, les citoyens et les élus fassent leurs interventions et posent leurs questions.
Bruno Marchand déplore qu’actuellement, la période de questions des citoyens débutent parfois à 21h. Il évalue que commencer la séance à 15h permettra à tous de rentrer à la maison plus tôt, soit entre 19h30 et 20h.
« Ça sert tout le monde », déclare-t-il.
Finalement, le Comité propose qu’une seule séance du conseil municipal ait lieu au mois de mars. L’objectif est de donner l’opportunité aux élus qui ont des jeunes enfants d’êtres disponibles pendant la relâche.
Ce sera aussi utile selon le maire de Québec pour ceux qui prennent soin de leurs parents vieillissants.
Plusieurs villes de la province ont déjà adopté ces modifications à l’horaire, dont Laval, Saguenay, Longueuil et Montréal qui se rencontrent toutes une fois par mois. Par ailleurs, les Villes de Saguenay, Gatineau et Montréal ont adopté l’horaire d’après-midi pour la tenue de leurs séances.
« Je ne vois pas le gain » dit Claude Villeneuve
Le chef de l’opposition affirme d’emblée vouloir participer de bonne foi au projet pilote et « faire en sorte que ça fonctionne».
Toutefois, il émet plusieurs réserves. D’abord, déplacer la séance du lundi au mardi aura des impacts selon lui sur les autres instances démocratiques.
Claude Villeneuve déplore ainsi que l’administration ait peut-être sous-évalué cet effet de « jeu de dominos ».
Alicia Despins, conseillère de Vanier-Duberger, témoigne de la même inquiétude. Ce déplacement selon elle bouscule entre autres les gens des conseils de quartier, des conseils d’arrondissement, l’équipe de MAtv et les services administratifs.
Elle affirme toutefois qu’elle dit « oui aux efforts pour améliorer la conciliation travail-famille ».
Par ailleurs, le chef de Québec d’abord estime qu’il « faudrait demander aux citoyens comment ils aimeraient que ça se passe ». C’est cet enjeu qui, pour la conseillère de la Pointe-de-Sainte-Foy Anne Corriveau, rend le projet pilote inacceptable.
« Je n’endosse pas ce processus, lance-t-elle. Loin de moi l’idée de passer pour une rétrograde, mais j’ai beaucoup d’interrogations. Où sont les consultations publiques, où sont les citoyens ? »
Elle note avec impatience que le conseil municipal est d’abord une instance publique et « se doit d’avoir une rétroaction envers ses citoyens ».
Du côté de l’équipe de Québec Forte et Fière, on relève les commentaires positifs reçus de la part des citoyens qui suivent la séance en ligne. Tous semblent se réjouir de la valorisation de « l’équilibre de vie ».
« Pour la conciliation travail-famille, je ne vois pas tellement de gains », laisse tomber Claude Villeneuve concernant le fait de terminer la séance plus tôt, expliquant que sa petite sera tout de même couchée à son retour.
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