Saint-Sauveur – Vincent Beaudoin, architecte et propriétaire du bureau d’architectes Atelier situé au 88, rue Saint-Vallier Ouest, nous plonge dans son quotidien d’architecte.
Par Mélissa Gaudreault
Vincent Beaudoin ne savait pas dès le départ qu’il deviendrait architecte, mais c’est logique si l’on pense au fait qu’il a toujours eu un côté créatif et qu’il aimait dessiner, qu’il avait beaucoup voyagé et admirait l’architecture, qu’il a de l’expérience dans le domaine de la construction et qu’il se cherchait une profession dans le secteur de la construction mais qui incluait aussi le côté entrepreneur.
Il est architecte depuis environ huit ans. Il avait fait ses stages dans une autre grande firme de Québec après ses études à l’Université Laval, mais dès qu’il a été certifié comme architecte il a eu une opportunité que bien peu d’autres auraient eu.
« Quand je suis devenu architecte, j’ai eu une opportunité ici avec Antoine, mon associé, d’acheter le bureau Atelier Guy architecte. C’était Claude Guy architecte avant. Claude prenait sa retraite et soit il fermait son bureau ou qu’il y ait une relève. Claude est le père d’Antoine. On savait qu’on voulait partir en affaires ensemble, mais on ne savait pas exactement quand. » – Vincent Beaudoin
Fait intéressant, le bureau actuel existe depuis à peine six mois ; ils l’ont rénové pour l’aménager selon leurs besoins. Ils étaient d’abord en Haute-Ville, puis dans un petit local sur St-Vallier avant d’acquérir le local actuel.
Son parcours pour devenir architecte a donc été moins long que la normale des architectes ; il lui manquerait environ cinq ans d’expérience avant d’arriver dans la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui.
Son travail
Au sein de son cabinet d’architectes, il est propriétaire-associé, donc il s’occupe de tout le volet administratif (ex.: gestion, ressources humaines, finances, etc.), mais il est aussi architecte. « Je suis chargé de projets. Je gère les équipes de professionnels indépendants. »
Il faisait plus de conception de designs et gérait plus les relations-clients quand il a acquis le bureau, mais avec l’équipe qui a grandit au fil des années il fait moins de travail technique et gère plus l’administratif.
« Ce que j’aime de notre rôle, c’est qu’on est souvent au début d’un projet. Le client a un besoin, il nous engage et nous on s’occupe de sortir ce qu’il y a dans sa tête et de faire un projet avec ça. Je trouve que ce lien-là avec le client est le fun, la relation architecte-client. »
Les types de construction réalisées par le cabinet sont variées ; institutions publiques (bâtiments municipaux, réaménagement hospitalier, rénovation d’écoles, etc.), privé (bâtiments commerciaux, entreprises, sièges sociaux), gros résidentiel (40-50-100-200 logements), maisons et conception du mobilier, bâtiments religieux ou patrimoniaux (soumissions pour la Ville ou promoteur privé), etc.
Les architectes essaient d’harmoniser le style du projet avec celui du secteur et du contexte environnant. Il est possible de se distinguer un peu jusqu’à un certain point, mais ce sont toujours des styles qui vont pouvoir perdurer dans le temps.
« Si tu fais une bibliothèque, un musée, un bâtiment identitaire, un nouveau bâtiment, là ça peut être intéressant de faire un gros contraste avec son environnement. » – Vincent Beaudoin
Les défis du métier
Le métier d’architecte comporte plusieurs défis de différentes natures.
Par exemple, c’est un métier qui est quand même litigieux. Le fait d’être le premier contact avec le client, s’il y a un problème qui arrive, c’est sûr que c’est toi qu’il appelle en premier. L’architecte va être l’intermédiaire entre l’entrepreneur et le client », explique l’architecte.
Sinon, les deux plus gros défis auxquels sont confrontés les architectes, surtout depuis les dernières années, concernent la pénurie de main-d’œuvre ainsi que la disponibilité et les coûts des matériaux de construction :
« Y manque de monde et y manque de monde qualifié. Ce que je remarque c’est qu’il manque peut-être un peu de compétences des fois sur les chantiers. Ça fait des erreurs qui peuvent se transposer en litige. Des fois tu peux être tellement dans le jus que tu vas tourner les coins ronds ou qu’une personne va se retrouver à faire une job pour laquelle elle n’est pas qualifiée. » – Vincent Beaudoin
Sur le plan des coûts de construction, comme les prix ont drastiquement augmentés, les architectes doivent adapter les designs et parfois faire des compromis sur les attentes du client afin de respecter le budget du projet.
Cela peut se faire en utilisant des matériaux de qualité inférieure, en sacrifiant certains éléments demandés par le client ou bien certains clients gardent le projet tel quel, conscients des coûts, ou ils mettent leur projet sur pause le temps d’économiser de l’argent.
Il y a également souvent des délais en raison des longs processus d’approbations, de délivrement de permis de construction et autre accordés par la Ville ou d’autres instances de réglementation.
Questions personnelles
Quel âge as-tu?
36 ans.
D’où viens-tu?
De Lévis.
Quels emplois as-tu occupés avant d’être architecte?
« Mon père est entrepreneur général. J’ai travaillé pour lui dès le secondaire jusqu’à ce que je devienne architecte. J’ai fait de la gestion de projets, j’étais un assistant de chantier, j’ai touché au volet administratif, etc. »
Où habites-tu et quel mode de transport utilises-tu pour te déplacer?
« J’habite dans Saint-Roch et je me déplace majoritairement à pied (je suis à environ 12 minutes du bureau) ou en transport actif. »
As-tu l’intention de te construire un logement pour toi?
« Oui. J’ai acheté un petit terrain dans Saint-Sauveur et j’ai le projet de me construire quelque chose dessus. »
Est-ce que c’est un avantage de travailler dans le domaine de l’architecture pour se construire pour soi-même?
« Pour la connaissances des matériaux, de la conception et autre oui, mais ça prend du temps sur ton horaire parce que tu dois t’occuper de ça en plus de tes projets de designs professionnels. »
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