J’ai réalisé une entrevue avec Sol Zanetti, député de Jean-Lesage, afin d’en apprendre plus sur son rôle à l’Assemblée nationale et sur les principaux enjeux dans la Ville et dans la circonscription.
Par Mélissa Gaudreault
Sol Zanetti s’occupe des dossiers sur l’indépendance et la souveraineté, les relations canadiennes, les institutions démocratiques, la Capitale-Nationale et les familles.
Mon premier constat est que l’environnement demeure une priorité importante pour le député et son parti.
D’abord, le tramway est l’un des projets qu’il souhaite voir le jour et la collaboration du ministre de la Capitale-Nationale, Jonathan Julien, est selon lui primordial dans ce dossier et sur tout ce qui touche l’environnement.
« Il affirme qu’il va être un allié, mais moi je pense qu’en politique il faut toujours regarder ce que les gens font plutôt que de se fier sur ce qu’ils disent […]. On voit qu’il y a eu récemment l’ouverture des enveloppes des soumissionnaires pour le matériel roulant, on a vu qu’il n’y avait qu’un seul soumissionnaire. On ne sait pas encore si ça va engendrer une hausse des coûts du projet, mais s’il y en a une, on s’attend à ce qu’il soit un allié indéfectible du projet et que le gouvernement du Québec assume sa part du dépassement de coûts. Il ne nous l’a pas garantie encore, […] mais il a dit qu’il ne voulait pas retarder le projet donc ce sont des signaux qui sont relativement positifs […]. » – Sol Zanetti
Le dépassement de coûts serait pire si l’on devait retarder le projet, donc le mieux à faire est de négocier avec le soumissionnaire que l’on a déjà au lieu de refaire un appel d’offres pour obtenir le meilleur prix possible, explique le député solidaire.
Ce dernier n’a pas confiance non pas en le ministre Julien mais en la CAQ, qui n’est pas un allié de l’environnement. Dans les actions réalisées par la CAQ qui nuisent à l’environnement, on peut penser à l’augmentation de la norme de nickel permise dans l’air, l’intention d’empiéter sur les zones naturelles au détriment de la biodiversité et d’exploiter les mines, l’élargissement d’autoroutes et l’étalement urbain.
« Moi je n’ai pas confiance du tout en ce gouvernement-là pour gérer la crise climatique qu’on est en train de traverser. » – Sol Zanetti
Les deux autres enjeux importants en matière d’environnement, surtout dans le comté de Jean-Lesage, sont la qualité de l’air et le transport collectif.
« Pour le transport, on demeure opposé au projet de 3e lien qui va augmenter la congestion routière et l’étalement urbain au Québec. Sur la qualité de l’air, je continue à être très actif sur le dossier. On attend le rapport le 16 janvier du groupe de travail indépendant sur les contaminants atmosphériques. Il y a aussi l’initiative de la Ville de placer huit capteurs différents en collaboration avec le Port de Québec. J’ai des inquiétudes par rapport à la transparence du Port dans le dossier. Je suis en train de travailler ce dossier-là. » – Sol Zanetti
Enjeux institutionnels
D’entrée de jeu, l’abolition du serment au roi, adoptée la semaine dernière, représente une grande avancée pour le Québec. C’était un projet que le député solidaire souhaitait réaliser depuis longtemps et il est bien content d’avoir pu le faire avant la fin de cette session parlementaire. C’était essentiel parce que selon lui personne ne devrait être obligé de faire quelque chose qui va à l’encontre de ses valeurs.
« On a toujours été contre l’obligation de prêter serment au roi. Un moment donné le président de l’Assemblée nationale a dit si vous ne prêtez pas serment au roi vous ne pouvez pas rentrer au Salon bleu, donc à ce moment-là on a décidé de rentrer pour pouvoir déposer un projet de loi qui abolirait le serment. En 2019, au début de la dernière législature, j’avais déposé un projet de loi pour rendre ce serment-là facultatif. Ce projet de loi avait été appelé, il avait passé en commission en juin dernier, mais on n’a pas eu le temps de se rendre jusqu’à l’adoption. À cette législature-ci, j’ai redéposé mon projet de loi et la CAQ en a redéposé un très similaire et finalement il a été adopté à la fin de la semaine dernière. » – Sol Zanetti
Sur le plan de l’éducation et plus précisément à propos du système d’éducation à trois vitesses (public, privé, programmes particuliers), Québec solidaire dénonce la position du ministre de l’Éducation Bernard Drainville qui ne souhaite pas changer ce système qui ne fonctionne pas, selon le député.
« À Québec solidaire, ce qu’on veut c’est mettre fin graduellement au financement des écoles privées pour les convertir en écoles publiques pour celles qui le souhaitent. On veut que l’ensemble du réseau soit public et qu’il y ait des programmes particuliers mais qui sont accessibles à tous, qu’il n’y ait pas de gens qui se fassent refuser dans des programmes. Il y avait un cas à Beauport l’année passée, une jeune fille de 4 ans qui s’est fait refuser en maternelle parce qu’elle avait échoué dans son test pour rentrer au PEI. »
Sol Zanetti trouve cela aberrant et injuste que les jeunes n’aient pas tous accès à la même éducation.
« Je les trouve insensibles à l’inégalité qui est dans notre système actuel et cette insensibilité-là c’est grave parce qu’ils disent en théorie qu’ils sont pour l’égalité des chances, mais en ce moment il n’y a pas l’égalité des chances au Québec et c’est un principe qui devrait être fondamental pour tous les partis et eux n’en font clairement pas une priorité. »
Enjeux sociaux
Sur le plan social, on retrouve plusieurs enjeux importants qui affectent la qualité de vie des citoyens.
L’augmentation du coût de la vie, qui touche principalement le prix du logement, affecte beaucoup les citoyens. C’est dans cette optique que Québec solidaire demande au gouvernement d’adopter des mesures afin d’aider ses citoyens et régler le problème de pauvreté.
« Le plus gros déterminant du coût de la vie c’est le loyer, c’est la plus grosse dépense des ménages, et là-dessus il ne fait absolument rien. Nous, on dit il faut plafonner les hausses de loyers, il faut qu’il y ait un contrôle des loyers, il faut qu’on soit capables d’augmenter la quantité de logements sociaux pour faire baisser en général le prix du logement. La CAQ n’est vraiment pas dans cette optique-là, ils envoient un chèque à tout le monde, même à des députés. Nous, on a dit que tous les chèques qu’on allait recevoir on va les donner à des organismes de nos circonscriptions. Ici à Limoilou, on voit l’augmentation du prix des logements est incroyable depuis au moins deux décennies. C’est rendu qu’il y a des 3 ½ à 1500$, c’est complètement démesuré. Il n’y a plus personne qui peut se payer ça. Ça nous appauvrit. La CAQ nous appauvrit en laissant la crise du logement dégénérer. » – Sol Zanetti
Enfin, l’une des préoccupations importantes du parti est d’augmenter le salaire minimum afin de permettre aux gens de pouvoir vivre tout simplement.
« On pense que le salaire minimum ça ne devrait pas être autour de 14$ mais plutôt à 18$ parce que c’est ça le revenu qui est viable, c’est le revenu avec lequel tu peux te débrouiller et vivre correctement. Le gouvernement ne veut pas augmenter le salaire minimum. Les gens en ce moment qui travaillent à temps plein, il y en a plein qui vont dans les banques alimentaires. Il faut s’assurer que tout le monde et surtout les gens qui travaillent à temps plein, puissent subvenir à leurs besoins. » – Sol Zanetti
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