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Chronique : Remercier Éric

David Lemelin présente sa chronique Droit de citéDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Par David Lemelin

Quand je disais que les formules trop fortes gâchent tout…

Après Anne Guérette qui se voit comme le résistant de la place Tian’anmen, voici que le laborieux conseiller municipal, Éric R. Mercier, qui brillait déjà pour toutes sortes de mauvaises raisons, vient de rejoindre le Club des excessifs verbaux.

J’espère que vous êtes bien assis, sinon faites-le. J’y tiens.

En pleine séance du conseil, il a comparé son combat contre le tramway à la guerre en Ukraine, à la dictature de la Chine et au combat courageux des femmes en Iran.

M’a fallu relire deux fois et laver mes lunettes pour être certain que mes yeux n’étaient pas en mode « vacances ».

Sérieux, gang, faut arrêter les comparaisons qui n’ont aucun sens. Et quand je dis « aucun sens », c’est vraiment parce que ça n’en a pas du tout.

Même pas proche.

Le supposé « déficit démocratique » qui entoure la réalisation du tramway peut indisposer, frustrer, décevoir… mais, s’il vous plait, arrêtez de comparer ça à des gens qui meurent sous les balles et les bombes, à des femmes qui luttent pour avoir le droit de vivre dignement ou à des citoyens qui risquent la prison s’ils osent critiquer leur gouvernement.

Arrêtez. Vraiment. Maintenant. Stop.

Comme je le disais dans une chronique précédente, ces exagérations n’aident pas votre cause. Elles la détruisent. Votre crédibilité s’envole complètement, d’un seul coup. Il n’est plus possible de vous écouter par la suite, même si ce débat mérite d’être fait en permettant des échanges intelligents et la présentation d’arguments qui font réfléchir.

Là, non. Pantoute.

Lui qui dirigeait jusqu’à tout récemment Québec 21 (devenu Équipe Priorité Québec, comme Québec d’abord, mais dit autrement) n’a visiblement pas l’étoffe d’un chef et pas davantage d’un conseiller. Quel conseil peut-il donner après ça?

Aucun.

Éric R. Mercier, pro troisième lien et anti-tramway, a d’ailleurs quitté la Communauté métropolitaine de Québec, parce qu’il se dit muselé. Son parti a menti en disant que c’était la « grosse fièvre » qui expliquait son absence, mais non : il a quitté cette instance d’élus régionaux pour pouvoir dire ce qu’il pense, librement.

Mais, bien franchement, ce ne sera pas nécessaire.

Bref, tu peux quitter, Éric. Ça va aller. On va laisser les grandes personnes s’occuper de la maison. Merci pour tout.

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