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Chronique : Pour vivre ensemble…

David Lemelin présente sa chronique Droit de citéDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Par David Lemelin

J’essaie de comprendre la logique. Et, à part la chambre d’écho d’un premier ministre complètement déconnecté, je ne vois pas ce qu’on peut y trouver.

Vous l’avez vu passer : Amira Elghawaby, journaliste et militante des droits de la personne, a été nommée comme représentante de la lutte contre l’islamophobie par le gouvernement de Justin Trudeau.

Sur le coup, on se dit : « oui, bien sûr, pourquoi pas? »

Et le « pourquoi pas » nous est révélé dans la presse…

C’est que, voyez-vous, pour cette dame, les Québécois sont influencés « par un sentiment anti-musulman ». Le 11 juillet 2019, la dame dénonçait l’islamophobie des Québécois dans une chronique publiée dans l’Ottawa Citizen. « Malheureusement, la majorité des Québécois semblent influencés non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment anti-musulman ».

Ainsi donc, nous sommes un peu comme une bande d’idiots, incapables de faire passer le droit devant les sentiments. Pourtant, le Québec est bien un État de droit et les sentiments, c’est cool, mais ce n’est pas le cadre sur lequel nous nous appuyons pour guider nos juges, avocats et juristes, par chez nous. Nos législateurs ont parfois le sang chaud, mais lorsqu’ils votent des lois, ils ne trempent pas leur plume dans l’encre du sentiment avant de les signer. Encore moins antimusulman.

Bien sûr, elle sait que c’est une connerie d’avoir dit cela. D’ailleurs, dans une tentative qui sonnait aussi faux qu’un Assurancetourix qui fait ses vocalises, elle a affirmé tout récemment qu’elle croyait plutôt que les Québécois « ne sont pas islamophobes », finalement, question de se racheter.

Ce que je crois?

Qu’elle ait dit ce qu’elle pense en 2019 et qu’elle dit en 2023 ce qu’elle aurait dû dire.

Le plus ironique, c’est que madame Elghawaby a siégé au conseil du Réseau canadien anti-haine.

Anti-haine…

C’est drôle, non?

Donc, pour lutter contre la haine, elle en fabrique!

Certes, qu’il y ait des racistes, des islamophobes, des cons au Québec… il n’y a aucun doute.

Mais, tous?

Bien sûr que non. Le Québec est un des endroits les plus accueillants au monde. Sur le plan religieux, les gens sont libres de vivre leur foi, tant qu’elle respecte nos grandes valeurs communes et nos lois.

Hé oui! Un État de droit qui ne verse pas dans le sentiment, ça fait ça…

Alors, je reviens à mon observation de départ : pourquoi l’avoir choisi? Et n’essayez pas de me faire croire qu’ils ignoraient ce qu’elle a écrit ou ce qu’elle pense. Come on!

Pourquoi avoir choisi quelqu’un qui fait preuve elle-même d’une grave intolérance, de fermeture d’esprit et de haine de son prochain? Pourquoi?

Je pense que Justin et ses amis croyaient qu’elle bousculerait la CAQ en raison de sa force de caractère et ses déclarations incendiaires et que le gouvernement Legault aurait du mal à oser s’interposer, risquant de se faire traiter d’islamophobe.

Je crois sincèrement qu’ils ont proposé cette femme, en riant dans leur barbe, en s’imaginant le Québec, tout petit dans ses souliers, peinturé dans le coin.

Ce n’est pas ce qui s’est produit, heureusement : la tempête a soufflé!

La nomination a fait scandale. Plusieurs ont, à raison, réclamé que l’on nomme quelqu’un qui est reconnu pour son doigté, sa sagesse, ses capacités à rassembler les gens. Toutes ces qualités, madame Elghawaby ne les possèdent visiblement pas.

Qu’en retenir?

Que le gouvernement Trudeau vive sur une planète où le Québec n’est pas celui où nous vivons, vous et moi. Or, avec la commémoration de l’attentat de la mosquée de Québec, l’heure devrait pourtant être à l’ouverture à l’autre, au respect, à la bienveillance.

Mais, non.

La tentation est souvent trop grande de faire de la petite politique, en oubliant les intérêts supérieurs des peuples.

Trouvez-donc quelqu’un d’aimable qui saura rassembler les gens, au lieu de les attaquer injustement. Ce serait déjà un bien meilleur moyen de commémorer l’attentat et de rendre hommage aux victimes innocentes.

Comme le dit la chanson, pour vivre ensemble, il faut savoir aimer…

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