Le 13 janvier débutera l’exposition Landfall du photographe Charles-Frédérick Ouellet. Elle met en images la résistance des populations face aux catastrophes naturelles.
Par Estelle Lévêque
En août 2021, l’ouragan Ida frappait la Louisiane. 16 ans plus tôt, Katrina faisait, presque au même endroit, des dégâts catastrophiques. Quelques jours après le passage d’Ida, Charles-Fréderick Ouellet s’est rendu sur place. « Ça me questionnait beaucoup de savoir comment ça s’inscrit dans l’inconscient collectif, comment les personnes avaient modifié leur rapport au territoire et leur manière de cohabiter avec les lieux », raconte-t’il.
En effet, le golfe du Mexique est très propice à la formation des ouragans. Au cours de l’année 2021, 21 ouragans se sont succédés sur le territoire ; Ida a été le plus coûteux et le plus meurtrier.
Immersion en images et son
L’exposition Landfall, à la frontière entre art et photojournalisme, est composée de vidéos prises par le photographe, mises en parallèle avec des vidéos captées par des caméras de surveillance lors de l’ouragan. À cette immersion sensorielle s’ajoutent des photographies, pratique principale de l’artiste.
Quand on le questionne sur la place de l’information dans sa pratique, Charles-Fréderick précise son intention. « Il y a des médias qui sont là pour rapporter l’information, aider les gens, prévenir. Ils font déjà très bien le travail. Dans mon approche, qui est souvent plus en retrait, il y a moins la nécessité de couvrir l’événement ou de révéler une situation. »
En prenant un pas de recul, il met en place un dialogue différent avec les gens, pour réfléchir sur la façon dont ils cohabitent avec leur territoire et ces phénomènes. Landfall apporte un angle de réflexion différent sur les impacts des changements climatiques.
Photographier ailleurs, et ici
Dans sa carrière, Charles-Frédérick Ouellet a photographié, exposé, travaillé en Europe et en Amérique. Originaire de Chicoutimi et installé à Québec depuis 12 ans, il travaille régulièrement sur des projets au Québec. La série d’articles du Devoir Nos rues à pied, imagées par son travail, racontent les rues de la Capitale-Nationale.
« Je travaille beaucoup dans la rue, je photographie un peu tout le temps. Je n’ai pas spécialement besoin d’un sujet donné, ou d’aller à l’étranger. Ce projet était vraiment inspirant parce qu’il demandait de retourner beaucoup sur ces lieux qui sont rendus banals à nos yeux, étant donné qu’on les parcourt fréquemment. Il faut réfléchir, voir autrement. »
L’exposition Landfall sera présentée à la Bande Vidéo, au 620 côte d’Abraham, du 14 janvier au 12 février 2023. Le vernissage aura lieu le 13 janvier à 17h.
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